90 minutes de panique après une fausse alerte massive de drones au nord d’Israël
Des millions de personnes dans les abris après les alertes signalant 20 drones depuis le Liban ; Tsahal vérifie s’il s’agit d’une erreur technique ou humaine
Après avoir fait courir les habitants de toutes les villes du nord d’Israël aux abris à la suite d’informations faisant état d’une probable attaque massive de drones en provenance du Liban, Tsahal a admis qu’il s’agissait d’une fausse alerte.
Peu avant 18h30, heure locale, mercredi, des sirènes d’alerte aérienne ont retenti dans tout le nord du pays à la suite d’informations selon lesquelles entre 15 et 20 drones en provenance du Liban avaient pénétré en territoire israélien. Une dizaine de minutes plus tard, d’autres sirènes ont retenti pour signaler une infiltration terroriste présumée dans la ville de Maayan Baruch, dans le nord du pays, et d’une autre plus tard à Maalot Tarshiha.
Alors qu’Israël est encore sous le choc de l’assaut des terroristes du Hamas qui ont franchi la frontière samedi et massacré au moins 1 200 Israéliens dans les villes frontalières, la perspective d’une invasion massive et meurtrière du Hezbollah à la frontière nord a semé la panique dans un pays déjà à bout de nerfs.
Le commandement du Front intérieur de Tsahal a prié les résidents des localités frontalières en Galilée, sur le plateau du Golan et dans la région de Haïfa de se mettre à l’abri « jusqu’à nouvel ordre », craignant une « attaque de grande envergure ».
Les médias locaux ont rapporté que des drones et des parapentes avaient franchi la frontière, et certains journalistes de télévision ont affirmé avoir entendu des explosions et « quelque chose » frapper le sol dans la ville frontalière de Metula. Des images diffusées sur la Douzième chaîne ont montré un drone qui semblait voler dans le ciel, mais il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait d’un avion israélien.
Près de 90 minutes plus tard, alors que plus de 2 millions d’Israéliens s’étaient réfugiés dans les abris, Tsahal a annoncé qu’il s’agissait d’une fausse alerte.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué au cours d’une déclaration publique qu’il n’y avait pas eu d’incident de sécurité dans le nord d’Israël, et a ajouté que l’armée enquêtait sur ce qui avait provoqué le déclenchement des sirènes d’alerte dans toute la région.
« Il y a eu une erreur, et nous sommes en train de l’examiner – nous allons vérifier s’il s’agit d’une faute technique ou d’une erreur humaine », a ajouté Hagari. « Je veux surtout rassurer la population et dire qu’à ce stade, il n’y a pas d’incident de sécurité notable dans le nord ».
Il a néanmoins ajouté que le public devrait impérativement se mettre à l’abri dès que les sirènes de raids aériens retentissent : « Écoutez les consignes, elles sauvent des vies. C’est une bonne chose que vous ayez couru vers les abris ».
Tsahal a également noté que les sirènes qui ont retenti dans la région du Carmel, au sud de Haïfa, ont été déclenchées par une roquette à longue portée lancée depuis la bande de Gaza, qui a atterri dans une zone ouverte, sans causer de dommages.
La roquette lancée vers la région du Carmel, à quelque 120 kilomètres de la bande de Gaza, semble avoir atteint le point le plus éloigné d’Israël visé par le Hamas dans les combats actuels. Le Hamas dispose d’un arsenal de roquettes allant jusqu’à 250 kilomètres.
Dans un second incident, peu après le déclenchement massif des sirènes dans le nord mercredi, l’application d’alerte aux missiles du commandement du Front intérieur a accidentellement envoyé une fausse alarme ordonnant à tous les habitants du pays de se mettre à l’abri vers 19h45, alors qu’aucune sirène n’avait retenti. Quelques minutes plus tard, Tsahal a admis qu’il s’agissait également d’une erreur.
« C’est une erreur, il n’y a pas d’instruction de ce type », a déclaré l’armée, ajoutant qu’il s’agissait d’une « erreur humaine » et non d’une erreur cyber-espace – malgré les affirmations des hackers palestiniens.
Bien que les sirènes d’alerte aérienne de mercredi dans le nord du pays aient été une fausse alerte, plusieurs incidents ont néanmoins eu lieu à la frontière israélo-libanaise depuis que la guerre a éclaté avec le Hamas samedi dernier.
Plus tôt dans la journée de mercredi, le Hezbollah a tiré des missiles guidés antichars sur un poste de l’armée israélienne à la frontière. Tsahal a déclaré avoir répliqué par une frappe de drone sur un poste appartenant au groupe terroriste.
Mardi, 15 roquettes et un missile guidé antichar ont été tirés en direction d’Israël, déclenchant des sirènes dans plusieurs villes. Aucun blessé n’a été signalé. Le Hamas a par la suite revendiqué les tirs de roquettes, et le Hezbollah a déclaré avoir mené l’attaque au moyen d’un missile guidé antichar. En réponse, Tsahal a bombardé plusieurs postes au Liban.
Un jour plus tôt, les forces israéliennes ont affronté des terroristes à la frontière libanaise. Les affrontements ont fait trois morts parmi les soldats israéliens et deux parmi les terroristes palestiniens du Jihad islamique. Trois membres du Hezbollah ont été tués dans les bombardements israéliens de représailles contre les sites du groupe terroriste.
Dimanche matin, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes sur trois positions israéliennes dans la région contestée du mont Dov, causant des dégâts mais aucun blessé. Le Hezbollah a affirmé avoir tiré ces roquettes pour témoigner de sa solidarité avec l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël.
Le Hezbollah s’est largement tenu à l’écart des précédents affrontements entre Israël et les groupes terroristes palestiniens, tout en permettant à des factions palestiniennes locales d’opérer à partir de son territoire dans le sud du Liban.
La crainte existe toutefois que le groupe terroriste basé au Liban n’ouvre un second front dans la guerre déclenchée par l’invasion sans précédent d’Israël, samedi, par des centaines de terroristes du Hamas en provenance de la bande de Gaza.
En raison des tensions dans le nord d’Israël, de nombreux habitants des villes proches de la frontière avec le Liban ont quitté leur domicile depuis hier, craignant de nouvelles attaques à la roquette.
Mardi soir, les autorités de Metula, la ville israélienne la plus au nord, ont exhorté les habitants à évacuer, craignant qu’ils ne soient pris pour cible si le Hezbollah lançait un assaut sur Israël.