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Un leader des protestations à Columbia suspendu après un appel à la mort des « sionistes nazis »

Khymani James a déclaré qu'il se sentait "très à l'aise pour appeler à la mort de ces gens", puis s'est excusé pour s'être "mal exprimé" ; la position de la présidente de l'université a été condamnée

Khymani James, l'un des leaders des manifestations anti-Israël à l'Université de Columbia, dans une vidéo datant de janvier 2024 dans laquelle il déclare que "les sionistes ne méritent pas de vivre". (Crédit : Capture d'écran vidéo)
Khymani James, l'un des leaders des manifestations anti-Israël à l'Université de Columbia, dans une vidéo datant de janvier 2024 dans laquelle il déclare que "les sionistes ne méritent pas de vivre". (Crédit : Capture d'écran vidéo)

Une vidéo a fait surface montrant l’un des leaders des manifestations anti-Israël à l’Université de Columbia déclarant à plusieurs reprises et avec insistance que les sionistes « ne méritent pas de vivre » et qu’ils devraient être tués.

« Leur existence et les projets qu’ils ont construits, c’est-à-dire Israël, tout cela est contraire à la paix. Alors oui, je me sens très à l’aise – très à l’aise – pour appeler à la mort de ces gens », a déclaré Khymani James dans la vidéo diffusée en janvier.

« Soyez heureux, soyez reconnaissants que je ne me contente pas d’assassiner des sionistes », avait-il ajouté.

Un porte-parole de l’université a déclaré vendredi à CNN que James avait été banni du campus. La teneur de cette décision n’a pas encore été précisée, pas plus qu’il n’a été possible de savoir si James continuerait d’y étudier.

Plus tôt dans la journée de vendredi, James a présenté ses excuses pour la vidéo et s’est justifié en disant qu’il s’était « mal exprimé », ajoutant qu’il regrettait ses propos qui étaient « erronés » et que « chaque membre de notre communauté mérite de se sentir en sécurité sans aucune restriction ». Il a expliqué qu’il se sentait « anormalement bouleversé » lorsqu’il a fait ces déclarations « après qu’une foule en ligne m’a pris pour cible parce que je suis visiblement homosexuel et noir ».

Selon ABC News, quelques heures auparavant, lors d’une interview télévisée, James avait refusé de s’excuser pour la vidéo en question.

Des manifestants pro-palestiniens se rassemblent dans un campement sur le campus de l’Université Columbia, à New York, le 25 avril 2024. (Crédit : Leonardo Munoz/AFP)

Columbia a été l’épicentre des manifestations universitaires contre Israël et sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza qui ont déferlé sur les États-Unis, de nombreux étudiants juifs affirmant s’être sentis en danger en raison des sous-entendus antisémites de ces manifestations.

La vidéo de James datant de janvier est un livestream qu’il a réalisé lors d’une audience en ligne avec des responsables de l’université. Elle faisait suite à des commentaires qu’il avait faits sur les réseaux sociaux, selon lesquels s’il devait se battre avec un sioniste, il se battrait « pour tuer ».

Interrogé dans la vidéo par un responsable hors champ pour savoir s’il voyait en quoi ses déclarations posaient problème, James a répondu « non ». Il a ensuite déclaré que « prendre la vie de quelqu’un dans certains cas est nécessaire et meilleur pour le monde en général ».

Il a semblé faire la plupart des commentaires suivants à ses téléspectateurs à un moment où les fonctionnaires n’écoutaient pas.

« Si nous pouvons convenir en tant que société, en tant que collectivité, que des gens […] certaines personnes doivent mourir, si elles ont une idéologie qui entraîne la mort de milliers, de centaines de milliers, de millions – s’il y a des gens comme ça qui existent, ne devraient-ils pas mourir ? »

« Les sionistes sont des nazis. Ce sont des nazis. Ce sont des fascistes. Ils soutiennent le génocide. Pourquoi voudrions-nous que des gens qui soutiennent le génocide vivent ? Je ne comprends pas. »

« Les sionistes et tous les suprémacistes blancs doivent cesser d’exister parce qu’ils tuent et blessent activement des personnes vulnérables. Ils empêchent le monde de progresser. »

