Une munition inadéquate à l’origine du nombre élevé de morts à Maghazi à Gaza
Tsahal, qui visait des terroristes, regrette "d'importants dommages collatéraux" qui auraient pu être évités ; 68 personnes en seraient mortes, selon le Hamas - un bilan invérifiable
Une frappe de l’armée israélienne qui a tué des dizaines de personnes dans le camp de Maghazi, à l’est de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, en début de semaine, a été effectuée avec des munitions inappropriées, a déclaré jeudi un responsable militaire à la chaîne publique israélienne Kan.
« Le type de munition ne correspondait pas à la nature de l’opération, causant d’importants dommages collatéraux qui auraient pu être évités », a expliqué le responsable.
L’armée israélienne a déclaré plus tard jeudi qu’elle « regrettait les dommages » causés aux non-combattants lors de l’incident, affirmant que la frappe avait ciblé des terroristes du Hamas mais avait causé des dégâts inattendus à des habitants de Gaza qui n’étaient pas impliqués.
Selon les autorités sanitaires de Gaza dirigées par le groupe terroriste palestinien du Hamas, 68 personnes ont été tuées lors de la frappe dans le camp de Maghazi dimanche en fin de journée. Ce bilan ne peut être vérifié et pourrait inclure des terroristes du Hamas. Des journalistes de l’Associated Press présents dans un hôpital voisin ont déclaré avoir vu des Palestiniens affolés porter les morts, dont un bébé, et les blessés après la frappe.
En réponse au reportage de Kan, un porte-parole de Tsahal a déclaré jeudi que l’armée de l’air avait attaqué « plusieurs terroristes du Hamas » dans deux endroits adjacents.
« Des mesures ont été prises avant l’attaque pour minimiser les dommages causés aux non-combattants. L’enquête initiale a montré que « d’autres bâtiments ont été frappés (…) d’une manière qui a vraisemblablement conduit à blesser de manière inattendue des non-combattants. »
L’armée a indiqué qu’une enquête plus approfondie était en cours. « Tsahal regrette les dommages causés aux personnes non impliquées et s’efforce de tirer les leçons de l’incident. »
Israël a déclaré à maintes reprises qu’il déployait des efforts considérables pour minimiser les préjudices causés aux non-combattants, soulignant que cette tâche était compliquée par le fait que le groupe terroriste avait profondément ancré son infrastructure armée dans les zones civiles.
Cette frappe s’inscrit dans le cadre des combats en cours à Gaza, déclenchés par l’assaut du Hamas du 7 octobre, au cours duquel quelque 3 000 terroristes ont fait irruption en Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant 1 200 personnes et prenant plus de 240 otages de tous âges – pour la plupart des civils – sous le couvert d’un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et localités israéliennes.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas de Gaza et de mettre fin à son règne de 16 ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre.
Plus de 21 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal affirme avoir tué plus de 8 000 terroristes du Hamas et d’autres groupes terroristes à Gaza.