Un homme d’affaires américano-palestinien aurait aidé le Hamas sur le plan immobilier
C'est l'argument des plaignants dans le cadre de l'action collective intentée par plus de 200 victimes du pogrom du 7 octobre

Selon les termes de la plainte déposée aux Etats-Unis par des victimes du pogrom du 7 octobre, un éminent homme d’affaires américano-palestinien, Bashar Masri, avait aidé le Hamas et ses projets commerciaux dans la bande de Gaza.
Selon les plaignants, le Hamas aurait trompé Israël avant son attaque du 7 octobre en lui faisant croire à son intention de mener des projets immobiliers à Gaza, et Masri et ses entreprises auraient fait « partie intégrante de cette supercherie ».
« Ils possédaient et exploitaient des propriétés phares à Gaza qu’ils ont délibérément intégrées aux infrastructures terroristes du Hamas et qui se sont avérées des éléments cruciaux dans l’attaque du Hamas le 7 octobre », peut-on lire dans la plainte.
Les plaignants sont un collectif de 200 victimes américaines de l’attaque du 7 octobre et leurs proches, dont la famille de Hersh Goldberg-Polin et Yechiel Leiter, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis.
La plainte ne dit pas que Masri était au courant de l’attaque mais qu’il savait pertinemment que le Hamas utilisait ses propriétés à des fins militaires.
Elle ajoute que Masri était depuis longtemps animé d’une forte rancoeur envers Israël, mais qu’il avait fait en sorte de devenir un homme d’affaires une fois installé aux États-Unis, en investissant dans des projets immobiliers dans les secteurs palestiniens. Il aurait continué à « conspirer avec le Hamas » de façon à bâtir des infrastructures utilisées lors de l’attaque du 7 octobre et servir de couverture aux « véritables objectifs, violents » du Hamas, lit-on dans la plainte.
Certains projets immobiliers de Masri apparemment légitimes auraient également servi à construire et cacher des tunnels du Hamas, stocker des roquettes, accueillir des dirigeants du Hamas, former des membres du Hamas et produire de l’électricité pour les tunnels du Hamas, toujours selon la plainte.
La plainte en question se concentre sur la zone industrielle de Gaza, un parc industriel de 480 000 mètres carrés situé de l’autre côté de la frontière du kibboutz Nahal Oz, l’une des communautés les plus durement touchées par le pogrom du 7 octobre. Cette zone industrielle a été financée par l’USAID, l’ONU, l’UE ainsi que d’autres bailleurs de fonds.
Masri a coordonné le développement de cette zone industrielle avec le Hamas, et le groupe terroriste a construit des tunnels en-dessous, utilisé les installations pour sonder la clôture frontalière et détourné son électricité pour les besoins des tunnels, peut-on lire dans la plainte.
Masri aurait par ailleurs supervisé la construction de deux hôtels de luxe à Gaza que le Hamas, à commencer par son défunt chef, le terroriste Yahya Sinwar, utilisait pour les événements du Hamas. Des tunnels du Hamas passaient sous les hôtels et les reliaient entre eux. Le groupe terroriste a utilisé ces hôtels comme des bases opérationnelles et pour tendre des embuscades aux soldats israéliens, précise la plainte.
Masri aurait utilisé son image de marque pour collecter des fonds auprès d’institutions américaines, de la Banque mondiale, des Nations unies ou encore de l’Union européenne. Ses services ont publié un communiqué pour nier toute implication.
« Ni lui ni ces entités ne se sont livrés à de quelconques activités illégales ou n’ont fourni de soutien à la violence et au militantisme », indique le communiqué.
« Bachar Masri travaille dans l’immobilier et l’humanitaire depuis des dizaines d’années. Son engagement inlassable dans la promotion de la paix et de la stabilité régionales a été reconnu par les États-Unis et toutes les parties concernées dans la région. Il s’oppose sans équivoque aux violences de toutes sortes », poursuit le communiqué, ajoutant qu’ « il s’inscrira en faux face à ces allégations devant les tribunaux ».
Masri siège au conseil de la Kennedy School of Government de l’Université Harvard, a siégé au conseil consultatif de la US Development Finance Corporation de 2020 à 2023 et a été lié à l’administration Trump. Il est à la tête du projet Rawabi, très important projet immobilier en Cisjordanie.
Les plaignants entendent obtenir des dommages et intérêts en vertu de la loi antiterroriste ainsi qu’un procès avec un jury. La plainte a été déposée devant le tribunal fédéral de district de Washington, DC, où Masri a une résidence. C’est le célèbre cabinet d’avocats Willkie Farr & Gallagher LLP qui représente les plaignants.