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Une nouvelle constitution pour la Turquie ?

Fethullah Gülen, l'un des principaux rivaux du Premier ministre turc appelle à une réforme "démocratique"

Des portraits d'Ali Ismail Korkmaz, jeune manifestant battu à mort par des policiers en juin 2013, lors d'un rassemblement devant le tribunal de Kayseri, le 3 février 2014 en Turquie 
(Crédit : AFP/Adem Altan)
Des portraits d'Ali Ismail Korkmaz, jeune manifestant battu à mort par des policiers en juin 2013, lors d'un rassemblement devant le tribunal de Kayseri, le 3 février 2014 en Turquie (Crédit : AFP/Adem Altan)

Le prédicateur musulman turc Fethullah Gülen a plaidé mardi pour l’adoption d’une nouvelle Constitution « démocratique » en Turquie, accusant le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de « prendre en otage » le pays.

Dans un commentaire publié par le quotidien britannique Financial Times, M. Gülen a déploré qu’ « un petit groupe au sein du gouvernement prend en otage le progrès de tout le pays », ajoutant qu’il avait « perdu la confiance d’une large partie du peuple turc » ainsi que « l’occasion de rejoindre l’UE » (Union européenne).

« La seule façon pour le gouvernement turc de restaurer la confiance dans le pays et de regagner le respect à l’étranger est de renouveler son engagement pour la défense des droits de l’Homme, l’Etat de droit et la gouvernance responsable », poursuit-il, en adoptant une « nouvelle Constitution démocratique rédigée par les civils ».

Même très amendée, la loi fondamentale actuellement en vigueur a été adoptée en 1980 après un coup d’Etat militaire.

Issu de la même mouvance islamo-conservatrice, le mouvement de M. Gülen a longtemps apporté son soutien au Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002, notamment en l’aidant à réduire l’influence historique de l’armée sur la vie politique turque.

Mais les deux alliés se livrent désormais une guerre féroce, depuis la révélation mi-décembre d’un scandale de corruption qui éclabousse le gouvernement.

M. Erdogan accuse la confrérie, très présente dans la police et la justice, d’être à l’origine des enquêtes de corruption qui le visent et de vouloir le déstabiliser à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle du 10 août.

Le chef du gouvernement a engagé des purges massives dans ces deux institutions pour y affaiblir l’influence de l’organisation « güléniste ».

D’ordinaire très discret, M. Gülen s’est exprimé à deux reprises dans le Wall Street Journal et sur la BBC pour dénoncer ces accusations, réfutant toute ambition politique comme toute volonté de nuire au régime.

M. Erdogan a promis une offensive de grande ampleur contre les « gülenistes » en cas de victoire le 30 mars.

Même si les intentions de vote en faveur de l’AKP ont chuté, le parti gouvernemental devrait rester le premier du pays au soir des municipales.

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