Un père soupçonné de violences sexuelles obtient la garde de ses enfants
L'avocat de la mère a dit que le juge n'a pas justifié sa décision qui, selon l'administration des tribunaux rabbiniques, a été "prise conformément au bien-être des enfants"
Le tribunal rabbinique de Jérusalem a accordé le mois dernier à un père la garde de ses enfants, malgré des soupçons d’agression sexuelle sur sa fille soulevés par les autorités.
Ce jugement s’oppose aux conseils donnés par la police et les travailleurs sociaux qui ont recommandé que les enfants restent aux côtés de leur mère, a fait savoir le site Ynet.
L’avocat Batya Kahane-Dror, qui représente la mère, a indiqué que la cour rabbinique de district de Jérusalem n’avait pas justifié son jugement qu’il a rendu sans audience préalable de la mère, qu’il n’a pas entendue, a fait savoir lundi le quotidien Haaretz.
Les enfants se sont trouvés piégés au coeur d’une bataille pour leur garde entre leur père et son ex-épouse qui, en raison de problèmes médicaux, a des difficultés pour s’occuper de ses enfants.
Dans la décision, les magistrats ont fait savoir que la garde du père était temporaire, jusqu’à ce que la mère « coopère pleinement avec le tribunal » et avec un psychologue qu’il a nommé et qui est rétribué par le père.
Le père a été arrêté l’année dernière après l’émergence d’une vidéo le montrant en train de violenter apparemment sa fille. Il a nié ces violences et a clamé qu’il avait filmé l’enfant en train de simuler une agression sexuelle qu’elle aurait subie de la part d’un autre membre de la famille dans le but de déposer plainte auprès des autorités.
Il a présenté la séquence aux services sociaux lui-même, et c’est ainsi que la vidéo a été connue. La police n’a pas été convaincue par ses explications et soupçonne fortement l’homme d’attentat à la pudeur sur mineur et de viol sur mineur au sein de la famille.
Selon le site Ynet, le père avait initialement eu le droit de s’occuper des enfants. Suite à son arrestation, la cour rabbinique a statué que la mère devait en avoir la charge, tout en accordant au père un droit de visite sous la surveillance des services sociaux.
Le tribunal a nommé un psychologue pour assister aux rencontres entre le père et les enfants, l’autorisant ultérieurement à émettre des recommandations. La mère, via un avocat, a refusé de reconnaître l’autorité du praticien, affirmant qu’il ne saurait être objectif et refusant de coopérer avec lui.
Le temps passant, le psychologue a changé d’avis, recommandant une garde conjointe pour accorder au père un plein contrôle sur les enfants, sur la base d’un conseil extérieur qui a estimé que le père ne représentait qu’une faible menace pour les petits.
Les juges rabbiniques ont approuvé l’avis du psychologue et, le mois dernier, ils ont estimé que le père devait obtenir la garde.
« C’est un dossier compliqué qui a nécessité des audiences et des décisions détaillées et sur lequel nous ne pouvons nous exprimer davantage en raison de la nature des faits », a fait savoir l’administration des cours rabbiniques en évoquant le jugement.
Elle a également ajouté que les juges « ne prennent des décisions que conformément au bien-être des enfants et en prenant en compte la majorité des éléments mis à leur disposition ».