Israël en guerre - Jour 371

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À la demande de l’Association médicale israélienne, la police va enquêter sur l’arrestation du Dr. Baharav

Le président Herzog s'est élevé contre les actions visibles sur la vidéo devenue virale ; Yaïr Lapid a demandé à la procureure générale de sévir contre les violences policières

L’arrestation violente et la détention par la police d’un médecin qui soignait une manifestante anti-gouvernement blessée à Tel Aviv dans la nuit de samedi à dimanche a suscité l’indignation des responsables politiques et de la communauté médicale.

Le Département des enquêtes internes de la police (PIID), un organisme indépendant placé sous les auspices du ministère de la Justice et chargé d’enquêter sur les allégations de brutalités policières, a lancé une enquête sur l’incident dimanche, à la demande des organisations membres de l’Association médicale israélienne (IMA).

Le président du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, et le ministre de la Santé, Uriel Buso, ont également condamné la violente arrestation du Dr. Udi Baharav, 71 ans, et le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a annoncé la création d’un « centre de documentation » sur les violences policières après qu’une vidéo de l’arrestation soit devenue virale.

Écrivant à la procureure générale Gali Baharav-Miara, Lapid a exigé une surveillance accrue de la police.

« Semaine après semaine, les scènes de violence et l’utilisation d’une force inappropriée contre le peuple se répètent. Hier [samedi] encore, des images dures ont été diffusées montrant des policiers frappant et traînant un médecin alors qu’il apportait une aide médicale sur le trottoir. Ces images sont inconcevables. Le comportement de la police a dépassé toutes les limites », a-t-il écrit.

Qualifiant les manifestants non violents de « patriotes loyaux », Lapid a écrit que la police avait « la responsabilité de les protéger et non de les attaquer par la violence » et que le « rôle de la police était de leur permettre de protester et d’exprimer leur inquiétude et leur douleur dans l’espace public ».

« Je vous demande d’exercer votre autorité […] et d’ordonner à la police d’agir avec tact et surtout dans le respect de la loi, et de préserver la liberté d’expression et de protestation », a-t-il ajouté.

Les allégations de violences policières à l’encontre des manifestants ont établi un lien entre le comportement des agents et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a poussé la police relevant de son ministère à renforcer les mesures de répression à l’encontre des manifestants qui critiquent le gouvernement, en particulier ceux qui ne sont pas de droite ou ultra-orthodoxe.

« C’est le moment d’exercer une supervision et de surveiller la conduite des policiers et de leur rappeler qu’il ne s’agit pas de la police de Ben Gvir, mais de la police israélienne », a poursuivi Lapid.

Le président Isaac Herzog s’est lui aussi élevé contre les actions visibles sur la vidéo, les qualifiant de « troublantes » et appelant à ce que la question soit « examinée en profondeur et de manière exhaustive ».

Un autre médecin aurait également été arrêté lors des manifestations de samedi soir.

Baharav, médecin généraliste à la retraite, est bénévole au sein d’un groupe informel de médecins, d’infirmières et de professionnels de la santé mentale qui participent aux rassemblements et aux manifestations.

Leur objectif est d’être présents dans la foule pour soigner toute personne – manifestants et policiers – blessée ou malade. Les membres du groupe sont visibles grâce à leur gilet orange ou violet et à leur lampe frontale, qui les identifient comme personnel de santé, et ils se font connaître à l’avance auprès des civils et des forces de sécurité.

Selon le Dr. Yaïr Hoffman, témoin oculaire, Baharav a été arrêté par la police vers 22h30 samedi alors qu’il s’occupait d’une femme blessée à l’épaule. Baharav était accroupi à côté de la manifestante assise sur un trottoir devant une école sur le côté sud de la rue Kaplan.

