4 écoles juives de Brooklyn déposent une plainte fédérale contre l’État de New York
Le débat sur l’enseignement religieux est de nouveau d'actualité, la révision des programmes prévue par la loi de 2022 devant être achevée avant la fin de l'année scolaire 2024-2025
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Quatre écoles juives religieuses de Brooklyn – appelées yeshiva -font état de discrimination de la part de l’État de New York dans une plainte déposée auprès du département américain de l’Éducation, a-t-on appris lundi.
La Bobover Yeshiva Bnei Zion, l’Oholei Torah, l’United Talmudical Academy et la Yeshiva & Mesivta Arugas Habosem ont déposé la plainte contre le département de l’Éducation de l’État de New York et le département de l’Éducation de la ville de New York, alléguant un « traitement ciblé et discriminatoire ».
Selon la plainte, les autorités new-yorkaises refusent de créditer le programme d’études juives, imposent une liste de lectures approuvée par le gouvernement, interfèrent dans le recrutement du corps enseignant, ne tiennent pas compte du « profil de genre » des yeshivot dans les salles de classe et interdisent à ces écoles d’enseigner dans une langue étrangère. Les écoles juives new-yorkaises enseignent notamment en yiddish, en hébreu et en araméen.
« Prises ensemble, ces pratiques discriminatoires priveraient les yeshivot de leur caractère juif essentiel », indique la plainte, qui a été communiquée au Times of Israel.
« Seul le gouvernement fédéral peut garantir que les yeshivot peuvent poursuivre leurs missions sans interférence. »
La plainte demande au bureau des droits civiques d’enquêter sur les agences new-yorkaises pour « pratiques discriminatoires », citant les lois fédérales anti-discrimination qui protègent « les observateurs religieux contre un traitement inégal ». La plainte cite également les lois fédérales qui donnent aux parents le droit de choisir l’éducation de leurs enfants, et affirme que les écoles sont couvertes par les protections civiles fédérales du Titre VI.
En 2022, l’instruction dans les écoles juives religieuses de New York est devenue une question délicate lorsque le New York Times a publié une série d’enquêtes sur ce vaste réseau scolaire. Ces enquêtes affirmaient que les écoles acceptaient des fonds publics, mais ne fournissaient pas l’enseignement requis dans les matières du tronc commun, dites « laïques ». Au même moment, l’État de New York a adopté une nouvelle loi réglementant les enseignements des matières laïques dans les écoles privées.
Le débat a largement été mis de côté, mais la révision des programmes scolaires prévue par la loi de 2022 doit être achevée avant la fin de l’année scolaire 2024-2025.
Les détracteurs du système des yeshivot affirment que les séminaires ne dispensent pas un enseignement adéquat dans les matières profanes, notamment l’anglais et les mathématiques, et que les diplômés ne sont donc pas préparés à entrer sur le marché du travail ni dans la société en général.
Les défenseurs des yeshivot ont fait valoir que ces écoles sont la pierre angulaire des communautés prospères, que les élèves y sont bien éduqués et restent en classe plus longtemps que les élèves des écoles publiques, et que l’ingérence du gouvernement constitue une violation des protections religieuses.
Les quatre séminaires visées par la plainte représentent différentes communautés ultra-orthodoxes, notamment les mouvances Bobov, Habad et Satmar.