Israël en guerre - Jour 430

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Abbas : Nous ne voulons pas diviser Jérusalem

Le président de l'Autorité palestinienne s'adresse à des jeunes israéliens affirmant que deux municipalités peuvent partager une capitale

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)
Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)

Les Palestiniens veulent Jérusalem Est comme capitale mais ne cherchent pas à diviser la ville, a déclaré le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas dimanche. Il a ajouté qu’il ne voulait pas non plus inonder Israël de réfugiés palestiniens.

« Nous ne voulons pas re-diviser Jérusalem, » a-t-il affirmé devant 300 étudiants israéliens et jeunes activistes à la Mouqata’a, les bureaux gouvernementaux de l’AP. « Nous laisserions la ville ouverte, et aurions deux municipalités sous un seul organe directeur. Ceci est le sens de la coexistence, » a-t-il ajouté sous les applaudissements enthousiastes.

M. Abbas a également accusé le gouvernement israélien actuel de discriminer les Palestiniens quant à la distribution d’eau, en prétendant que les Israéliens pouvaient consommer 12 fois plus que les Palestiniens. « Nous sommes humains, vous avez besoin de prendre une douche, j’ai besoin de prendre une douche. Vous avez besoin de boire, j’ai besoin de boire, » a-t-il déclaré. « Nous sommes similaires, alors pourquoi prenez-vous 12 fois plus ? »

Le dirigeant palestinien a admis que l’incitation anti-israélienne existe et qu’il faut y faire face. Cependant, il argue que les Palestiniens ont essayé de gérer cette incitation pendant des années à l’aide d’un comité trilatéral avec les Israéliens et les Américains mais que de tels efforts étaient tombés à l’eau en raison de l’obstination israélienne.

« Il y a de l’incitation de mon côté, je l’admets. Je l’admets mais parlons-en. Et les Israéliens ne veulent pas l’admettre, » insiste-t-il. Afin de parler de manière équitable sur l’incitation, dont il affirme l’existence des deux côtés, « un arbitre » est nécessaire. « L’incitation est un microbe qui endommagerait l’atmosphère et le désir de paix, alors retirons-la. Nous voulons la retirer mais nous n’avons reçu aucune réponse » du côté israélien, a-t-il dit.

M. Abbas a aussi certifié qu’il ne demanderait pas que 5 millions de réfugiés palestiniens et leurs descendants entrent en Israël « pour détruire » l’État, mais a insisté pour souligner que le problème des réfugiés doit être remédié.

« Tout ce que nous avons dit était, allez mettons la question des réfugiés sur la table, car le sujet des réfugiés doit être résolu pour mettre fin au conflit. Mais nous ne cherchons pas, et nous ne chercherons pas, à inonder Israël avec des millions de personnes pour changer sa culture sociale. Tout ceci vient des médias hébraïques et d’ailleurs et est dépourvu de sens, » ajoute-t-il. [Le mois dernier, en s’adressant à un groupe de Palestiniens de Jérusalem Est, M. Abbas a déclaré ne pas pouvoir négocier le droit absolu de retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants et a exprimé sa position ferme sur les questions clefs.]

L’assemblée sans précédent de dimanche, qui a rassemblé des centaines d’étudiants israéliens de l’ensemble du pays avait été organisée par le député Haavodah Hilik Bar, le caucus de la Knesset pour la Promotion d’une solution pour le conflit arabo-israélien et l’organisation One Voice.

M. Abbas y a réitéré son désir de signer un accord de paix avec Israël mais a beaucoup insisté sur ses positions maintenant connues par rapport aux questions clefs. Il a également refusé de reconnaître Israël comme État juif, précisant qu’il reconnait l’État d’Israël et que cela devrait suffire.

Alors qu’il répète que les Palestiniens ne veulent pas retourner à la violence, il exprime sa frustration quant à ce qu’il appelle les politiques israéliennes qui feraient obstacle au processus de paix. « Lorsque vous dites «ceci est ma terre,’ où voulez-vous que je construise mon État ? » a-t-il demandé. « Lorsque je dors, je crains de me réveiller et de voir un avant-poste, ici, dans les bureaux, » a-t-il dit.

Lors d’une session de questions-réponses, il a attaqué Israël sur les violences des résidents israéliens des implantations. « Ceci est honteux, ce que les colons font contre nous ; sans raisons ils viennent et tuent et déracinent des arbres, » a-t-il déclaré. « Ils nous massacrent, ils tuent mes moutons et mon bétail. C’est honteux. Et le monde se demande, ce qu’est de faire la paix avec ces gens ? »

Malgré ces occasionnels accès de colère et de frustration envers les politiques israéliennes, le fond de son message aux étudiants et jeunes activistes politiques s’appuyait essentiellement sur l’idée, que seule une solution à deux Etats apporterait la paix aux deux peuples.

« Il n’existe aucune autre solution dans cette région à part la paix, » a-t-il déclaré. « J’ai reçu plus d’une fois le soutien du Hamas pour un accord de paix. »

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