L’ex-otage Agam Berger se rendra à Auschwitz pour la Marche des vivants
Les anciens captifs, ainsi que les proches d'otages et de victimes du 7 octobre, rejoindront 80 survivants de la Shoah pour les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

L’otage libéré et violoniste Agam Berger se produira au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau lors de la 37e cérémonie de la Marche des vivants, le 24 avril, dans le cadre d’une délégation israélienne composée d’anciens otages, de parents de victimes du pogrom du Hamas du 7 octobre 2023, d’habitants des communautés frontalières de Gaza et de survivants de la Shoah.
Cette année, la Marche des vivants marquera les 80 ans de la libération d’Auschwitz et de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La délégation sera conduite par le président Isaac Herzog et son épouse Michal Herzog, et elle réunira 80 survivants de la Shoah venus d’Israël et du monde entier. Le président polonais Andrzej Duda assistera également à l’événement.
Parmi les autres membres de la délégation israélienne figurent l’otage libéré Eli Sharabi et son frère Sharon, Tzili Wenkert, grand-mère de l’otage libéré Omer Wenkert, ainsi que les ex-otages Ori Megidish, Raaya Rotem, Hagar Brodutch, Almog Meir Jan, Moran Stella Yanai, Gadi Mozes, Aviva Siegel, Keith Siegel, Shiri Weiss et Chen Goldstein-Almog.
« J’ai gagné deux fois – une fois contre les nazis, une fois contre le Hamas », a déclaré Tzili Wenkert. « Ma participation à la Marche des vivants est la preuve que le peuple juif survit malgré toutes les tentatives d’anéantissement. »
Parmi les membres endeuillés de la délégation figurent Ofer Winner, le père de Yahav Winner, assassiné dans le kibboutz Kfar Aza le 7 octobre, et Shaylee Atari, la veuve de Yahav. Ofer Winner est également le fils d’un survivant de la Shoah.
Plusieurs groupes de parents et de proches de victimes du 7 octobre, assassinées par le Hamas à la rave Nova, se joindront à la délégation, parmi lesquels Reuven et Vered Yablonka, parents de Hanan Yablonka ; Hanan et Rachel Tzarfati, parents d’Ofir Tzarfati ; Ilana Aline Atias, mère d’Amit Buskila ; et Nissim et Amit Louk, père et frère de Shani Louk.
Les parents d’Omer Shem-Tov, ex-otage libéré, feront aussi le déplacement, de même que Faina et Michael Kuperstein, survivants de la Shoah et grands-parents de Bar Kuperstein, toujours détenu à Gaza.
« J’ai eu une vie très difficile et j’ai survécu à des moments très durs », a confié Michael Kuperstein. « Ce que nous racontent les anciens otages ressemble à une seconde Shoah. Bar n’a que 23 ans, il commence à peine sa vie. J’ai 84 ans et je me bats pour offrir un avenir meilleur à mes petits-enfants. Je veux que tous les otages rentrent chez eux pour que nous puissions reprendre une vie normale. »
Agam Berger, une tatzpitanit (soldate d’observation) enlevée le 7 octobre et libérée en janvier, jouera aux côtés de Daniel Weiss, habitant du kibboutz Beeri, chanteur et guitariste dont les deux parents ont été assassinés ce jour-là. Elle jouera d’un violon de 130 ans ayant survécu à la Shoah et ramené en Israël.
« Prendre part à la cérémonie à Birkenau est pour moi une mission profondément émouvante », a déclaré Daniel Weiss. « Partager ce moment avec Agam Berger, qui jouera d’un violon ayant traversé la Shoah, est un puissant rappel de la capacité de la musique à relier les générations, à panser les blessures et à préserver les récits que nous ne devons jamais laisser s’effacer. »

La délégation du 7 octobre est une initiative de la fondation Menomadin, présidée par son fondateur Haim Taib, en partenariat avec l’Organisation sioniste mondiale dirigée par Yaakov Hagoel, et le Forum des familles d’otages et de disparus.
Taib a dit être fier de diriger la délégation des survivants et des héros du 7 octobre de la Marche des Vivants pour la deuxième année consécutive.
« Le message ‘Plus jamais ça, c’est maintenant’, est un message qui doit résonner dans chaque foyer du monde entier », a affirmé Taib. « On ne peut rester indifférents face aux parallèles entre les horreurs de la Shoah, le pogrom du 7 octobre et les longues journées de captivité. »
Pour Yaakov Hagoel, « le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz est un appel moral à agir dans le présent et à construire l’avenir ».
Il souligne que la présence des présidents israélien et polonais symbolise une responsabilité commune de préserver la mémoire, de lutter contre l’antisémitisme et de transmettre les leçons du passé aux générations futures.
« Les événements horribles du 7 octobre et la montée de l’antisémitisme dans le monde entier nous rappellent combien il est important de préserver notre identité juive et israélienne, de se souvenir de l’histoire et d’agir pour un monde plus juste, exempt de haine et d’antisémitisme », a déclaré Shmuel Rosenman, président de la Marche internationale des vivants. « Nous continuerons à éduquer sur la Shoah et à combattre l’antisémitisme sur tous les fronts. »