Un groupe de gauche demande à ce que la parade de Yom Yeroushalayim n’entre pas dans le quartier musulman
Les fêtards auront le droit de passer via le quartier arabe, mais devront se plier aux restrictions imposées à cause du Ramadan
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Pour la troisième année consécutive, un groupe de gauche basé à Jérusalem a appelé dimanche à maintenir la parade qui aura lieu à l’occasion de Yom Yeroushalayim hors du quartier musulman de la Vieille Ville.
Dès le coucher du soleil le 23 mai, Israël commémorera la capture de Jérusalem Est durant la guerre des Six jours en 1967. Dans le cadre des réjouissances de cette journée, appelée Yom Yeroushalayim, chaque année, des centaines de juifs israéliens défilent dans la Vieille Ville, y compris dans le quartier musulman.
Cette partie de la « danse des drapeaux » a souvent été source de conflits et de frictions, principalement dans des échanges verbaux désobligeants à l’encontre des résidents et des musulmans, mais qui a pu prendre des tournures de violence physique.
Dimanche, l’organisation Ir Amim a à nouveau tenté d’empêcher que la parade ne passe par ces quartiers. Elle a adressé des courriers au maire Jérusalem Nir Barkat, au chef de la police de Jérusalem Yoram Halevi et au procureur général Avichai Mandelblit.
C’est la troisième tentative de ce genre pour Ir Amim. En 2015 et en 2016, le groupe avait demandé à la Cour Suprême d’empêcher les fêtards d’entrer dans le quartier musulman, mais leur efforts ont été vains.
L’organisation doit déposer un recours formel devant la Cour suprême pour le défilé de 2017.

La porte de Damas, l’entrée du quartier musulman a été le théâtre de nombreux attentats par des Palestiniens et des résidents de Jérusalem Est contre des civils israéliens et des forces de l’ordre.
Plus récemment, ce dimanche, des agents de police ont abattu une adolescente palestinienne qui avait tenté de les poignarder.
En 2015, la Cour avait refusé la demande d’Ir Amim mais avait enjoint la police à adopter une politique « zéro-tolérance » à l’égard de la violence verbale et physique des participants.
Dans ses courriers, Ir Amim indique qu’en dépit de la décision de la Cour en 2015, certains participants ont scandé des slogans racistes devant des résidents du quartier musulman et « cela, sans que des agents de police n’interviennent ».
L’an dernier, Yom Yeroushalayim a coïncidé avec le premier jour du Ramadan. Par conséquent, la Cour suprême a ordonné aux participants de quitter le quartier musulman pour 19h30.
L’organisation a souligné que la parade de 2016 a vu moins d’affrontements entre participants et résidents, et a assuré que cela était dû au fait que le temps passé dans le quartier musulman a été réduit.
« Autrement, il y aurait eu davantage de violences physiques et verbales », a écrit Ir Amim dans son courrier.
L’organisation a également fait remarquer que l’itinéraire de la parade à travers le quartier musulman contraint certains commerces locaux à fermer boutique et restreint les déplacements des résidents.
Le bureau de Barkat a indiqué que la parade ne relevait pas des évènements organisés par la municipalité de Jérusalem, et a renvoyé les questions à la police, qui a donné son approbation à cet itinéraire.
Un porte-parole de la police n’a pas répondu directement à la question mais a simplement déclaré que « si une lettre venait à arriver, une réponse sera envoyée de la part du destinataire à l’intention du demandeur ».