Une femme rabbin regrette qu’un séminaire conservateur ne soit pas construit par des ouvriers syndiqués
Le nouveau campus du JTS devrait être construit par des ouvriers syndiqués dans le cadre de ses efforts pour respecter la loi juive, estime Jill Jacobs
Le séminaire phare du mouvement conservateur devrait embaucher un entrepreneur syndiqué pour remplacer l’entreprise qui gère son projet de construction, a affirmé la femme rabbin qui a écrit la décision légale du mouvement sur les lois du travail.
Jill Jacobs, qui a rédigé la décision de 2008 de la commission sur le droit et les normes juives, a déclaré que le Jewish Theological Seminary (JTS) devrait engager un effort de « bonne foi » pour engager une équipe syndiquée pour construire son « campus du 21e siècle », un espace de 9 200 m² qui comprendra une bibliothèque, un espace pour les spectacles, des salles de classe et une résidence. L’entrepreneur actuel du projet, Gilbane Building Company, emploie des sous-traitants syndiqués et non syndiqués.
« Je pense qu’il existe encore une possibilité pour que le JTS puisse faire le bon choix pour son projet de construction actuelle, a estimé Jacobs, qui dirige T’ruah : The Rabbinic Call for Human Rights, sur Facebook jeudi matin. « Mais nous n’en sommes pas encore là. »
La décision de 2008, écrit Jacobs, affirme « sans équivoque que les employeurs juifs devraient engager des travailleurs syndiqués lorsque cela est possible. […] Un pas majeur que le JTS pourrait effectuer serait de s’engager à faire un effort de bonne foi pour garantir un sous-traitant syndiqué pour chaque phase du travail et passer au non syndiqué uniquement s’il n’y a pas d’autres propositions. »

Les manifestants, dont des étudiants du JTS et un groupe de défense des travailleurs de la ville de New York, ont manifesté contre la décision du séminaire d’embaucher Gilbane. Les manifestants critiquent le bilan de cette entreprise sur la sécurité et les niveaux de salaires de ses ouvriers, et demandent à JTS d’engager une société syndiquée. Plus de 100 anciens élèves du programme de premier cycle du séminaire ont signé une lettre expliquant ces préoccupations.
Le vice-chancelier exécutif du JTS, Marc Gary, a affirmé que Gilbane a un bilan sécuritaire exemplaire, citant les prix des experts de l’industrie que la société a remportés. Il a déclaré à JTA que les travailleurs syndiqués avaient déjà accompli la majeure partie du travail sur le projet, que le JTS prendra des précautions de sécurité au-delà de ce qui est légalement requis, et que tous les ouvriers recevront un salaire minimum d’au moins 15 à 20 dollars de l’heure.
« Nous allons créer des centaines d’emplois pour les ouvriers dans la région de la ville de New York, et chaque ouvrier sera traité avec dignité et soins », a écrit Gary Gary dans un courrier électronique adressé aux anciens élèves du JTS. « En mettant l’accent sur la sécurité, en insistant sur le fait que les ouvriers reçoivent un salaire suffisant et en traitant équitablement et avec dignité tous les travailleurs, le JTS s’en tient aux hautes aspirations éthiques » de la décision de Jacob.
Dans le courrier électronique, Gary a écrit que les experts internes du séminaire sur la loi juive, les rabbins Danny Nevins et David Hoffman, avaient affirmé que la décision du JTS était conforme à la décision de Jacobs. Jacobs, cependant, n’est pas d’accord avec cette affirmation.
Elle a décrit quatre mesures que, selon elle, le JTS devrait prendre :
• S’engager à solliciter des équipes syndiquées pour chaque étape du projet ;
• Veiller à ce que les travailleurs puissent soumettre des plaintes sur leur sécurité de manière anonyme ;
• Autoriser les travailleurs à s’organiser s’ils le choisissent ;
• Demander à Gilbane de conclure un accord qui permet aux syndicats de négocier les conditions de travail avec l’entrepreneur.
« Ceux d’entre nous qui nous sommes engagés à vivre une vie morale et halachique devraient viser à faire ce qui est juste, et non voir ce à quoi nous pouvons échapper », a déclaré Jacob en utilisant le terme hébraïque pour la loi juive. « Sans syndicat, nous allons vers une course avec nivellement par le bas où les personnes qui construisent nos séminaires, écoles et maisons peuvent se retrouver ne pas être en mesure de pouvoir prendre soin de leurs familles avec dignité. »