57,6 MDS de NIS des pensions des Israéliens investis dans les combustibles fossiles
Selon le classement trimestriel du Clean Money Forum, Altschuler Shaham est le plus propre, Yellin Lapidot s'améliore, mais Migdal augmente ses avoirs en combustibles fossiles
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Les fonds de pension israéliens détenaient au moins 57,6 milliards de shekels en actions et obligations d’entreprises de combustibles fossiles au cours du deuxième trimestre de cette année, selon une analyse des principales institutions financières investissant l’argent des contribuables par l’organisation à but non lucratif, Clean Money Forum.
Les 17 milliards de dollars détenus par des sociétés qui tirent profit du pétrole, du gaz, du charbon et d’autres sources d’énergie polluantes, sont en baisse par rapport aux 64,5 milliards de shekels détenus au cours du premier trimestre, et un peu plus que les 57,5 milliards de shekels enregistrés pour le dernier trimestre de 2021.
Le Clean Money Forum, une coalition de 28 organisations de défense de l’environnement et de la justice sociale, cherche à encourager les institutions financières à abandonner les combustibles fossiles et à fournir des informations aux investisseurs à la recherche de fonds verts. Il classe les dix plus grandes institutions financières du pays disposant d’informations publiques en fonction de leurs investissements dans des entreprises de combustibles fossiles en Israël et à l’étranger.
La compagnie d’investissement israélienne Altschuler Shaham, qui s’est engagée en juillet 2021 à cesser tout nouvel investissement dans des sociétés impliquées « principalement dans l’exploration ou la production de combustibles fossiles » par ses fonds de prévoyance et de pension, a été classée comme la société la plus propre pour le deuxième trimestre de cette année.
Selon les données accessibles au public, 9,86 % de ses investissements en actions et en obligations d’entreprise étaient réalisés dans des entreprises du secteur des combustibles fossiles.
Meitav Dash suit Altschuler Shaham dans le classement avec une exposition de 10,42 % aux investissements dans les combustibles fossiles, avec Yellin Lapidot à 11,24 % en troisième position, en hausse par rapport à la 10e position au dernier trimestre de 2021.
Clal arrive ensuite avec 12,3 %, suivi de Harel à 13,02 %, Phoenix à 13,51 %, Menorah à 13,93 %, More à 14,59 % et Migdal à 14,97 %.
Migdal est pointée du doigt dans le rapport pour avoir fait marche arrière par rapport à ses engagements précédents visant à réduire son taux d’investissement dans les combustibles fossiles.
The Analyst Group a pris la dixième place, avec 16,04 % de ses investissements dans les combustibles fossiles.
Le Clean Money Forum examine les politiques d’investissement et analyse les investissements réels en obligations et actions de sociétés que les caisses de retraite, les sociétés d’épargne et d’assurance du pays sont tenues de publier. Il n’a pas accès aux autres transactions de ces institutions, comme les prêts, que les entreprises ne sont pas tenues de révéler. Les banques sont exclues du classement car elles ne sont pas obligées de publier les données relatives aux retraites.
Il fonde son classement des investissements sur l’indice Fossil Free de la bourse de Tel Aviv, qu’il a contribué à lancer il y a deux ans, ainsi que sur une liste mondiale tenue par As You Sow, sur la base des données de la société américaine de gestion d’actifs Morningstar.
Les classements du forum sont basés sur un système qui prend en compte à la fois les participations et la politique d’investissement.
Les institutions placées en tête de liste sont celles qui investissent le moins dans le charbon, le pétrole et le gaz.
Le forum fournit à chaque institution son propre rapport sur l’exposition aux fossiles avant de publier les classements, afin de leur permettre de réagir.
Migdal, qui s’est engagée à la fin de l’année 2020 à ne pas faire de nouveaux investissements dans la production de combustibles fossiles et à réduire son exposition aux combustibles fossiles de 10 % par an jusqu’à atteindre un bilan carbone net neutre à la fin de la décennie, a glissé de la troisième place à la fin de l’année dernière à la septième au premier trimestre de cette année et à la neuvième dans le dernier classement.
L’entreprise a en fait réduit ses investissements « sales » de 12 % en 2021, mais a fait machine arrière cette année et a investi encore plus.
Migdal a déclaré dans un communiqué que son portefeuille reflétait davantage d’argent détenu dans des entreprises de combustibles fossiles en raison de la hausse des prix de l’énergie.
« L’année 2022 a été caractérisée par des changements macroéconomiques inhabituels, qui se sont traduits par une augmentation mondiale drastique des prix de l’énergie qui a entraîné une hausse de l’inflation », a-t-elle déclaré. « En raison d’une augmentation d’environ 50 % des prix de l’énergie, par rapport aux indices du marché qui ont diminué d’environ 20 %, il y a eu un changement dans le pourcentage des investissements dans les combustibles fossiles dans le portefeuille d’investissement de Migdal Insurance. »
Sans mentionner les combustibles fossiles, le communiqué indique également que la compagnie atteindra ses objectifs pour 2022 « concernant la réduction de la portée des investissements qui ne répondent pas aux critères ESG (environnement, social et gouvernance), conformément à la politique de la compagnie ». Mais elle a souligné que les critères ESG n’étaient qu’une partie d’un ensemble de considérations visant à atteindre l’objectif clé d’apporter des rendements aux épargnants et de réduire les risques.
Le cofondateur du Clean Money Forum, Oren Kaplun, a déclaré qu’étant donné que l’engagement de 10 % de Migdal était annuel, son organisation attendrait de voir si les résultats des troisième et quatrième trimestres compensent les hausses enregistrées jusqu’à présent.
La combustion de combustibles fossiles ne se contente pas de polluer et d’avoir des effets négatifs sur la santé publique ; elle est le principal facteur humain du réchauffement de la planète et du dérèglement climatique.
Au début de l’année, l’Agence internationale de l’énergie a déclaré que l’exploitation et le développement du pétrole, du charbon et du gaz devraient cesser cette année si le monde voulait atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Le concept de « zéro émission nette » se réfère à une situation dans laquelle un pays réduit ses émissions autant que possible et compense ce qu’il est encore amené à émettre. Cela peut être réalisé en investissant dans des projets de réduction ou de séquestration (absorption) du dioxyde de carbone dans l’air, soit en l’utilisant dans l’industrie, soit en le convertissant sous une forme susceptible d’être enfouie pendant longtemps.
Il n’existe pas de fonds de pension sans combustibles fossiles en Israël.
« Près de 60 milliards de shekels de notre épargne et de nos retraites sont investis dans l’industrie des combustibles fossiles, une industrie qui nuit directement à notre avenir », a déclaré Kaplun.