3 milliards de cyber-attaques contre Israël depuis le début de la guerre – Tsahal
Toutes les attaques ont été interceptées et aucun système informatique n'a été compromis, indique la colonel Racheli Dembinsky, commandante de Mamram
Le réseau informatique en cloud de l’armée israélienne a fait face à plus de trois milliards de cyber-attaques depuis que la guerre a éclaté entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, a déclaré cette semaine la commandante de l’unité informatique de Tsahal, mais toutes les attaques ont été interceptées et n’ont pas causé de préjudices.
Cette révélation a été faite par la colonel Racheli Dembinsky, commandante du Centre de calcul et des systèmes d’information de Tsahal – ou Mamram -, lors de la conférence « IT for Tsahal » qui s’est tenue mercredi à Rishon Lezion.
Dembinsky a déclaré que les cibles des attaques comprenaient l’informatique en cloud utilisée par de nombreux systèmes au service des soldats sur le terrain pendant les combats pour partager les informations et les emplacements des forces.
Bien que Dembinsky n’ait pas précisé le type d’attaques perpétrées ni l’ampleur du danger qu’elles représentaient, elle a souligné qu’elles avaient toutes été bloquées et qu’aucun système n’avait été compromis à aucun moment.
Mamram s’occupe de l’infrastructure et de la défense des serveurs distants de Tsahal.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 251 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle. Il a également été rapporté que des cyber-attaques ont été menées contre Israël le 7 octobre. Dembinsky l’a confirmé.
« J’ai reçu un appel téléphonique ce matin-là et j’ai pensé qu’il y avait un dysfonctionnement dans le système d’alerte. J’ai rapidement compris qu’il ne s’agissait pas d’un dysfonctionnement, mais d’une attaque de grande ampleur. De même, nous avons immédiatement compris qu’il ne s’agissait pas d’une fausse alerte. J’ai revêtu mon uniforme et je me suis rendue à la base. Nous avons commencé à passer en mode d’urgence. Nous devions nous concentrer sur le fonctionnement continu des personnes et des systèmes. Le secteur nous a aidés et, avec les réservistes que nous avons recrutés, il a agi comme un multiplicateur de force pour nous », a déclaré Dembinsky concernant son expérience ce jour-là.
L’un des principaux défis de la guerre a été de faire face à la surcharge des systèmes informatiques causée par la grande quantité de main-d’œuvre qui les utilisait. « Le recrutement de réservistes et l’augmentation du nombre d’utilisateurs ont entraîné quelques pics. L’un de ces pics était raisonnable, mais un autre, le 27 octobre, la veille de l’incursion terrestre de Tsahal dans la bande de Gaza, a entraîné une quantité extraordinaire d’utilisateurs. »
« Nous avons atteint une situation où nous allouions des ressources informatiques à 120 % de leur capacité. Nous avons réalisé que si nous ne nous occupions pas des surcharges et des ralentissements, nous serions dépassés par la situation. C’est pourquoi, au cours des premières semaines de la guerre, nous avons adopté deux approches : la régulation des ressources informatiques et de stockage, ainsi que l’ajout de serveurs dans les centres de données. Comme cela ne suffisait pas, nous avons créé un centre de données supplémentaire pour assurer le soutien informatique des capacités opérationnelles. »
Depuis le début de la guerre, certaines cyber-attaques ont été menées avec succès contre des systèmes informatiques civils en Israël. En novembre, des pirates soutenus par l’Iran ont attaqué les archives de l’État d’Israël, qui n’ont été remises en ligne que le mois dernier. Des hackers ont également réussi à attaquer les systèmes informatiques de la ville de Modiin Illit.
Le mois dernier, le chef de l’Unité de cyber-défense C4I, Gaby Portnoy, a déclaré que la nature des cyber-attaques menées par l’Iran depuis le début de la guerre était plus agressive, non seulement contre Israël, mais aussi contre ses propres alliés.