« La foule était lentement repoussée vers l’intersection des rues Begin et Kaplan par les canons à eau de la police et la garde montée. Il s’agissait de forces de la police des frontières et de certaines unités spéciales de la police. J’ai remarqué qu’il se passait quelque chose sur le côté. J’ai vu Udi et un autre médecin que je connais s’occuper de la situation, alors je ne me suis pas approché dans un premier temps », a déclaré Hoffman.

« Mais j’ai vu Udi se faire traîner sur le sol sur plusieurs mètres. C’est alors que je me suis approché, pensant qu’il était peut-être blessé. J’ai vu un policier qui le traînait et lui criait dessus. Je leur ai dit : ‘Udi est médecin, il a 71 ans et souffre d’un syndrome de stress post-traumatique [TSPT], dû à la Guerre de Kippour’. »

Selon Hoffman, qui est également bénévole lors de manifestations, les policiers l’ont ignoré et lui ont dit d’évacuer. Au lieu de cela, Hoffman s’est tourné vers la femme blessée que Baharav essayait de soigner. Alors qu’il commençait à évaluer son état, il a placé un oxymètre sur son doigt pour mesurer son rythme cardiaque et sa saturation en oxygène.

Des manifestants demandant un accord pour la libération des derniers otages détenus par le Hamas à Gaza, quelques heures après que Tsahal a secouru quatre otages, sur la rue Begin devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 8 juin 2024. (Crédit : Dana Reany/Mouvement pour la réforme de la démocratie)

Cependant, un policier s’est approché et l’a forcé à quitter la femme et à rejoindre la foule. La police a arrêté la manifestante blessée suspectée d’avoir attaqué un policier et l’a fait monter dans un fourgon de police.

« Les policiers ont refusé de me rendre mon oxymètre qui était resté sur le doigt de la femme. J’ai dû trouver un officier de haut rang pour m’accompagner jusqu’au bus des détenus afin que je puisse le récupérer », a raconté Hoffman.

Hoffman faisait partie des personnes qui ont ensuite attendu devant le commissariat de Mesubim, où Baharav avait été emmenée. Le médecin arrêté a été libéré vers 4h du matin dimanche.

« Il était secoué. Il pleurait et pouvait à peine parler. Il se remet maintenant. Ses blessures physiques ne semblent être que des contusions, mais il est émotionnellement blessé par ce qui s’est passé », a déclaré Hoffman.

Les manifestants affrontant la police pendant une manifestation réclamant la libération des otages du Hamas retenus à Gaza depuis le 7 octobre devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 8 juin 2024. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

Hoffman a ajouté qu’il ne savait pas exactement ce qui s’était passé pour inciter la police à arrêter Baharav, mais qu’il avait compris que la police avait soutenu qu’il essayait de l’attaquer.

« Cela n’a aucun sens. Udi est une personne très douce. Il est probable que les policiers se pressaient autour de lui et qu’il ait pu étendre ses bras pour essayer de créer de l’espace afin de s’occuper de la femme blessée », a supposé Hoffman.

Le Pr. Hagaï Levine, responsable de la santé publique et chef de l’équipe médicale du Forum des familles des otages et disparus, a qualifié la violente arrestation et la détention de Baharav « d’événement scandaleux ».

« Nous avons un accord officiel avec la police pour que nos équipes soient présentes. La police est au courant de notre présence, mais au lieu d’écouter nos médecins et nos travailleurs en santé mentale lorsqu’ils essaient d’expliquer ce qu’ils font, la police les emmène brutalement », a affirmé Levine.

« Je pense qu’il s’agit d’un cas très clair d’action policière injuste et de brutalité », a estimé Levine au sujet de l’arrestation de Baharav.

« Mais je dois dire qu’il s’agit d’un nouveau record, même si l’on tient compte de toutes les violences commises par la police lors des manifestations au cours des quinze derniers mois », a-t-il ajouté, faisant référence à une période tumultueuse sous l’actuel gouvernement de droite dure, qui a fait l’objet d’allégations selon lesquelles Ben Gvir, qui est directement en charge de la police, politise de plus en plus les forces de l’ordre.

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