Un rare demi-shekel en argent de l’époque de la Grande Révolte trouvé à Jérusalem
Habituellement en bronze, la pièce en argent retrouvée dans les vestiges d'un bâtiment de l'époque du Second Temple, était probablement utilisée pour payer une taxe annuelle
Une pièce rare d’un demi-shekel en argent, frappée par des rebelles juifs il y a près de 2 000 ans lors de la Grande Révolte juive contre les Romains, a été récemment découverte lors de fouilles à Jérusalem, a annoncé mardi l’Autorité israélienne des Antiquités (IAA).
Il s’agit seulement de la troisième pièce de ce type trouvée lors de fouilles dans la capitale, et d’une poignée de pièces trouvées dans d’autres endroits, a déclaré l’IAA dans un communiqué.
La pièce a été découverte sur le site d’Ophel, une zone située au sud du mont du Temple dans la Vieille Ville, lors de recherches sur les vestiges d’un bâtiment public datant de l’époque du Second Temple, qui aurait également été saccagé lorsque les Romains, après avoir écrasé la révolte, ont détruit le Temple en 70 de notre ère.
Les fouilles menées à Ophel ont permis de découvrir des dizaines de pièces juives datant de la Grande Révolte, qui s’est déroulée de 66 à 70 de notre ère. La plupart étaient en bronze, mais celle-ci était en argent et les marques indiquaient qu’elle avait été frappée la troisième année de la rébellion, en 69 de notre ère.
Comme la plupart des pièces de ce type, une coupelle sur une face porte l’inscription de la valeur de la pièce, ainsi que des lettres hébraïques anciennes au-dessus indiquant l’année de frappe, selon l’IAA.
L’autre face porte une branche avec trois grenades ainsi que les mots « Jérusalem Sainte » en hébreu antique.
Les fouilles ont été menées par une délégation de l’Institut d’archéologie de l’université hébraïque dirigée par le professeur Uzi Liebner, en collaboration avec le Collège Armstrong d’Oklahoma, aux États-Unis. Ils ont été assistés par la société d’État pour le développement de Jérusalem-Est, l’IAA, et l’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA).
« C’est la troisième pièce de ce type qui a été découverte lors de fouilles à Jérusalem et l’une des rares à l’avoir été lors de fouilles archéologiques en général », a déclaré Liebner.
La frappe de pièces pendant la rébellion était un symbole d’indépendance et suggère que le choix d’une inscription en hébreu antique démontre l’aspiration à un royaume juif, selon le communiqué de l’IAA. À l’époque, le pouvoir de frapper des pièces n’était détenu que par l’empereur romain.
« En effet, tout au long de la période romaine et jusqu’à la Grande Révolte, aucune pièce d’argent n’a été frappée par les Juifs, pas même à l’époque du roi Hérode le Grand », précise le communiqué.
Selon les chercheurs, les pièces pesaient environ sept grammes et servaient à payer la taxe annuelle « demi-shekel » au Temple pour les frais de culte. Jusqu’au soulèvement, les demi-shekels utilisés pour la taxe étaient frappés dans la ville libanaise de Tyr et portaient l’image d’une divinité adorée par les habitants.
En supprimant ces dieux, les pièces rebelles étaient conformes au deuxième des Dix Commandements, qui interdit l’idolâtrie.
« Les pièces d’argent de la Grande Révolte ont été les premières et les dernières de l’Antiquité à porter le nom de ‘shekel’. On ne le retrouve que sur les pièces israéliennes émises par la Banque centrale d’Israël en 1980 », ont déclaré les chercheurs.
Selon un communiqué publié lundi par l’Institut Armstrong, les précieuses pièces d’argent auraient été frappées à l’intérieur du complexe du Second Temple.