A la recherche d’une solution d’ombre pour le soleil brutal d’Israël
Trouver une solution d’ombrage pour les lieux publics en Israël, où le soleil règne souvent en maître absolu, tel est le sujet d’une nouvelle expo au Musée du Design de Holon

Intitulée « Urban Shade in Israel », l’exposition montre en quoi les villes israéliennes ont été conçues selon des designs européens et pas adaptés au climat chaud du Moyen-Orient, déclare Maya Dvash, conservatrice et éditrice des matières imprimées pour le musée.
« L’idée essentielle, c’est que le soleil dérange tout le monde, » souligne Dvash.
« Les aires de jeux sont vides parce que les parents ont peur d’envoyer leurs enfants pour y jouer. »
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Les gens s’abritent derrière des arrêts de bus pour échapper au soleil, mais ne trouvent aucun refuge dans de grands lieux publics comme la Place Rabin de Tel Aviv. Le soleil est particulièrement dangereux pour les enfants, souligne Dvash, et le but de l’exposition est de rendre les gens plus conscients du problème.
« Nous avons observé qu’il y a de moins en moins de personnes dans les rues et l’une des raisons à ce phénomène, c’est qu’il y a de moins en moins de d’espace d’ombre, » a indiqué Galit Gaon, le conservateur en chef du musée.
Le projet est le résultat d’un effort collectif de trois ans pour le musée, la municipalité de Holon et la Fondation Beracha, un programme philanthropique basé à Jérusalem.
Dans le cadre de l’exposition, le musée a organisé un concours international invitant des designers à créer des structures de zones d’ombre pour cinq sites autour de la ville dans le cadre du projet.

Holon a été utilisée comme une étude de cas mais les organisateurs affirment que les idées sont pertinentes à l’échelle locale et à une plus large échelle.
« Le design ne fabrique pas seulement des objets, il prend aussi soin de l’environnement en observant ce qui est nécessaire, » a dit Dvash.
« Aujourd’hui, les designers jouent un rôle plus social qu’ils ne l’ont fait dans le passé. »
L’espace libre du musée a logé plusieurs structures basées sur les designs soumis au concours du musée.
Un, appelé « Sous le Ciel Bleu, » a utilisé des bandes de maille sur un cadre métallique pour couvrir efficacement un grand lieu public. Quant au « filet Vert », il s’agit d’une structure construite avec des plantes montantes qui, tout en étant respectueuse de l’environnement, permet d’empêcher le soleil de filtrer.

« L’Ensemencement des nuages, » le gagnant de concours, consiste en un appartement, au plafond clair flanqués de quelque 20,000 boules en plastique creuses. Il crée une ombre douce et naturelle qui se déplace avec le vent, telles des feuilles sur un arbre.
« Il s’agit d’une structure d’ombrage qui essaye de défier la notion d’ombre même, qui peut être dynamique non seulement par le mouvement solaire, mais aussi par celui généré par le vent, » a indiqué Rachely Rotem de MODU Architecture, créatrice de « l’Ensemencement des nuages » avec l’équipe de design Geotectura.
« Beaucoup de notre travail traite de la relation entre l’architecture et le temps, » a ajouté Phu Hoang, aussi de MODU, qui est basé à New York. « L’environnement est dynamique, imprévisible et en constant changement, une grande partie de notre travail revient à exprimer ces forces dynamiques dans l’environnement. »
Les expositions du musée ont amené à d’autres alternatives possibles.
Une présentation a dépeint une progression historique des matières d’ombrage, commençant d’un poil de chèvre tissé et des frondes de palmier à un plan futuriste pour une île artificiellement couverte à Abu Dhabi.
Les designers ont adapté des matières agricoles et industrielles pour créer de meilleures ombres et parfois la nature utilisée comme modèle. Ainsi, les pommes de pin ont inspiré un type de conduit qui ne s’ouvre qu’à de hautes températures et une matière d’isolation faite de reliures minces de verre imitant la fourrure d’un ours blanc.
« Nous croyons fortement que le développement de nouvelles matières devrait provenir des designers, ceux concernés par l’environnement, pas seulement les ingénieurs et les travailleurs industriels, » dit Gaon.

Les étudiants de l’Académie des Arts Bezalel et du Design ont modernisé la barrière arabe traditionnelle mashrabiya, à la fois poreuse et à motifs, utilisée comme mur extérieur.
Il fournit de l’ombre et un coin privé tout en permettant au vent de filtrer. La barrière de mashrabiya était généralement utilisée en Israël dans les années 1950 et les années 1960 avant de devenir de moins en moins à la mode.
Les étudiants de Bezalel ont créé la mashrabiya moderne en utilisant des imprimantes 3D et des matières contemporaines.
Un étudiant a conçu un mur flexible qui pourrait être enveloppé par les coins et un autre a imité le tissu de laine tissé.
Un autre design a été conçu à partir de segments ressemblant aux vertèbres animales.
Rotem et Hoang, travaillent à l’internationale. Ils étaient intéressés de voir la concurrence due à l’impact social que le projet pourrait avoir.
« Je pense que c’est une nécéssité quand le climat devient autant extrême et qu’il va encore plus le devenir, que nous devons donner des réponses nouvelles et créatives, » dit Rotem. « Autrement, nous allons être contrôlés par l’environnement extérieur. »
L’exposition du musée fait partie d’un des plus grands projets censés changer l’urbanisme en Israël, dit Dvasash, bien qu’elle reconnaisse qu’il ne s’agit pas d’une priorité pour le pays.
« Israël a tant de problèmes. Très rapidement nous avons un nouveau problème à traiter, » dit-elle. « Si nous avons une guerre ou quelque chose en été, qui se souciera des problèmes d’ombre.
Les organisateurs veulent changer les lois en Israël pour exiger plus de zones d’ombre dans des espaces publics et rendre les gens plus conscients du besoin d’ombre.
Dvash espère que le projet plantera sa graine pour de futurs changements.
« Les gens méritent des zones d’ombre. Nous ne vivons pas en Norvège, nous sommes au Moyen-Orient, » dit Dvash. « Ça ne doit pas être un privilège mais une nécessité. »

L’exposition se poursuit au Design Museum de Holon jusqu’au 31 octobre.
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