Un stand de tefillin pour femmes accordé à Jérusalem aux Femmes du Mur
La ville de Jérusalem a autorisé le stand après des mois de bataille des Femmes du Mur, mais pas à l'endroit demandé, ce qu'elles considèrent comme de la discrimination

Le groupe de prières féministe des Femmes du mur ont fait savoir dimanche qu’elles avaient obtenu l’autorisation de la municipalité de Jérusalem d’ouvrir un stand dans le centre de la ville la semaine prochaine, où les femmes pourront mettre des tefillins, ou phylactères.
L’organisation, connue pour défendre les droits des femmes à prier au mur Occidental, a obtenu l’autorisation de la ville après plusieurs mois de demande, a-t-elle déclaré dans un communiqué. Elle a néanmoins accusé la mairie de discrimination au vu du traitement accordé à d’autres organisations réclamant de tels stands.
Le mouvement ultra-orthodoxe Habad installe régulièrement des stands dans l’espace public pour inviter la population à suivre ce rituel religieux traditionnellement masculin.
« L’attitude partiale et même discriminatoire de la municipalité de Jérusalem envers les différents groupes religieux proposant le même service est écœurante, » a déclaré au Times of Israel Leslie Sachs, la directrice exécutive des Femmes du Mur.

« Des organisations comme le Habad ont le droit de proposer les tefillin partout dans Jérusalem, alors que les Femmes du mur ont dû se battre pendant plus de six mois pour en avoir l’autorisation et encore, même pas là où nous l’avions demandé, » a-t-elle ajouté.
À l’origine, l’organisation souhaitait ouvrir son stand dans la rue Jaffa, près de celui du Habad.
Le 3 février, des organisations juives en Israël et dans le monde entier fêteront le Wordl Wide Wrap, une journée dédiée à faire connaître le rituel du tefillin au grand public. Les Femmes du mur ont indiqué qu’elles participeraient au projet pour la quatrième fois.
Les tefillin, deux petites boîtes noires contenant des versets de la Torah inscrits sur des fragments de parchemin à enrouler autour de la tête et du bras avec des lanières de cuir noires, sont considérés comme un commandement délimité par le temps dans le judaïsme orthodoxe et sont par conséquent traditionnellement réservés aux hommes.
La plupart des hommes orthodoxes commencent à revêtir les tefillins pendant la prière peu avant leur bar mitsvah et sont ensuite censés en faire de même tous les matins de la semaine (hors week-end).

De nombreux Juifs orthodoxes sont opposés à l’utilisation des tefillins et des châles de prière (taliths) par les femmes. Ces pratiques observées par les Femmes du mur suscitent régulièrement la colère des ultra-orthodoxes.
Cependant, nombreux sont ceux qui considèrent l’interdiction de cette pratique comme relevant surtout de traditions du judaïsme orthodoxe, plutôt que liée à la halakha (loi juive).
« Nous proposons aux femmes des occasions intéressantes et uniques de réclamer et suivre un rituel juif autrefois perçu comme l’apanage des hommes. Nous les encourageons à se forger une identité juive profonde avec ces rituels, » fait savoir Sachs.
Le stand sera installé sur une place centrale appelée « vieux Machbir » dans la rue King George à Jérusalem, près de la rue Ben Yehuda. Il assurera ses services le 3 février entre 10 h 00 et midi.