Des étudiants et des professeurs de l’École de l’Institut d’art de Chicago, du Roosevelt College et du Columbia College réuniset marchant pour montrer leur soutien au peuple palestinien de Gaza, à Chicago, dans l’Illinois, le 26 avril 2024. (Crédit : Scott Olson/Getty Images via AFP)

« Et soyez heureux, soyez reconnaissants que je ne me contente pas d’assassiner des sionistes », a-t-il ajouté. « Je n’ai jamais assassiné personne de ma vie et j’espère qu’il en sera ainsi. J’espère sincèrement qu’il en sera ainsi. »

« Mais quand vous avez toute une bande de sionistes, de suprémacistes blancs, de nazis et de fascistes qui menacent votre sécurité physique, on ressent le besoin de leur rappeler qu’on n’a pas peur d’atteindre ce point. Et nous savons ce qu’est ce point. »

Dans sa déclaration de jeudi, James a indiqué que d’autres dirigeants des manifestations de Columbia avaient souligné que ses propos « n’étaient pas conformes aux lignes directrices de [leur] communauté. Je suis d’accord avec eux ».

Vendredi, la Maison Blanche a fermement condamné les propos de James.
« Ces déclarations dangereuses et épouvantables nous retournent l’estomac et devraient servir de signal d’alarme », a déclaré le secrétaire de presse adjoint de la Maison Blanche. « Il est odieux de prôner le meurtre de Juifs. »

Le président Biden a clairement indiqué que la rhétorique violente, les discours de haine et les remarques antisémites n’avaient pas leur place en Amérique et qu’il s’y opposerait toujours.

Jeudi, en fin de journée, l’Université de Columbia est revenue sur le délai fixé pour que les manifestants pro-palestiniens abandonnent le campement installé sur place, alors que d’autres campus universitaires aux États-Unis tentent d’empêcher les occupations.

Le bureau de la présidente de l’Université de Columbia, Minouche Shafik, a publié un communiqué à 23h07 (03H07 GMT vendredi), faisant marche arrière par rapport à la date de minuit fixée pour le démantèlement d’un vaste camp de tentes où se trouvaient environ 200 étudiants. C’est la deuxième fois que l’administration recule sur une date butoir ces derniers jours.

Des étudiants et des membres du corps enseignant de la School of the Art Institute of Chicago, du Roosevelt College et du Columbia College réunis et marchant pour montrer leur soutien au peuple palestinien de Gaza, à Chicago, dans l’Illinois, le 26 avril 2024. (Crédit : Scott Olson/Getty Images via AFP)

« Les négociations ont progressé et se poursuivent comme prévu », indique le communiqué. « Nous avons nos revendications, ils ont les leurs. »

Mais vendredi, les étudiants de Columbia ont déclaré qu’ils étaient dans une impasse avec les administrateurs et qu’ils avaient l’intention de poursuivre leur campement jusqu’à ce que leurs demandes soient satisfaites.

Cette annonce, qui survient après deux jours de négociations approfondies, a été faite alors que la présidente de Columbia faisait face à des critiques virulentes de la part du corps enseignant. Cette évolution accroît la pression sur les responsables de l’université pour qu’ils trouvent une solution avant les cérémonies de remise des diplômes prévues le mois prochain – un problème auquel sont confrontés les campus de Californie et du Massachusetts.

Alors que le nombre de morts s’alourdit dans la guerre à Gaza et que la crise humanitaire s’aggrave, des manifestants dans les universités du pays exigent que les établissements coupent leurs liens financiers avec Israël et se désengagent des entreprises qui, selon eux, favorisent le conflit.

Certains étudiants juifs affirment que les manifestations ont dérapé vers l’antisémitisme et qu’ils ont peur de mettre les pieds sur le campus.

Les négociateurs étudiants représentant le campement de Columbia ont déclaré qu’après les réunions de jeudi et vendredi, l’université n’avait pas répondu à leur principale demande de désinvestissement, bien qu’ils aient progressé dans leur demande d’une plus grande transparence des informations financières.

