Une artiste indienne en visite en Israël crée un autel qui chante les 3 religions
Vibha Galhotra apporte sa vision de la spiritualité et de la nature sur un toit du centre-ville, en mettant l'accent sur le changement climatique
Jérusalem possède désormais un temple partagé par les trois religions monothéistes. Créé par une artiste indienne en visite en Israel, il est situé sur la terrasse de Muslala, un site urbain sur le toit de l’emblématique bpatiment du Merkaz Clal, au centre-ville.
L’espace, une structure de méditation en bois construite à l’origine pour le festival israélien Midburn et déplacée ensuite à Muslala, est composée d’un autel en pierre qui émet des sons et des chants pleins d’âme, des chants harmonieux et des hymnes, chantés par des chefs religieux et des enseignants de Jérusalem.
Vibha Galhotra, qui a passé trois mois à Jérusalem dans le cadre du Jerusalem International Fellows, un programme de stage de dix semaines pour les artistes, a enregistré chaque figure religieuse dans le cadre de son projet, puis a construit un autel rond à partir de dalles de pierre de Jérusalem, en seulement trois jours.
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Elle a nommé ce projet « De la montagne à la mer »(« Mountain to the Sea »). Il s’agit d’une sorte de playlist pour une religion libre, dont le fil directeur est l’ouverture d’esprit. La bande sonore intégrée à l’autel diffuse en boucle, pendant 45 minutes, les sons proposés par le groupe de guides spirituels de Galhotra.
« Il doit y avoir un point où tout le monde peut se retrouver ensemble, au nom d’une cause commune », a-t-elle expliqué.
La cause commune dans ce projet, cependant, n’est pas vraiment la religion. Alors que les voix enregistrées sont celles de personnes qui prêchent et enseignent des sujets religieux, elles ont parlé à Galhotra du changement climatique et de l’environnement, un thème commun à son travail d’artiste visuelle.
L’utilisation du son pour son travail était une première pour Galhotra, qui ne parle pas les différents langues des participants mais a trouvé que leurs sons et leurs mélodies faisaient honneur à leurs messages.
« Je pense que nous devons poser différents types de questions », a-t-elle déclaré. « L’art me donne le pouvoir de poser de simples questions ».
Galhotra s’est entretenue avec plus d’une douzaine de penseurs et de chefs religieux, dont des religieuses franciscaines, un frère du Saint-Sépulcre, un membre de l’église copte, un muezzin, un imam d’une mosquée de la Vieille Ville, ainsi qu’un philosophe juif, un cantor et différents enseignants.
Chaque représentant religieux a pu choisir avec soin la musique qui le représentait.
Ils ont accepté de parler avec Galhotra parce qu’elle posait des questions sur le changement climatique, a-t-elle précisé.
« Si j’avais posé des questions sur la religion, j’aurais mis mon nez dans leurs affaires », a déclaré Galhotra. « La question n’avait rien d’offensant. Il est question de viabilité. »
Jusqu’à présent, a déclaré Galhotra, son public répond à l’appel ; de nombreuses personnes s’assoient pendant de longs moments pour écouter les sons de « Mountain to the Sea » tout en réfléchissant aux messages inhérents aux sons et aux chansons.
« Mountain to the Sea » est installé à Muslala, qui organise du 6 au 9 juin un festival intitulé Gag Eden (le toit d’Eden).
Vibha Galhotra était l’une des cinq participantes au programme, qui viennent chaque année dans la ville pour collaborer avec des artistes, des groupes et des institutions culturelles de Jérusalem-Est et de Jérusalem-Ouest.
Ses collègues artistes étaient Claudia Lavista, une chorégraphe mexicaine qui a travaillé avec la troupe de danse Catamon ; Anna Lublina, une artiste visuelle américo-allemande qui a organisé un atelier sur le tissu et le tissage au musée des sciences de Bloomfield ; et Sofia Borges, de San Paulo, au Brésil, qui a enseigné les techniques d’art visuel à l’école des arts Ibdaa, un lycée du quartier de Sheikh Jarrah.
Chacun des participants a passé les dix semaines à rencontrer et à travailler avec des habitants de Jérusalem, et a tenu un colloque sur son processus et ses conclusions vers la fin de son séjour.
« L’objectif n’est pas de réaliser la meilleure œuvre d’art, mais de se connecter à l’écosystème culturel de Jérusalem », a déclaré Elise Bernhardt, fondatrice et directrice des Jerusalem International Fellows.
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