Une Israélienne condamnée à 22 mois de prison pour avoir tenté de rejoindre l’EI
Ayman Kanjou, docteur et mère de 5 enfants, a essayé d’entrer en Syrie pour apprendre l’idéologie jihadiste aux nouvelles recrues
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

La Cour du district de Haïfa a condamné mardi une mère arabe israélienne de cinq enfants à 22 mois de prison pour avoir essayé de rejoindre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, où elle voulait enseigner l’idéologie jihadiste aux nouvelles recrues.
Ayman Ahmed Mohamed Kanjou, 44 ans, enseignante à Shfaram, dans le nord du pays, avait conclu un accord judiciaire où elle reconnaissait avoir contacté un agent ennemi et être sortie illégalement du pays. Elle a également été condamnée à un an de prison avec sursis et à une amende de 30 000 shekels (environ 7 500 euros).
Kanjou s’est rendue en Turquie en le cachant à son mari, imam de sa ville natale.
Après des mois d’intérêt pour l’EI pendant lesquels elle a contacté un représentant du groupe terroriste via Facebook, Kanjou s’est rendue en Turquie en août 2015 avec l’intention de traverser la frontière vers la Syrie et de rejoindre les jihadistes. Kanjou avait dit au représentant de l’EI qu’elle pouvait enseigner l’idéologie aux nouvelles recrues.
Le voyage avait été financé par son père, qui l’accompagnait et comptait également entrer en Syrie, et avait été caché à sa famille. Son mari, qui ne connaissait pas ses projets, avait rapporté sa disparition à la police.
Après être arrivé à Istanbul, le père de Kanjou a changé d’avis, mais elle est restée déterminée à traverser la frontière et à rencontrer des membres de l’EI. Il a perdu contact avec elle et est rentré en Israël le 26 août.
Deux jours après, la police turque a arrêté Kanjou pendant qu’elle tentait de traverser la frontière syrienne. Les autorités turques l’ont renvoyée en Israël, où elle a été immédiatement arrêtée par les forces de sécurité à son arrivée à l’aéroport international Ben Gurion.
Kanjou est docteur en islam, diplômée de la prestigieuse université al-Azhar, au Caire, et a avoué aux enquêteurs du Shin Bet qu’elle prévoyait depuis des mois de rejoindre l’EI. Elle n’a pas d’autres antécédents judiciaires.
Ces dernières années, le nombre de recrues volontaires palestiniennes ou arabes israéliennes a augmenté au sein des groupes rebelles syriens, et le Shin Bet pense que plus de 40 arabes israéliens ont rejoint l’EI ces deux dernières années.
En mai, la Cour du district de Lod avait condamné un homme arabe israélien à 18 mois de prison pour avoir tenté de rejoindre l’EI. Un mois plus tôt, un autre homme avait été condamné à cinq ans de prison après avoir été jugé coupable de s’être rendu en Syrie pour rejoindre le Front al-Nosra et combattre le régime du président Bashar el-Assad.
En juillet 2015, cinq Arabes israéliens, dont deux enseignants, avaient été inculpés pour avoir soutenu l’EI et avoir promu l’idéologie jihadiste dans leurs classes.