Un médecin de Gaza porte plainte contre Israël pour la mort de ses 3 filles en 2009
Izzeldin Abuelaish, à présent Canadien, veut qu’Israël prenne la responsabilité de son erreur apparente du bombardement de sa maison pendant Plomb durci
Un médecin gazaoui qui a perdu trois de ses filles après un bombardement de l’armée israélienne pendant l’opération Plomb durci en 2009 porte plainte contre l’Etat d’Israël pour tenter d’obtenir des excuses et des dédommagements pour le tir mortel.
Trois des filles du Dr Izzeldin Abuelaish et sa nièce ont été tuées quand un obus tiré par un char israélien a frappé sa maison dans les derniers jours de l’opération Plomb durci en janvier 2009. Le bombardement avait eu lieu alors qu’Abuelaish, militant de longue date de la coexistence avec Israël, était en direct sur la Dixième chaîne israélienne avec le journaliste Shlomi Eldar. Il a appris la mort de ses filles pendant le direct, devant les spectateurs israéliens.
Peu après l’incident, Abuelaish a émigré au Canada avec le reste de sa famille, et est désormais citoyen canadien.
Sa plainte, présentée à la cour du district de Beer Sheva, affirme qu’il n’y avait pas de raison militaire pour viser sa maison, ce qui fait du bombardement un crime de guerre. Aucun combat n’avait lieu à proximité, et aucun combattant du Hamas n’était localisé à proximité, affirme-t-il.
Selon la Dixième chaîne, les défenseurs de l’Etat ont répondu à la plainte en indiquant que ce n’était pas un tir de l’armée israélienne qui avait frappé la maison d’Abuelaish. Si l’information de la Dixième chaîne est correcte, la défense de l’Etat contredirait alors les conclusions d’une enquête interne de l’armée, selon laquelle le bombardement a bien été mené par l’armée israélienne, et que sa maison avait été visée par erreur.
Les dédommagements demandés seront versés, s’ils sont accordés, à la Fondation Daughters for Life, créée par Abuelaish en mémoire de ses filles. La fondation participe au financement de bourses universitaires pour les femmes du Moyen Orient, dont des Israéliennes et des Palestiniennes, juives, musulmanes et chrétiennes.
Actuellement en Israël pour le procès, Abuelaish a déclaré à la Dixième chaîne, pendant un entretien en hébreu qui doit être diffusé samedi, « je suis venu ici pour dire à mes filles que je ne les ai pas oubliées, et que je continue à suivre la même voie que celle en laquelle elles croyaient. »
En novembre dernier, Abuelaish a accompagné le gouverneur général du Canada, David Johnston, pendant sa visite officielle en Israël, et avait rencontré le président Reuven Rivlin.
Pour les Israéliens, les morts de Bessan, 21 ans, Mayar, 15 ans, et Aya, 14 ans, ainsi que de leur cousine Noor, ont mis un visage sur la souffrance palestinienne pendant l’opération Plomb durci.
Abuelaish est aujourd’hui professeur associé à l’école Dalla Lana de santé publique de l’université de Toronto. Ses deux enfants survivants les plus âgées, Shatha, qui avait été gravement blessée dans l’attaque, et Dalal, étudient l’ingénierie à l’université. Les autres, Muhammad, Raffah et Abdullah, sont au lycée et à l’école primaire.
Abuelaish est gynécologue obstétricien. Il possède un master en santé publique et a été le premier médecin palestinien à travailler dans des hôpitaux israéliens.
L’armée israélienne avait assumé la responsabilité de la mort de la famille d’Abuelaish, reconnaissant le 4 février 2009 qu’une unité d’infanterie Golani, sous les balles et pensant avoir vu des « guetteurs » du Hamas près de la maison d’Abuelaish, avait envoyé par radio une demande pour un tir de tank.
L’armée israélienne, d’après son rapport, avait été « attristée par le mal causé » à la famille, mais avait soutenu que « l’action des forces et la décision de tirer vers le bâtiment étaient raisonnables. »