Accord UE-Israël: Bruxelles va présenter ses conclusions à Israël
L'Union européenne va demander des comptes au gouvernement israélien sur l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza

L’Union européenne, dont les 27 Etats membres sont divisés sur l’attitude à adopter face à Israël, va demander des comptes au gouvernement israélien sur l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, a indiqué la Commission lundi.
Lors d’une réunion à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont échangé sur une possible révision de l’accord d’association avec Israël en raison de la violation présumée de son article 2 relatif au respect des droits humains.
« L’objectif n’est pas de punir Israël, mais d’apporter des améliorations concrètes à la population et à la vie des habitants de Gaza. C’est donc ce que nous essayons de faire maintenant », a assuré la cheffe de la diplomatie européenne Kajas Kallas, à l’issue de ce rendez-vous.
« Nous contacterons Israël pour lui présenter nos conclusions et voir comment nous pouvons améliorer la situation sur le terrain » en matière d’aide humanitaire, a-t-elle poursuivi.
« Si la situation ne s’améliore pas, nous pourrons discuter d’autres mesures et nous reviendrons sur ce point en juillet », a ajouté la diplomate, qui avait fait part de sa frustration la semaine dernière devant les eurodéputés, tant les pays européens peinent à accorder leurs positions sur la guerre à Gaza.
Un récent rapport de la Commission montre qu’Israël « a violé l’article 2 » de son accord avec l’Union européenne en matière de respect des droits de l’homme, a déclaré Kaja Kallas.
Le rapport mentionne le blocus de l’aide humanitaire, le nombre élevé de victimes civiles à Gaza, les attaques contre les journalistes, les déplacements massifs et les destructions causées par la guerre parmi les possibles violations des droits de l’homme.
Israël a rejeté cette déclaration, la qualifiant « d’échec moral et méthodologique ».
Certains États européens demandent de revoir les échanges commerciaux avec Israël pour des biens et services provenant des implantations.
« C’est l’une des mesures qui pourraient être prises », a affirmé Kaja Kallas.
L’Allemagne n’a pas soutenu les appels à la suspension d’un pacte régissant les relations entre Israël et l’Union européenne (UE), a déclaré lundi un responsable du gouvernement allemand, soulignant les divisions au sein du bloc des 27.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères a déclaré lundi qu’il demanderait au Conseil de l’UE d’approuver une suspension immédiate de l’accord d’association UE-Israël pour protester contre ce qu’il a qualifié de violations des droits de l’homme à Gaza.
« Notre position est très claire : nous ne soutenons ni une suspension ni une suspension partielle », a déclaré le responsable lors d’un briefing du gouvernement allemand.
Selon lui, le prochain sommet de l’UE donnera lieu à des discussions intenses sur l’Iran et Israël, mais ne devrait pas aboutir à des décisions concrètes.
L’Allemagne a longtemps suivi une politique de responsabilité particulière envers Israël, connue sous le nom de Staatsraeson, en raison de l’héritage de la Shoah, et s’est montrée beaucoup plus réticente que les autres États membres de l’UE à critiquer Israël pour son comportement dans le conflit actuel.