Israël en guerre - Jour 616

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Une nation en souffrance : des Israéliens témoignent un an après le 7 octobre

L'AFP s'est entretenue avec trois Israéliens - une survivante, un réserviste et une militante - pour comprendre comment cette guerre les a touchés

Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout alors qu'un ruban jaune portant le nombre 365, signifiant le nombre de jours écoulés depuis les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas, est projeté avec des photos des victimes des attaques le long des murs de la Vieille ville de Jérusalem, le 6 octobre 2024, à la veille du premier anniversaire de la guerre qui a été déclenchée par les attaques. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout alors qu'un ruban jaune portant le nombre 365, signifiant le nombre de jours écoulés depuis les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas, est projeté avec des photos des victimes des attaques le long des murs de la Vieille ville de Jérusalem, le 6 octobre 2024, à la veille du premier anniversaire de la guerre qui a été déclenchée par les attaques. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

Le 7 octobre 2023, des terroristes du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza lancent une attaque sanglante dans le sud d’Israël, provoquant la sidération dans le pays et déclenchant la guerre en cours entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien.

A l’approche du premier anniversaire du début des hostilités, l’AFP s’est entretenue avec trois Israéliens – une survivante, un réserviste et une militante – pour comprendre comment cette guerre les a touchés.

« Chagrin et cauchemars »

« Je n’ai pas encore tout digéré et je suis encore déconnectée », raconte Nitsan Peeri, 33 ans, à propos de l’expérience éprouvante qu’elle a vécue en fuyant l’attaque du Hamas au festival de musique Nova auquel elle participait.

Elle s’est enfuie en voiture avec deux amis lorsque des roquettes ont commencé à tomber sur les lieux du festival, à la lisière de la bande de Gaza, le 7 octobre à l’aube, sans se rendre compte que des hommes armés du Hamas se dirigeaient eux aussi vers eux.

Selon des données officielles israéliennes, au moins 364 personnes ont été tuées au festival le 7 octobre.

Nitsan Peeri, survivante du festival Supernova, à son domicile dans la ville de Kfar Yona, dans le centre d’Israël, le 9 septembre 2024. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

Depuis ce jour fatidique et les douze heures qu’il lui a fallu pour rentrer chez elle, parfois en quittant la route pour éviter le danger, Mme Peeri dit lutter contre « la solitude, le chagrin et les cauchemars nocturnes ».

Mme Peeri et sa fiancée, avec laquelle elle vivait, se sont séparées après le 7 octobre. Elle a également fermé son salon de coiffure pendant des mois, n’étant pas en état de travailler.

Elle a expliqué avoir dû faire face à des « périodes de crise, se sentant à bout de nerfs, irritable, triste ».

Pour essayer de reprendre une vie normale, Mme Peeri dit qu’elle pratique « autant d’activités que possible », fait du surf deux fois par semaine et espère ainsi retrouver la stabilité, tant sur le plan émotionnel que professionnel.

Vivre dans deux mondes

En tant que colonel de réserve dans l’infanterie, Erez Reguev a été mobilisé dès les premiers jours de la guerre en vue de combattre, laissant à sa femme Yaël le soin de s’occuper de sa ferme, son magasin de légumes et son restaurant.

Erez Regev dans sa ferme à Ma’ale Gamla, sur le plateau du Golan, le 10 septembre 2024. (Crédit : Jalaa MAREY / AFP)

« Pendant les quatre premiers mois, nous ne sommes même pas rentrés à la maison », a déclaré à l’AFP ce père de cinq enfants, âgé de 46 ans.

Ses plantations de dattes et de mangues et sa serre de légumes dans le nord du Golan nécessitent une surveillance constante.

Alors qu’il est au front, de vastes terres agricoles représentant un investissement de « centaines de milliers de shekels » occupent son esprit « très pris par la campagne militaire et les combats. Là-bas tout est dramatique, le destin et la vie humaine », raconte-t-il.

Quand il rentre chez lui pendant une permission de quelques jours, il dit ne pas pouvoir dormir « parce que mes gars se battent ».

« Vous vivez dans deux mondes et gérez un décalage très difficile ; des deux côtés il y a des choses importantes qui vous touchent », dit-il en ajoutant que c’était le cas pour de nombreux réservistes de son unité.

« En fin de compte, je veux retourner dans les serres de tomates, emmener mon enfant le matin cueillir des mangues », ajoute M. Reguev. Mais il a conscience que la guerre contre le groupe terroriste islamiste palestinien Hamas est nécessaire pour apporter la stabilité dont il a besoin pour son entreprise.

La guerre est « déjà très longue (…), mais nous voulons la sécurité », souligne-t-il. M. Reguev veut s’assurer qu’il peut « planter des tomates » et être « là dans deux mois pour les cueillir ».

S’en sortir par l’action

« Rien n’a changé. Les choses ont simplement empiré », raconte Kalanit Sharon à propos de la politique israélienne depuis le 7 octobre.

Kalanit Sharon, artiste de 33 ans et fondatrice du mouvement civique Front rose, participe à une manifestation antigouvernementale devant le ministère israélien de la défense à Tel Aviv, le 14 septembre 2024. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

Cofondatrice du Front rose, un collectif politique qui s’oppose au gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, depuis 2020, cette artiste de 33 ans est une fidèle des grandes manifestations organisées plusieurs fois par semaine à Tel-Aviv depuis un an pour exiger du gouvernement israélien un accord qui garantirait le retour des otages de Gaza, et la démission de M. Netanyahu.

Le 7 octobre, son collectif a aidé des personnes déplacées par l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, en leur trouvant un toit et de quoi manger.

Deux semaines plus tard, les membres du Front rose sont retournés dans les rues avec leurs tenues roses, leurs drapeaux roses et les tambours roses avec lesquels ils incitent la foule à chanter plusieurs fois par semaine.

« Beaucoup de gens quittent le pays aujourd’hui, dit Mme Sharon, et je le comprends » : « C’est difficile de vivre ici, de ressentir toute cette douleur en permanence et de rester en vie (…), mais je ne pense pas que nous ayons d’autre choix ».

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