Un homme, qui avait tiré sur deux Juifs à LA, condamné à 35 ans de prison
Jaime Tran, qui avait plaidé coupable de deux chefs d'accusation de "crime de haine avec l'intention de tuer", avait acheté des armes par des intermédiaires parce qu'il lui était interdit d'en acquérir
JTA — Un Américain qui avait tenté d’assassiner deux Juifs qui quittaient une synagogue de Los Angeles, l’année dernière, a été condamné à 35 ans de prison. Les deux agressions avaient eu lieu à vingt-quatre heures d’intervalle.
Jaime Tran, 30 ans, ancien habitant de l’état de Californie et ancien étudiant en odontologie, avait plaidé coupable au mois de juin de deux chefs d’accusation de « crimes de haine avec l’intention de tuer », et de deux chefs d’accusation « de port et utilisation d’une arme à feu pour commettre un crime violent », avait fait savoir le département de la Justice.
Selon les forces de l’ordre, au mois de février 2023, Tran s’était rendu à Pico-Robertson, un quartier de Los Angeles à forte population juive, à la recherche de victimes issues de la communauté – et il avait tiré sur un homme qui sortait d’une synagogue et qui portait une kippa. Le lendemain matin, Tran avait ouvert le feu sur un autre homme, qui portait aussi la kippa, au moment où il quittait une autre synagogue, installée à proximité.
Les deux victimes avaient été blessées lors des deux attaques et elles avaient survécu. Tran, pour sa part, avait été arrêté deux jours plus tard.
Dans un communiqué, la Fédération juive de Los Angeles a fait part de sa « reconnaissance » après « la condamnation prononcée aujourd’hui à l’encontre de l’auteur des coups de feu antisémites de 2023 dans le quartier Pico-Robertson de Los Angeles, des coups de feu qui visaient des membres de la communauté juive ».
« Nous espérons que la décision d’aujourd’hui aidera les victimes et leurs familles à tourner la page et que l’ensemble de la communauté juive se sentira protégée », a ajouté le communiqué.
Selon l’acte d’accusation, Tran avait de nombreux antécédents en matière de menaces et de propos antisémites violents. Dans les mois qui avaient précédé ces deux agressions, Tran avait envoyé des messages à plusieurs reprises à un ancien camarade de classe, notamment : « Quelqu’un va te tuer, Juif. Quelqu’un va te tuer, Juif. Quelqu’un va te tuer, Juif. Quelqu’un va te tuer, Juif » et « Brûle dans un four, s*alope de Juif”.
En 2023, Tran n’avait pas été autorisé à acheter des armes à feu en raison de sa santé mentale, selon un communiqué émis par le département de la Justice. Mais vers la mi-février de la même année, il avait pu acquérir au moins deux armes en faisant appel aux services d’un intermédiaire, puis « il a utilisé internet pour rechercher des lieux avec un ‘marché casher‘. »
Le procureur-général Merrick Garland – qui est lui-même Juif – a déclaré lundi dans un communiqué que « les actes ignobles de haine antisémite mettent en danger la sécurité d’individus et de communautés toutes entières, et le fait de permettre à de tels crimes de rester sans aucun contrôle met en danger les fondements mêmes de notre démocratie ».
Garland a également fait allusion à l’essor de l’antisémitisme qui a marqué les onze derniers mois, depuis le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – un massacre qui a été à l’origine de la guerre menée par l’État juif au Hamas, dans la bande de Gaza.
« Alors que des millions de Juifs américains se préparent à observer les Grandes fêtes de Rosh HaShana et de Yom Kippour, le département de la Justice réaffirme son engagement à lutter avec énergie contre les actes criminels motivés par l’antisémitisme ou par la haine sous toutes ses formes et à les poursuivre en justice », a noté Garland. « Aucun membre de la communauté juive, en Amérique, ne devrait avoir à craindre que le moindre signe de son identité puisse le rendre victime d’un crime de haine ».