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US : Les étudiants anti-israéliens appellent à une « grève pour la Palestine » à la rentrée

Les activistes espèrent pousser leurs institutions à désinvestir d'Israël en ne se présentant pas dans les facultés

Des manifestantes brandissant des drapeaux yéménites et palestiniens sur le campus de l'UCLA, après des affrontements nocturnes entre des groupes pro-Israël et pro-palestiniens, à Los Angeles, le 1er mai 2024. (Credit : Jae C. Hong/AP)
Des manifestantes brandissant des drapeaux yéménites et palestiniens sur le campus de l'UCLA, après des affrontements nocturnes entre des groupes pro-Israël et pro-palestiniens, à Los Angeles, le 1er mai 2024. (Credit : Jae C. Hong/AP)

Des étudiants pro-palestiniens pourraient bien prendre la décision de ne pas réintégrer les salles de cours des universités au début du semestre d’automne, dans le cadre d’une grève nationale des étudiants qui est organisée par le groupe Young Democratic Socialists of America (YDSA) – qui espère ainsi relancer le mouvement de protestation anti-israélien qui avait balayé les établissements d’enseignement supérieur de tous les États-Unis pendant la dernière année universitaire.

Un reportage qui a été publié lundi par The Free Press a révélé que l’organisation YDSA — la branche étudiante du mouvement d’extrême-gauche Democratic Socialists of America — a adopté, le mois dernier, une nouvelle résolution qui encourage les adhérents de ses plus de cent bureaux universitaires, dans tout le pays, à prendre part à « une grève étudiante pour la Palestine » au début de l’année universitaire 2024-2025.

Ces bureaux sont encouragés à « organiser des campagnes démocratiques appelant au désinvestissement d’Israël, au cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à la liberté d’expression sur les campus » dans toutes les institutions où ils sont présents, ajoute le reportage, qui note qu’il est difficile de prévoir quelle serait la durée de cette grève.

Une initiative qui est la dernière d’une série d’actions entreprises par les groupes de gauche sur les campus américains alors qu’ils ont pris la tête des mouvements de protestation contre la guerre que mène Israël à Gaza, une guerre qui avait commencé après le pogrom qui avait été commis par les terroristes du Hamas dans le sud de l’État juif, le 7 octobre dernier.

L’année dernière, les groupes anti-israéliens, dans les universités, avaient dressé des campements pour manifester leur mécontentement contre le conflit en cours dans l’enclave côtière, réclamant à leurs établissements d’enseignement supérieur de rompre tous les liens financiers avec les firmes susceptibles de mener des activités en Israël ou avec des Israéliens.

Des mouvements de protestation qui avaient entraîné des accusations d’antisémitisme de la part des étudiants juifs qui avaient dit ne plus se sentir en sécurité sur les campus. Les rassemblements avaient parfois tourné à la violence, notamment à l’université de Columbia et à l’université de Californie-Los Angeles. Par exemple, un bâtiment de l’université de Columbia, Hamilton Hall, avait été pris de force, nécessitant l’intervention de la police.

Un manifestant accrochant une banderole à une fenêtre du Hamilton Hall, sur le campus de l’Université de Columbia, à New York, le 30 avril 2024. (Crédit : Mary Altaffer/AP)

Ces actions anti-israéliennes s’étaient généralisées et elles ne se sont pas calmées pendant la traditionnelle pause estivale. Au Barnard College de Columbia, des triangles inversés – le symbole que l’organisation terroriste du Hamas utilise pour identifier ses cibles – ont été peints sur des bâtiments.

L’organisation YDSA a depuis reconnu que les manifestations, sur les campus, avaient largement échoué s’agissant d’amener les administrations à consentir à leurs demandes, a noté The Free Press qui a cité un article publié par le groupe. Un membre affirmait que les campements « ne l’ont pas emporté » même si « ce mouvement étudiant a été le plus important de notre temps ».

L’article du YDSA affirmait par ailleurs que contrairement aux camps, une grève étudiante pousserait l’université à répondre favorablement aux revendications soumises par les manifestants dans la mesure où « personne ne peut détourner le regard et se boucher les oreilles quand une université ne peut plus se donner le nom d’université ».

Dans le cadre de ses préparatifs, le groupe d’extrême-gauche a promis, dans sa résolution, de former une « commission de la Palestine » dont l’objectif sera d’orienter et de superviser la gestion de la grève prévue.

