Un Israélien condamné pour avoir versé des pots-de-vins à Binyamin Ben-Eliezer
Avraham Nanikashvili a été reconnu coupable d'avoir versé 360 000 euros au député disparu, en échange d'avantages et intérêts pour ses affaires
Le tribunal de Tel Aviv a condamné mercredi l’homme d’affaires Avraham Nanikashvili pour avoir corrompu le ministre disparu Binyamin Ben-Eliezer, trois ans jour pour jour après la mort de ce dernier.
Nanikashvili a été reconnu coupable de lui avoir versé 360 000 euros de pots-de-vin en 2011, lorsque Ben-Eliezer était à la tête du ministère des Infrastructures nationales (aujourd’hui ministère de l’Énergie). En retour, Ben-Eliezer aurait promu les intérêts de l’homme d’affaires en sa capacité de ministre.
Ben-Eliezer est soupçonné d’avoir pris des décisions politiques ayant bénéficié aux participations financières de Nanikashvili dans le secteur du pétrole et du gaz et déclaré son soutien à ce dernier sous serment lors de sa procédure d’appel auprès des autorités fiscales.
L’argent versé à Ben-Eliezer aurait servi à l’achat d’une résidence de luxe à Jaffa.
Les fonds ont été présentés par Nanikashvili et Ben-Eliezer comme un prêt, ce qu’ils ont tous les deux confirmé lorsqu’ils ont été interrogés à ce sujet. Les procureurs ont néanmoins noté qu’il n’avait jamais été rendu et que Nanikashvili ne l’a pas réclamé non plus. Le juge a accepté leur assertion, estimant que le lien entre l’argent et les actions de Ben-Eliezer était clair.
Dans le même temps, un deuxième accusé, Roy Mussaffi, a été disculpé. Il était soupçonné d’avoir donné au ministre 700 000 shekels (environ 180 000 euros) en échange de quoi Ben-Eliezer l’aurait aidé à obtenir des visas égyptiens pour ses employés.
Mais contrairement au cas de Nanikashvili, le juge a accepté l’assurance de Mussaffi selon laquelle il s’agissait d’un prêt, relevant le fait que les deux étaient des amis proches depuis des années et que Ben-Eliezer lui avait apporté de l’aide concernant les visas trois ans avant que Mussaffi ne lui verse de l’argent.
Il a également vertement critiqué l’attitude des enquêteurs lors de l’interrogatoire de Mussaffi, statuant qu’ils ont enfreint ses droits, ne l’ayant pas prévenu qu’il était officiellement interrogé jusqu’à ce qu’il leur fournisse la plupart des informations qu’ils ont utilisées pour l’accuser. Le juge a accusé les autorités d’avoir fait preuve de mauvaise foi à cet égard.
Ben-Eliezer avait lui aussi été mis en examen pour corruption de plusieurs hommes d’affaires en 2016, mais était décédé à l’âge de 80 ans avant le début du procès. L’ancien député et ministre de la Défense notamment s’était porté candidat à la présidence en 2014, mais avait été contraint de se retirer de la course et de quitter la vie politique en raison des allégations portées contre lui.
Trois autres accusés de cet épisode judiciaire long de plusieurs années ont été reconnus coupables de mauvais agissements dans le cadre d’un arrangement judiciaire avec les procureurs.