Washington recherche des informations sur un journaliste enlevé en Syrie
Enlevé en 2012, Austin Tice aurait été « détenu par le régime syrien » selon les propos de Joe Biden en 2022 ; la chute du régime d'Assad fait renaître l'espoir chez sa famille
Après la chute du président Bashar al-Assad, les États-Unis ont annoncé lundi multiplier leurs efforts pour récolter des informations sur un journaliste américain enlevé en Syrie en 2012, avec l’envoi dans la région d’un émissaire chargé de la libération des otages.
L’envoyé américain Roger Carstens est arrivé près de Beyrouth avec pour mission de récolter des informations sur Austin Tice, ont fait savoir des responsables américains.
Austin Tice est un journaliste indépendant, qui travaillait notamment pour McClatchy News, le Washington Post et l’Agence France-Presse (AFP) et couvrait la guerre en Syrie. Il a été enlevé en août 2012 à Daraya, une banlieue de Damas, où l’armée avait mené une opération de ratissage.
Il était apparu dans une vidéo en septembre 2012, les yeux bandés, alors âgé de 31 ans. L’identité de ses ravisseurs reste inconnue à ce jour et peu d’informations ont été rendues publiques depuis son enlèvement.
« Nous continuerons à chercher des informations auprès de toutes les parties concernées afin de le retrouver et de le ramener à sa famille et à ses proches », à déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors d’un événement organisé par le département d’État.
Les États-Unis se sont dit prêts à « coopérer avec tout groupe susceptible d’avoir des informations sur l’endroit où se trouve Austin Tice », a détaillé le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
« Comme le secrétaire Blinken l’a dit directement à la famille d’Austin, y compris ces derniers jours, nous ne soufflerons pas tant qu’il ne sera pas rentré chez lui sain et sauf auprès de ses proches », a-t-il ajouté.
Matthew Miller a aussi déclaré que tout individu ayant une information sur Austin Tice devait contacter le FBI et pourrait obtenir une récompense.
La mère du journaliste américain, Debra Tice, a déclaré vendredi que son fils « allait bien », sans pour autant savoir où il se trouvait. « La libération d’Austin se fera par la diplomatie, avec des mots et non des bombes, avec des mots et non des armes », avait-t-elle ajouté.
En 2022, le président américain Joe Biden a affirmé que les États-Unis avaient la « certitude » que le journaliste était « détenu par le régime syrien », assurant avoir demandé sa libération.
Le président Assad, alors à la tête de la Syrie, a fui le pays dimanche avec sa famille pour Moscou selon les agences russes, poussé à la sortie après 14 ans de guerre par une offensive spectaculaire de groupes rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS).