Un otage mort à Gaza avait prévenu que Netanyahu ne chercherait pas à les faire libérer
Adina Moshe a aussi raconté comment lors d'une manifestation avec d'autres ex-otages, un homme avait crié : "Sales pu...tes", c'est honteux que vous ayez été remises en liberté"

Adina Moshe, une ancienne otage du Hamas, a expliqué vendredi que Chaim Peri, dont la mort en captivité a été confirmée par Tsahal, le mois dernier, lui avait confié, alors que tous les deux étaient détenus dans un tunnel de Gaza, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne ferait rien pour les libérer parce qu’ils étaient de gauche.
S’exprimant devant les caméras de la Douzième chaîne, Moshe, qui avait été libérée pendant une trêve qui avait eu lieu à la fin du mois de novembre 2023 dans la guerre qui oppose actuellement Israël au Hamas, a évoqué son expérience dans les geôles du groupe terroriste.
Alors qu’il lui était demandé si elle pensait, à ce moment-là, que Netanyahu faisait tout ce qui était en son pouvoir pour libérer les otages, Moshe a répondu que « pendant trois jours, oui – mais seulement pendant trois jours sur mes cinquante jours » de détention.
« Un membre du Hamas venait nous dire que ‘dans un jour ou deux, vous rentrerez chez vous’. C’était clair, pour nous, que c’était ce qui allait arriver. Le jour suivant, il revenait dire encore qu’on sortirait ‘dans un jour ou deux’. Je me disais : ‘Très bien, il faut que je sois prête’. Le troisième jour, quand il est revenu nous dire la même chose, je me suis dit : ‘C’est assez, ça durera au moins deux mois’, » s’est-elle souvenue.
Moshe a ensuite déclaré qu’elle s’était querellée avec Peri, qui lui avait dit que les otages ne seraient pas une priorité pour le Premier ministre et qu’ils pourraient rester des années à Gaza.
« Chaim Peri m’a dit que ça pourrait durer deux ans. Je lui ai dit : ‘Mais pourquoi êtes-vous si pessimiste ?’ Nous nous sommes mêmes querellés. Je lui ai dit : ‘Nous avons un pays.’ Il m’a répondu : ‘Nous avons Bibi et nous sommes de gauche.’ J’ai riposté : ‘Je ne suis pas de gauche. De toute façon, quel rapport ? J’ai voté au centre pendant toute ma vie’. Mais il m’a dit : ‘Vous êtes quand même originaire de Nir Oz.’ Je lui ai fait remarquer qu’à Nir Oz, il y avait aussi des partisans du Likud ».

« Je suis désolé, c’est ce qu’il a dit. Je crois que j’ai pu dire également quelque chose de terrible lorsque j’ai déclaré que cela ne prendrait que deux mois », a-t-elle regretté.
Moshe a noté que le Premier ministre ne s’était pas entretenu avec elle depuis sa remise en liberté et elle a déclaré qu’il n’était pas venu à la rencontre de la communauté de Nir Oz, ajoutant qu’il n’était pas venu visiter le kibboutz.
« Je ne sais pas pourquoi Netanyahu n’est pas venu visiter le kibboutz et je ne veux pas le blâmer pour ne pas l’avoir fait. Il est occupé, il est trop occupé à japper », a-t-elle déclaré, visiblement bouleversée.
Alors que le journaliste Danny Kushmaro lui demandait comment elle réagissait lorsqu’elle entendait parler d’un « accord imprudent » qui permettrait aux captifs de recouvrer la liberté, Moshe a expliqué que lorsqu’elle avait manifesté avec d’anciennes otages, elle avait été traitée, avec les autres, de « sales pu…tes » par un homme qui avait ajouté qu’elles auraient dû être toutes abandonnées à Gaza.
« Quand nous nous tenions à l’échangeur de Kiryat Gat, avec les otages revenues de captivité qui brandissaient un panneau sur lequel était écrit ‘Un Accord maintenant’, un conducteur est arrivé, il nous a fait un doigt d’honneur et il nous a dit : ‘Sales put…es, c’est honteux que vous ayez été remises en liberté’, » a-t-elle raconté, encore clairement sous le choc.
« Je pensais que je ne répondrais pas à tout ça mais quand quelqu’un arrive et se livre à un tel geste à l’égard de femmes, je me dis : ‘C’est ça, l’unité ? Où est l’unité ?’, » a-t-elle interrogé.

Les terroristes du Hamas avaient kidnappé 251 personnes pendant le pogrom qu’ils avaient commis dans le sud d’Israël, le 7 octobre. Les hommes armés avaient également tué près de 1 200 personnes, des civils en majorité.
Il resterait 111 otages encore entre les mains du Hamas à Gaza, notamment 39 captifs dont la mort a été confirmée par Tsahal.
Le Hamas avait libéré 35 civils pendant une trêve qui avait duré une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages avaient été remis en liberté auparavant. Sept ont été secourus par les soldats et les corps sans vie de 34 captifs ont aussi été récupérés – notamment ceux de trois Israéliens qui ont été accidentellement tués par les militaires alors qu’ils étaient parvenus à échapper à la vigilance de leurs ravisseurs.
Une personne est considérée comme portée-disparue depuis le 7 octobre et son sort reste indéterminé.
Le Hamas détient également deux civils israéliens qui étaient entrés de leur propre gré dans la bande en 2014 et en 2015, en plus des dépouilles de deux soldats qui avaient été tués en 2014.