Affaire Bezeq : Retranscription des SMS
Ces textos, derniers développements dans l'Affaire 4 000, ont entraîné la suspension de Ronit Poznansky-Katz, juge, et d'Eran Shacham-Shavit, enquêteur de l'ATI
La retranscription d’une conversation par textos échangés hier entre une juge et un enquêteur de l’Autorité des titres israélien concernant la détention provisoire de suspects dans l’affaire Bezeq semblerait révéler, lundi, que l’infraction qui leur est reprochée pourrait ne pas être aussi grave qu’il avait été donné de le penser.
La Dixième chaîne, qui a révélé l’histoire hier dans la soirée, avait indiqué que la magistrate, Ronit Poznansky-Katz, et l’enquêteur, Eran Shacham-Shavit, paraissaient s’être coordonnés sur la durée du prolongement de la détention provisoire des suspects. Toutefois, la retranscription plus longue de la conversation semble montrer que Shacham-Sharvit ne faisait que l’informer en amont d’une rencontre au cabinet de la juge des conditions que lui-même et les autres enquêteurs de police réclameraient.
Dans la matinée, la juge et l’enquêteur ont coordonné la réunion dans le cabinet de la magistrate, ont montré les textos. Lorsque Shacham-Shavit est arrivé, il lui a envoyé un message pour la prévenir de sa présence tout en précisant qu’il attendait l’arrivée d’un représentant de la police avant de la rencontrer.
C’est alors qu’il l’a informée de la durée de prolongation des détentions provisoires que lui et les représentants des forces de l’ordre demanderaient, notamment en soulignant quels seraient les suspects où il y avait des divergences d’opinion entre lui et la police.
La retranscription n’a pas semblé montrer que la magistrate accédait à ses requêtes en amont. Elle a paru en prendre acte et a dit qu’elle devrait « avoir l’air surprise » lorsqu’il les présenterait lors de la rencontre.
L’enquête, appelée Affaire 4 000, porte sur des soupçons selon lesquels l’actionnaire principal du géant des télécommunications Bezeq, Shaul Elovitch, aurait donné l’ordre au site d’information Walla, qui lui appartient, d’assurer une couverture positive des actions du Premier ministre et de sa famille en échange de l’avancement par Netanyahu de régulations à son profit.
La magistrate et l’enquêteur ont été écartés du dossier après la révélation de l’existence des textos par la Dixième chaîne hier soir.
Juge Ronit Poznansky-Katz : J’aimerais voir les documents à l’avance. Je vous tiendrai au courant quand je serai au tribunal afin que nous puissions discuter avant l’audience.
Eran Shacham-Shavit : 100 %
Shacham-Shavit : Avez-vous une idée de l’heure de l’audience concernant la détention provisoire ?
Poznansky-Katz : Pouvons-nous faire ça plus tôt ? La réunion et la discussion ? Je suis en route pour le tribunal.
Shacham-Shavit : Nous aussi.
Poznansky-Katz : Je suis là, où êtes-vous ?
Shacham-Shavit : Nous sommes dehors, mais Or [le représentant de la police] et son équipe ne sont pas encore là. Je préférerais ne pas risquer ma propre mort [en entrant sans lui].
Poznansky-Katz : Et à juste titre. Nous attendrons.
(Début de la retranscription initialement publiée 🙂
Shacham-Shavit : Super, la bonne nouvelle est que Or [Elovitch] et Amikam [Shorer] seront libérés en conditionnelle demain. Ayez l’air surpris. [Le journaliste de la Dixième chaine ajoute : Poznansky-Katz est une juge qui cherche généralement à minimiser les jours de détention des suspects]
Poznansky-Katz : Je commence à travailler sur une expression qui exprime de la surprise.
Shacham-Shavit : Stella [Handler] et Iris [Elovitch], demain nous [l’ISA] demanderons trois jours. Vous pouvez très certainement donner deux jours [le journaliste de la Dixième chaine ajoute : ce qui signifie que l’ISA n’est pas opposé à une détention de 2 jours et non 3].
Poznansky-Katz : Vous continuez à tout me dire, alors je vais vraiment essayer d’avoir l’air surpris.
(Fin de la retranscription initialement publiée.)
Poznansky-Katz : Alors peut-être que notre calendrier [pour le renvoi des suspects] que nous avons pensé n’est pas si éloigné de la réalité.
Shacham-Shavit : Ça m’a coûté du sang au Lahav [le journaliste ajoute : ce qui veut dire qu’il s’est opposé à des enquêteurs anti-corruption concernant la durée des renvois que l’Etat souhaitait pour les suspects].
Poznansky-Katz : Je pense qu’il n’y a rien de plus terrifiant que d’être arrêté par le Lahav.
Shacham-Shavit : Sérieusement, j’en suis encore traumatisé.
Poznansky-Katz : Je peux imaginer.
Shacham-Shavit : Je suis là, puis-je entrer ?
[Shacham-Shavit et Poznansky-Katz entrent ensuite dans le tribunal pour une série d’audiences de détention provisoire]
C’est vous qui le dites...