La commission devra organiser des formations visant à « définir la nature d’une grève étudiante ; elle devra expliquer pourquoi une grève étudiante est stratégique pour qu’une réponse soit apportée à nos revendications et elle devra aider à définir un calendrier de campagne progressif pour nos bureaux », selon le reportage de Free Press.

Un étudiant manifestant agitant un drapeau palestinien au-dessus du Hamilton Hall, sur le campus de l’Université Columbia, à New York, le 30 avril 2024. (Crédit : Mary Altaffer/AP/Pool)

Parmi les institutions hébergeant des branches du groupe, l’université de Columbia, l’UCLA et l’université de New York qui ont toutes été éclaboussées par des scandales liés aux manifestations anti-israéliennes et pro-palestiniennes, l’année dernière.

Au mois de juillet, l’université de New York a trouvé un arrangement judiciaire avec des étudiants juifs qui disaient que l’école avait été dans l’incapacité totale d’endiguer la vague d’antisémitisme qui s’était abattue sur le campus et qui avaient affirmé que cette incapacité avait constitué une violation des lois fédérales, avec une mise en vigueur inégalitaire des lois sur la discrimination. Ils avaient notamment précisé que l’institution avait autorisé les protestataires à scander « Gazez les Juifs » et « Hitler avait raison », détournant le regard de leur fanatisme.

Les étudiants juifs avaient aussi déclaré que les administrateurs de cet établissement d’enseignement supérieur prestigieux – dont sa présidente, Linda Mills – avaient « ignoré » leurs plaintes ou « traîné » pour les prendre en charge et ils avaient ajouté avoir eux-mêmes été victimes de gaslighting de la part des responsables censés les protéger.

Par ailleurs, à l’UCLA, un juge fédéral a ordonné à l’université d’établir un plan visant à protéger les étudiants juifs dans le sillage d’une plainte déposée par ces derniers, où ils dénonçaient des discriminations à leur encontre.

Les scènes qui s’étaient déroulées au sein de l’université de Californie avaient été parmi les plus marquantes des campements de protestation. Des contre-manifestants s’en étaient pris aux campeurs, blessant au moins quinze personnes. La police avait alors été dans l’obligation d’intervenir, ordonnant aux activistes anti-israéliens d’enlever leurs tentes. Des dizaines de personnes avaient été arrêtées alors qu’elles tentaient de les réinstaller ailleurs.

A Columbia, les agitations menacent de reprendre alors même que l’année universitaire n’a pas encore commencé. Au mois de juin, le procureur de district de Manhattan avait abandonné les charges retenues contre des manifestants anti-israéliens qui avaient pris d’assaut un bâtiment du campus, le Hamilton Hall, au mois d’avril, et qui l’avaient occupé. Il a déclaré qu’il manquait d’éléments pour procéder à des mises en examen dans la mesure où les protestataires avaient le visage couvert et où les caméras de sécurité avaient été mises hors d’usage.

Au mois d’août, la branche de Students for Justice in Palestine (SJP), à Columbia, a expliqué qu’elle allait faire son retour sur les campus au début de l’année universitaire.

« Nous renouvelons notre engagement à commettre des attaques stratégiques et ciblées dans tous les aspects de la vie universitaire. Rien ne peut être comme avant alors qu’un génocide est actuellement commis », a affirmé le post publié sur le réseau social Isntagram.

Columbia avait annoncé avoir suspendu les activités de SJP, au mois de novembre dernier, pour son non-respect des politiques de l’établissement aux côtés d’un autre groupe, Jewish Voice for Peace.

A leur place, une coalition d’organisations universitaires du nom de « Columbia University Apartheid Divest » (CUARD) avait assumé la responsabilité de l’organisation des événements anti-israéliens et pro-palestiniens sur le campus.

Cette coalition s’est engagée à renforcer ses activités à l’avenir et un post récent, sur les réseaux sociaux, a rendu hommage au pogrom du 7 octobre et aux troubles récents au Bangladesh, évoquant des modèles de « l’intensification de la bataille pour la libération ».

Proclamant être « sur la ligne de front du combat contre la tyrannie et la domination qui sous-tend l’ordre du monde impérialiste », le groupe CUARD a écrit, dans la même publication, que ses membres sont « des Occidentaux qui luttent pour l’éradication totale de la civilisation occidentale ».

Cathryn J. Prince et Reuters ont contribué à cet article.

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