Une vidéo montre des Gazaouis en pleine incursion transfrontalière
Dans une séquence filmée mardi par l'un des suspects, des hommes mettent le feu à un poste de sniper et coupent des câbles
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Al-Jazeera a diffusé mardi soir une vidéo montrant un groupe de Palestiniens qui, plus tôt dans la journée, avaient franchi la clôture de sécurité avec Gaza et mis le feu à un poste vide de l’armée israélienne de l’autre côté de la frontière.
La séquence a été filmée par l’un des suspects, apparemment avec une caméra à hauteur de la poitrine.
Sur les images, dix hommes traversent la clôture de la sécurité à l’est du camp de réfugiés de Bureij, dans la bande de Gaza. Leurs visages sont floutés dans la vidéo.
Ils mettent le feu à une tente qui avait été utilisée par les snipers israéliens au cours des émeutes récentes le long de la frontière.
Le cameraman filme également un autre suspect utilisant une pince coupante pour détruire des câbles électriques israéliens.

L’un des Palestiniens tague aussi un graffiti en arabe avec un spray de peinture sur des barrières en béton situées aux abords de la clôture de sécurité.

Les militaires ont indiqué mardi qu’ils avaient contrôlé « les événements dès leur commencement » mais les soldats de l’armée israélienne n’apparaissent à aucun moment dans cette vidéo de presque une minute.
Les suspects sont repartis dans la bande de Gaza après avoir incendié le poste.
En réponse, un tank israélien a tiré sur un poste d’observation du Hamas avoisinant, ont fait savoir les militaires. Aucun blessé n’a été signalé.
À quelques exceptions près, Israël tient le groupe terroriste du Hamas, qui dirige la bande de Gaza, comme responsable de toutes les violences qui émanent de l’enclave côtière, indifféremment de ceux qui en sont à l’origine.
Les tensions le long de la frontière avec Gaza ont été élevées depuis le 30 mars, qui a marqué le début d’une série d’émeutes violentes le long de la clôture de sécurité, dans le cadre du mouvement qui a pris le nom de « Marche du retour ».
Elles ont atteint leur apogée lundi dernier, lorsque plus de 40 000 Palestiniens ont pris part à des émeutes violentes « sans précédent » le long de la frontière, selon l’armée.

Des milliers de manifestants ont fait brûler des pneus, jeté des pierres et des cocktails Molotov en direction des soldats israéliens de l’autre côté de la frontière et, dans quelques cas, se sont engagés dans des combats armés avec les soldats israéliens.
Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, au moins 62 personnes ont été tuées lundi et des centaines ont été blessées par des tirs à balles réelles.
Même si le week-end qui vient de s’achever a été le plus tranquille depuis le début des émeutes hebdomadaires, il y a huit semaines, les soldats israéliens sont restés à un niveau d’alerte élevé dans le secteur, préoccupés par la situation.