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Yémen : Les Houthis menacent d’une « escalade » après les frappes américano-britanniques

Les frappes conjointes ont été menées contre treize sites des rebelles, afin de prévenir de futures attaques contre des navires

Des missiles tirés vers des cibles Houthis au Yémen, depuis un porte-avion en mer Rouge, sur une photo diffusée le 3 février 2024. (Crédit : CENTCOM/AFP)
Des missiles tirés vers des cibles Houthis au Yémen, depuis un porte-avion en mer Rouge, sur une photo diffusée le 3 février 2024. (Crédit : CENTCOM/AFP)

Les rebelles houthis ont menacé vendredi d’intensifier leurs attaques contre les navires au large du Yémen, après des frappes américano-britanniques contre leurs positions ayant ont fait seize morts, selon eux.

Ce bilan, qui n’a pas pu être vérifié de manière indépendante, est l’un des plus lourds subis par ces insurgés pro-iraniens depuis que les États-Unis et le Royaume-Uni ont commencé en janvier à viser leurs installations, pour protéger la navigation en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.

« L’agression américano-britannique ne nous dissuadera pas de poursuivre nos opérations (…) Nous répondrons à l’escalade par l’escalade », a réagi Mohammed Al-Bukhaiti, un membre du bureau politique des Houthis, sur son compte X.

Les frappes conjointes ont été menées contre treize sites des rebelles, afin de prévenir de futures attaques, avait indiqué plus tôt le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a affirmé pour sa part que ces opérations relevaient de « la légitime défense face à la menace permanente que représentent les Houthis », en affirmant que les Houthis avaient mené 197 attaques depuis le mois de novembre.

Des journalistes de l’AFP avaient entendu dans la nuit de fortes explosions dans la ville côtière de Hodeidah (ouest) ainsi que dans la capitale Sanaa.

Selon la chaîne al-Massira, contrôlée par les rebelles, des infrastructures de télécommunications à Taëz ont également été visées.

« Les frappes ont fait seize morts et 41 blessés », a affirmé le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, dans un communiqué, en ajoutant que des civils figuraient parmi les victimes, sans en préciser le nombre.

Selon lui, les rebelles ont lancé, en réponse, une attaque de missiles contre le porte-avions américain Eisenhower en mer Rouge, une opération qui n’a pas été confirmée par Washington jusque-là.

Les Houthis « n’hésiteront pas à répondre directement et immédiatement à toute nouvelle agression sur les territoires yéménites », a déclaré M. Saree.

La chaîne al-Massira a diffusé des images d’hommes blessés, selon elle, lors d’une frappe sur un bâtiment de la station de radio de Hodeida, et d’autres recevant des soins à l’hôpital. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité de ces vidéos.

Un employé dans l’un des hôpitaux de la ville a raconté à l’AFP, sous couvert d’anonymat, avoir reçu des victimes, dont « la plupart » étaient des militaires, sans être en mesure de fournir un bilan précis.

Selon le ministère britannique de la Défense, des renseignements ont « confirmé » que deux sites à Hodeida étaient impliqués dans des attaques contre le trafic maritime, avec des maisons qui servaient de poste de pilotage de drones et de lieux pour entreposer des appareils volants de longue portée.

Un autre site situé au sud de la ville servait aussi à mener des attaques de drones contre le trafic maritime international, selon la même source.

Depuis novembre, les Houthis ont mené des dizaines d’attaques contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, en soutien avec le Hamas à Gaza.

Le Hamas, les rebelles yéménites houthis et le groupe terroriste libanais du Hezbollah font partie de « l’axe de la résistance », un regroupement de mouvements armés hostiles à Israël et aux États-Unis, soutenu par l’Iran.

Les États-Unis, proche allié d’Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale pour protéger la navigation dans cette zone stratégique et lancé en janvier, avec l’aide du Royaume-Uni, des premières frappes au Yémen. Mais ces frappes n’ont pas dissuadé les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays et disent viser désormais aussi les navires américains et britanniques.

Mercredi, ils avaient revendiqué l’attaque d’un vraquier et de plusieurs autres navires au large du Yémen, affirmant qu’il s’agissait d’une réponse aux frappes israéliennes sur Rafah, ville palestinienne devenue l’épicentre de la guerre dans la bande de Gaza. Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient avait indiqué plus tôt qu’un navire grec avait été endommagé par des missiles tirés par les Houthis.

Les Houthis ont également dit avoir abattu six drones américains de types MQ-9 Reaper, qui coûtent environ 30 millions de dollars l’un.

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