A Jérusalem, des manifestants appellent l’AIPAC à s’opposer à la refonte judiciaire
Les manifestants demandent au groupe de pression pro-israélien, qui rencontrait Netanyahu, de s'élever contre les efforts du gouvernement pour affaiblir le système judiciaire
Des centaines de personnes ont protesté lundi soir devant un hôtel de Jérusalem où le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontrait une délégation du lobby américain pro-israélien AIPAC.
Agitant des drapeaux israéliens, soufflant dans des trompettes et scandant « démocratie », les militants se sont rassemblés devant l’hôtel Orient, dans le centre de Jérusalem, pour demander à l’influent groupe de s’élever contre la réforme judiciaire du gouvernement israélien.
Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « AIPAC : Ne soutenez pas un dictateur », « La loi de la mafia » et « Dictateur israélien ».
La délégation de l’AIPAC était en Israël pour une visite annuelle. L’organisation n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
L’AIPAC, qui se présente comme bipartisane, évite généralement de se prononcer sur des questions de politique intérieure israélienne. Certains groupes juifs américains et un certain nombre de démocrates au Congrès se sont prononcés contre les efforts législatifs du gouvernement.
Le Times of Israel a appris que l’équipe de direction de l’AIPAC a rencontré les dirigeants du secteur technologique qui protestent contre le gouvernement, dans un contexte de craintes croissantes de retombées économiques potentiellement dévastatrices en cas d’adoption de la législation controversée.
Dernier avertissement en date, plus de 250 investisseurs financiers basés aux États-Unis ont prévenu Netanyahu lundi que la réforme judiciaire pourrait freiner l’afflux de nouveaux fonds en Israël.
https://twitter.com/talschneider/status/163535020628707737
La délégation de l’AIPAC a également rencontré le ministre de la Défense Yoav Gallant pour un briefing sur la sécurité dimanche.
Le gouvernement de Netanyahu a poursuivi son projet d’adoption d’une loi qui réduira considérablement la capacité du système judiciaire à contrôler le pouvoir du gouvernement. Les changements proposés ont suscité des protestations massives et des mises en garde sévères de la part de chefs d’entreprise, d’experts juridiques, d’universitaires et de responsables de la sécurité.
Les détracteurs du plan gouvernemental estiment qu’il affaiblira le caractère démocratique d’Israël, supprimera un élément clé de son système de contrôle et de contrepoids et laissera les minorités sans protection. Les partisans de ce projet l’ont qualifié de réforme indispensable pour maîtriser une cour « activiste ».
Un certain nombre de sondages ont indiqué que la législation est largement impopulaire auprès des citoyens israéliens.