Une plainte pour apologie du terrorisme vise une pièce sur les dernières heures de Merah
“Mohamed Merah avant d'être un monstre était un être humain, un jeune homme de 20 ans qui regardait les Simpson et mangeait des pizzas”, expliquait le metteur en scène Yohan Manca
Une plainte pour apologie du terrorisme a été déposée contre l’auteur et le metteur en scène d’une pièce de théâtre sur les dernières heures du terroriste toulousain Mohamed Merah, jouée lors du Festival off d’Avignon, a-t-on appris de source judiciaire.
Déposée dans un premier temps au TGI de Paris par les avocats de proches des victimes de Merah, la plainte a ensuite été transmise au parquet d’Avignon, a précisé à l’AFP le procureur de la République d’Avignon Philippe Guémas.
La plainte pour apologie de terrorisme et antisémitisme vise l’auteur de la pièce, Mohamed Kacimi, ainsi que son metteur en scène Yohan Manca.
La représentation de la pièce dans le cadre de la programmation off du festival d’Avignon avait suscité de vives protestations.

Mardi, des avocats de proches de victimes de Mohamed Merah avaient demandé au metteur en scène et à l’auteur du texte l’annulation de la dernière représentation, qui s’était finalement déroulée sans incident.
La pièce intitulée « Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie », écrite par l’auteur algérien Mohamed Kacimi, retrace les dernières heures de Mohamed Merah, et a été écrite à partir du verbatim des derniers échanges entre les policiers et le tueur retranché dans son appartement, avant qu’il ne soit abattu par le Raid.
« Mohamed Merah avant d’être un monstre était un être humain, un jeune homme de 20 ans qui regardait les Simpson et mangeait des pizzas », expliquait le metteur en scène Yohan Manca sur le site du théâtre de la Manufacture à Avignon, au sujet de cette pièce qui avait déjà été jouée au théâtre de la Loge à Paris du 11 au 13 novembre 2015.
Les 11 et 15 mars 2012, Mohamed Merah, 23 ans, a tué trois militaires par balle dans la rue, Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, à Toulouse et Montauban, puis, le 19 mars, trois enfants Gabriel Sandler, Aryeh Sandler, Myriam Monsonégo et un enseignant Jonathan Sandler dans un établissement scolaire juif de Toulouse, avant d’être tué le 22 mars par le Raid qui assiégeait son appartement depuis la veille.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.