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Vers un dégel des relations entre l’Iran et les Etats-Unis ?

Des différences de perspective sur la question du nucléaire vont s’inviter lors de la rencontre entre Netanyahu et Obama

Poignée de main entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre à la Maison Blanche, le 3 mars 2014. (Crédit photo: Saul Loeb/AFP)
Poignée de main entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre à la Maison Blanche, le 3 mars 2014. (Crédit photo: Saul Loeb/AFP)

WASHINGTON – Les responsables de l’administration Obama et les sceptiques de l’Iran, au premier rang desquels le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, présentent des perspectives radicalement différentes de ce à quoi le monde pourrait ressembler si les négociateurs trouvaient un accord sur le nucléaire au 24 novembre – date de la deadline des négociations.

Le sujet est susceptible de dominer la réunion de mercredi entre Netanyahu et le président Obama.

Un Iran nucléaire pourrait bientôt être de retour dans la «communauté des nations» comme un partenaire constructif, disent des officiels américains.

Mais ceux qui doutent des intentions déclarées de l’Iran estiment qu’un accord sur le nucléaire permettrait de libérer l’Iran pour intensifier ses méfaits dans le monde, et finalement, ne l’empêcherait pas de se doter de l’arme nucléaire.

« Loin d’être un« état ​​normal », le régime iranien demeure le premier commanditaire du terrorisme dans le monde » a fait savoir le sénateur républicain Mark Kirk qui a contribué à la législation imposant des sanctions à la République islamique, dans un e-mail au JTA.

« La route de l’Iran qui mène à la fabrication des armes nucléaires est un symptôme d’une maladie plus grave, et qui est le parrainage du terrorisme ».

Après des mois de négociations sur le nucléaire, des hauts fonctionnaires américains parlent maintenant d’un accord potentiel comme un changement dans le fonctionnement de l’Iran.

« Un accord nucléaire pourrait commencer un processus multi-générationnel qui pourrait conduire à une nouvelle relation entre nos deux pays » a déclaré ce week-end Philip Gordon, le coordinateur en chef de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, à la conférence annuelle du National Iranian American Council.

« L’Iran pourrait commencer à amoindrir les tensions avec ses voisins et revenir à sa juste place dans la communauté des nations. »

Mais Gordon a tout de même averti que d’importantes lacunes subsistaient avant qu’un accord puisse voir le jour.

« Le leadership de l’Iran n’a pas encore fait les choix difficiles nécessaires » a-t-il résumé.

Pourtant, Gordon a souligné les avantages potentiels d’un dégel des relations, en termes commerciaux, pour les échanges culturels et les voyages des étudiants iraniens à l’étranger.

La semaine dernière, la négociatrice en chef pour les États-Unis, la sous-secrétaire d’Etat Wendy Sherman, a décrit les bénéfices pour l’Iran d’une telle ouverture dans une interview à Voice of America.

« Je dois vous dire que dès que nous suspendrons nos principales sanctions, qui vont arriver très tôt avec l’accord, le monde va inonder l’Iran » a fait savoir Sherman.

Netanyahu dans un discours lundi devant l’Assemblée générale des Nations Unies a précisé qu’il considérait ces perspectives comme étant d’une grande naïveté, mais il n’a pas cité le nom de l’administration Obama en particulier.

« Certains prétendent encore que la campagne de terrorisme de l’Iran, sa subversion de pays à travers le Moyen-Orient et bien au-delà, certains soutiennent que c’est le travail des extrémistes.

Et que les choses sont en train de changer » a-t-il déclaré, se référant à l’élection l’an dernier du président Hassan Rouhani, qui est considéré comme un modéré relativement à son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad. « Ne vous laissez pas berner par l’offensive de charme de l’Iran. »

Au lieu de cela, Netanyahu a déclaré qu’un accord permettrait de « solidifier la place de l’Iran pour accéder au seuil du nucléaire militaire ».

Alireza Nader, analyste de l’Iran à la Rand Corporation, un think tank proche du Pentagone, estime que parler de mettre fin au statut de « paria » de l’Iran est peut-être prématuré parce que les conservateurs du pays, en particulier le Guide suprême Ali Khamenei et les Gardiens de la Révolution, se félicitent encore de son isolement.

«Si quelque chose, l’année dernière a montré que, bien que Khamenei et les Gardiens souhaitaient un assouplissement des sanctions et soutenir la diplomatie Rouhani, ils étaient néanmoins fortement opposés à des réformes internes et à un changement fondamental dans la politique étrangère, y compris dans les relations avec les Etats-Unis » a déclaré Nader.

Gordon dans son discours au National Iranian American Council – un groupe qui soutient un accord sur le nucléaire et la levée des sanctions dans le secteur de l’énergie, mais favorise des sanctions visant les violations des droits de l’homme de l’Iran – a fait savoir que l’Iran a «été un acteur irresponsable dans la région, promouvant des milices qui ont alimenté une radicalisation en Irak et en Syrie, au Bahreïn, au Yémen et au Liban ».

Néanmoins, Gordon a fait allusion, de même que le secrétaire d’État John Kerry, au fait que l’Iran et les Etats-Unis pourraient trouver une cause commune dans le démantèlement de l’État Islamique, le groupe terroriste sunnite à l’œuvre en Syrie et en Irak.

Le fait qu’il existe un ennemi commun, l’Etat Islamique, pourrait rapprocher l’Iran et les Etats-Unis. Et cette perspective a alarmé les Israéliens. Netanyahu a déclaré dans son discours à l’ONU que peu de choses distinguaient l’Iran de l’Etat Islamique.

«Battre l’Etat Islamique et laisser l’Iran au seuil du nucléaire, cela revient à gagner une bataille et perdre la guerre » a dit à deux reprises le leader israélien.

La préoccupation d’Israël au sujet de ces négociations sur le nucléaire est qu’un accord laisse l’Iran avec une capacité d’enrichissement d’uranium.

Les États-Unis et les autres grandes puissances ont suggéré qu’il pourrait vivre avec une capacité d’enrichissement d’uranium à 5%, bien en deçà des niveaux – à des fins de réarmement – de plus de 90%. Israël et un certain nombre de ses alliés ici, y compris au Congrès, ont estimé que toute capacité d’enrichissement laisse l’Iran dangereusement proche de la fabrication de bombes.

Israël craint comme un certain nombre d’autres alliés américains dans la région, dont l’Arabie Saoudite – qu’un accord sur le nucléaire pourrait permettre à l’Iran de consolider son hégémonie régionale.

«Un compromis nucléaire semble donner carte blanche pour que le régime iranien puisse acquérir une respectabilité malgré les assurances de l’administration qu’un accord nucléaire n’impacterait pas la politique américaine envers les activités illicites de l’Iran » a déclaré Mark Dubowitz, le directeur exécutif de la Fondation pour la Défense des démocraties, un think tank consulté étroitement par le Congrès pour les sanctions contre l’Iran.

« Nous avons toujours dit que les négociations nucléaires étaient totalement séparées des autres questions » a déclaré aux journalistes un responsable de l’administration lors d’un briefing au mois de janvier. « Nous ne discutons pas de ces autres questions au cours des négociations sur le nucléaire. »

Gordon a suggéré dans son discours à la National Iranian American Council qu’un Iran dénucléarisé l’emportait sur toutes les autres considérations.

« La question nucléaire est trop importante pour la subordonner à une transformation complète de l’Iran de l’intérieur» a-t-il affirmé.

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