80 ans après la libération d’Auschwitz, la nourriture casher est de retour dans la ville d’Oswiecim
Le Centre juif d'Auschwitz, situé au cœur de la dernière synagogue de la ville à proximité du camp d'extermination nazi, proposera de la nourriture casher à ses visiteurs pour la première fois en amont de Yom HaShoah

JTA – Quatre-vingts ans après la libération du camp d’Auschwitz, les Juifs qui s’y rendent en pèlerinage peuvent manger casher.
À un kilomètre du camp de concentration, les visiteurs pourront pour la première fois acheter des repas casher emballés et conservables au Centre juif d’Auschwitz — aujourd’hui un musée et la seule synagogue qui subsiste à Oświęcim, la ville polonaise rebaptisée Auschwitz par les nazis.
La concession casher ouvrira à temps pour Yom HaShoah, la journée israélienne de commémoration du génocide des Juifs d’Europe, qui débutera dans la soirée du 23 avril.
En Pologne, cette journée est marquée par la Marche des vivants, au cours de laquelle des milliers de personnes se rendent d’Auschwitz à Birkenau. Le centre juif d’Auschwitz ajoutera également des services de prière à son programme avant cette date.
Cette année, 80 survivants de la Shoah se joindront à la Marche des vivants, ce qui en fera l’un des plus grands rassemblements de survivants à Auschwitz dans l’histoire récente. Des adolescents juifs du monde entier participeront également à la marche.
Avant la Shaoh, Oświęcim, une petite ville avec plus de 30 synagogues, accueillait une population dont plus de la moitié était juive. Les boucheries, boulangeries et restaurants casher étaient monnaie courante.

Mais cette année, une seule juive et israélienne vivrait à Oświęcim — et elle travaille au centre juif d’Auschwitz. Hila Weisz-Gut, dont la grand-mère a survécu au camp, s’y est installée en 2023 pour rejoindre son petit ami polonais. De nombreux autres membres de sa famille ont fait partie du million de Juifs tués à Auschwitz.
Le Centre juif d’Auschwitz a accueilli près de 800 000 visiteurs depuis sa restauration et sa réouverture en 2000. Ce n’est qu’une petite partie des personnes qui se rendent à Auschwitz, dont le nombre dépasse largement le million par an. Mais le président de la Fondation du Centre juif d’Auschwitz a déclaré dans un communiqué que la synagogue devrait être prête à accueillir des Juifs pratiquants.
« L’ouverture de la première concession casher de la ville après la guerre était une étape naturelle, garantissant que les visiteurs pratiquant la casheroute puissent prier ou réfléchir dans notre synagogue tout en profitant d’un repas casher », a déclaré Simon Bergson.
Auparavant, les Juifs observant les règles de la casheroute qui voulaient manger à Auschwitz devaient apporter leur propre nourriture ou organiser un service de restauration à l’avance. Selon Jack Simony, directeur général de la fondation du Centre juif d’Auschwitz, la possibilité nouvelle de manger casher au Centre juif d’Auschwitz n’est pas un simple accommodement diététique pour un public restreint.
« Cette concession est plus qu’un simple lieu de restauration : elle symbolise la continuité, la résilience et l’espoir pour les générations futures », a-t-il déclaré dans un communiqué.
A LIRE : L’ex-otage Agam Berger se rendra à Auschwitz pour la Marche des vivants