« Nous ne nous reposerons pas tant que Columbia n’aura pas désinvesti », a déclaré Jonathan Ben-Menachem, étudiant en quatrième année de doctorat.

Pendant ce temps, la présidente Shafik a essuyé vendredi un blâme important – mais largement symbolique – de la part du corps enseignant, mais elle a conservé le soutien des administrateurs, qui ont le pouvoir d’embaucher ou de renvoyer le président de l’université.

Minouche Shafik, présidente de l’Université de Columbia, témoignant lors d’une audition de la commission de l’Éducation de la Chambre des représentants des États-Unis sur l’antisémitisme dans les campus universitaires, au Capitole, à Washington, le 17 avril 2024. (Crédit : Drew Angerer/AFP)

Un rapport du comité exécutif du conseil de l’université, qui représente le corps enseignant, a conclu que Shafik et son administration avaient « pris de nombreuses mesures et décisions qui ont porté préjudice à l’Université de Columbia ». Ils ont notamment fait appel à la police et permis l’arrestation d’étudiants sans consulter le corps enseignant, n’ont pas défendu l’institution face aux pressions extérieures, ont dénaturé et suspendu des groupes de protestation d’étudiants et ont engagé des enquêteurs privés.

« La faculté a complètement perdu confiance dans la capacité de la présidente Shafik à diriger cette organisation », a déclaré Ege Yumusak, maître de conférences en philosophie à Columbia, qui fait partie d’une équipe de professeurs chargée de protéger le campement.

La police s’est heurtée à des manifestants jeudi à l’Université de l’Indiana, à Bloomington, où 34 personnes ont été arrêtées ; à l’université de l’État de l’Ohio, où environ 36 personnes ont été arrêtées ; et à l’Université du Connecticut, où une personne a été arrêtée.

L’université polytechnique de l’État de Californie, à Humboldt, négocie avec les étudiants qui se sont barricadés à l’intérieur d’un bâtiment du campus depuis lundi, repoussant une tentative de la police de les faire sortir. Le campus reste fermé au moins jusqu’à la fin du week-end.

À l’autre bout de l’État, l’Université de Californie du Sud a annulé la cérémonie de remise des diplômes prévue le 10 mai. L’annonce a été faite au lendemain de l’arrestation de plus de 90 manifestants sur le campus.

L’université a déclaré qu’elle continuerait d’organiser des dizaines de cérémonies de remise des diplômes, y compris toutes les cérémonies traditionnelles de remise des diplômes des différentes écoles.

Ailleurs à New York, une douzaine de manifestants ont passé la nuit dans des tentes et des sacs de couchage à l’intérieur d’un bâtiment du Fashion Institute of Technology. Le musée de l’institut, qui se trouve dans le bâtiment où les manifestants ont installé leur campement, était fermé vendredi.

Les manifestants ont également passé la nuit dans le campement de l’Université George Washington.

Des manifestants pro-Israël réunis pour le rassemblement « Bring Them Home Now », devant l’Université Columbia, à New York, le 26 avril 2024. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

L’université a déclaré dans un communiqué vendredi que ceux qui restent sont en train de violer une propriété privée et que les responsables prendront des mesures disciplinaires à l’encontre des étudiants impliqués dans les manifestations non autorisées.

Les étudiants protestataires disent exprimer leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza, où le bilan de la guerre entre Israël et le Hamas s’élèverait à 34 305 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre, lors de l’assaut barbare mené par le Hamas, qui a déclenché la guerre en cours. Près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été massacrées ce jour-là et 253 autres ont été prise en otage et emmenées de force à Gaza.

Deux cent soixante et un soldats de l’armée israélienne ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 octobre, début de l’incursion terrestre lancée en représailles à l’attaque barbare du Hamas menée le 7 octobre.

Les manifestations posent un défi majeur aux administrateurs d’université qui tentent de trouver un équilibre entre les engagements des campus en faveur de la liberté d’expression et les plaintes selon lesquelles les rassemblements ont franchi une limite.

Les partisans pro-Israël et d’autres personnes préoccupées par la sécurité des campus ont mis en avant les actes antisémites et ont allégué que les campus encourageaient l’intimidation et les discours de haine.

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