Une rare pièce de monnaie de l’époque de la Grande Révolte trouvée à Jérusalem
Selon les experts, cette pièce, vieille de peut-être 2 000 ans, a pu être frappée par les prêtres en rébellion contre les Romains grâce aux métaux précieux du lieu saint
- La pièce de monnaie en argent arborant une coupe et la légende 'shekel d'Israël', avec les lettres : Shin et Bet (seconde année de la Grande révolte). (Crédit : Eliyahu Yanai/Cité de David)
- La pièce en argent avec l'estampe du siège du Grand prêtre et l'inscription "Jérusalem sainte". (Crédit : Yaniv Berman/Cité de David et Autorité israélienne des antiquités)
- La pièce rare en argent. (Crédit : Yaniv Berman/Cité de David et Autorité israélienne des antiquités)
- La pièce en argent à côté d'une pièce carbonisée, brûlée pendant la destruction de Jérusalem. ( Crédit : Yaniv Berman/Cité de David et Autorité israélienne des antiquités)
- Le docteur Robert Kool avec une pièce en argent rare. (Crédit : Yaniv Berman/Cité de David et Autorité israélienne des antiquités)
- Liel Krutokop, avec la pièce rare qu'elle a découverte. (Crédit : Yaniv Berman/Cité de David et Autorité israélienne des antiquités)
Une pièce de monnaie rare, qui aurait été frappée sur la place du mont du Temple à partir des réserves abondantes d’argent qui se trouvaient sur le lieu saint à l’époque, a été découverte à Jérusalem.
Si c’est effectivement le cas, cette pièce serait l’un des quelques rares objets trouvés sur le site à avoir été fabriqués directement sur le mont du Temple.
La pièce, qui a été découverte par une fillette de 11 ans alors qu’elle passait la terre d’un site faisant l’objet de fouilles archéologiques au tamis dans le cadre d’un projet entrepris dans le parc national de la Cité de David, porte l’inscription « deuxième année » – c’est-à-dire la deuxième année de la Grande révolte des Juifs contre les Romains (années 67 et 68 de l’ère commune).
Selon le docteur Robert Kool, qui est responsable du département des monnaies au sein de l’Autorité israélienne des antiquités, il est possible que la pièce ait été frappée sur la place du lieu saint par l’un des prêtres qui travaillait en coordination avec les chefs rebelles, leur apportant une assistance.
« Qui d’autre aurait pu trouver de l’argent en telle quantité, un argent d’une qualité aussi nette, à cette époque-là ? », interroge Kool. « Si tel est le cas, on peut avancer avec prudence que cette pièce de monnaie est apparemment l’un des seuls objets se trouvant aujourd’hui en notre possession qui ait été fabriqué sur le mont du Temple ».
« C’est une découverte rare dans la mesure où sur les milliers de pièces découvertes jusqu’à présent lors de fouilles archéologiques, une trentaine seulement sont fabriquées en argent et datent de la période de la Grande révolte », continue-t-il.

« Tout le monde connaît l’Arc de Titus à Rome et les descriptions des pillages, au Temple, qui figurent dessus mais beaucoup moins de gens connaissent l’existence des énormes réserves d’argent qu’il y avait dans le Temple. On peut en savoir davantage sur ces dernières à partir des inscriptions antiques qui ont été découvertes par le chercheur Géza Alföldy, », note-t-il.
Kool a fait ici référence à des inscriptions reconstituées qui se trouvent sur le Colisée, à Rome, qui expliquent que le célèbre amphithéâtre a été édifié à partir d’une partie du butin pillé au Temple.
L’inscription sur le site italien dit ainsi que « l’empereur Vespasien [qui, aux côtés de son fils Titus, avait réprimé la révolte des Juifs et avait détruit le Temple] a ordonné la construction de ce nouvel amphithéâtre [le Colisée] avec sa part du butin ».
« On peut seulement imaginer quelle a été l’ampleur de ces pillages et la quantité de monnaie qui a été découverte dans les entrepôts par les Romains », s’exclame le docteur Amit Reem, archéologue du district de Jérusalem au sein de l’Autorité israélienne des antiquités.

L’Autorité israélienne des antiquités a fait savoir, dans un communiqué, que la pièce avait dû être utilisée pour le commerce à Jérusalem pendant la période du Second Temple.
« Cette rue [où a été découverte la pièce] qui reliait le bassin de Siloé, dans le sud de la Cité de David, au mont du Temple, au nord, était la rue principale de Jérusalem lors de l’époque du Second Temple, une époque à laquelle des milliers de pèlerins se rendaient au Temple », poursuit Kool. « Il est indubitable qu’il a dû y avoir beaucoup de commerce réalisé ici. Ce que nous prouvent par ailleurs les nombreux poids et les nombreuses pièces de bronze que nous avons pu trouver au fil du temps. Mais cette découverte d’une pièce rebelle, fabriquée en argent pur, est quelque chose de très particulier et d’enthousiasmant ».
La pièce de monnaie pèse approximativement 14 grammes et elle présente, d’un côté, l’image d’une coupe accompagnée de la légende « shekel israélien » et les lettres en hébreu Shin et Bet, les abréviations de « seconde année » – la seconde année de la Grande révolte contre les Romains.
De l’autre côté, une inscription qui, selon l’Autorité israélienne des antiquités, est l’estampe du siège du grand prêtre ainsi que les mots « Jérusalem sainte » en hébreu antique.

Kool explique que la monnaie est utilisée pendant les rébellions comme un symbole d’indépendance et il suggère que le choix d’une inscription en hébreu antique démontre l’aspiration à un royaume juif.
« La monnaie est un signe de souveraineté. Quand on entre en révolte, on utilise l’un des symboles les plus manifestes de l’indépendance en frappant des pièces. L’inscription qui figure sur la pièce est l’expression claire des aspirations nourries par les rebelles », poursuit-il.
« Le choix d’utiliser une écriture hébraïque antique, qui n’était plus utilisée à ce moment-là, n’a rien d’accidentel », estime-t-il. « Utiliser cette écriture traduit la nostalgie de la population de l’époque des rois David et Salomon, du passé du royaume juif – de ces jours où le peuple d’Israël était pleinement indépendant sur les terres qui étaient les siennes ».
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