Un lycée israélien annule le voyage en Pologne pour influence “ultra-nationaliste”
Le voyage annuel dans les camps de concentration nazis promeut la “délégitimation de l’autre”, prévient un proviseur

Le proviseur d’un lycée de la banlieue de Tel Aviv n’enverra plus ses élèves en voyage scolaire annuel dans les anciens camps de concentration en Pologne en raison de son influence perçue comme « ultra-nationaliste » sur les adolescents.
Zeev Dagani, proviseur du lycée hébraïque de Herzliya, a également cité le coût élevé et la participation déclinante pour expliquer sa décision, a annoncé dimanche Haaretz.
« Certains des enfants qui faisaient le voyage revenaient plus chauvins, et je pense vraiment que ce n’est pas ainsi que devrait se passer le voyage », a déclaré Dagani à Haaretz. « S’il y a une atmosphère humaine et universaliste dans la société ou le pays, le voyage peut renforcer ces messages, mais quand l’atmosphère nationale aujourd’hui est à la délégitimation de l’autre et quand l’atmosphère dans la société est ultra-nationaliste, alors ce voyage amplifie cette tendance. »
« Ces dernières années, le voyage a tendance à être plus belliqueux et plus adapté à l’atmosphère et au régime en Israël, qui comprend la haine de l’autre et la peur de l’autre », a-t-il ajouté.
Dagani a également expliqué que le voyage en Pologne était trop « dur émotionnellement » pour des adolescents.
De plus, il a expliqué que seule la moitié des élèves participait désormais au voyage, faisant penser à un « voyage pour riches » qui peuvent se le permettre.
Depuis les années 1980, des lycées de tout le pays envoient des élèves en voyage pendant une semaine en Europe de l’Est, dans les anciens camps de concentration nazis et les ghettos juifs.
Le lycée hébraïque de Herzliya, un lycée historique fondé en 1905, avant la ville de Tel Aviv, instituera en remplacement un programme pédagogique sur l’Holocauste, et les lycéens rencontreront des survivants.
« Nous ferons tous ensemble un voyage de cinq jours dans le pays et étudierons le phénomène israélien, dont une partie est le résultat de l’Holocauste », a-t-il déclaré.
Selon Haaretz, seuls quelques autres lycées israéliens ont décidé d’annuler les voyages et de les remplacer par d’autres programmes ces dernières années.