Amichai Weitzen, 33 ans : Educateur dans un lycée et dévoué père de 5 enfants
Tué lors de l'invasion du kibboutz Kerem Shalom par le Hamas le 7 octobre
Israël Amichai Weitzen, 33 ans et originaire du kibboutz Kerem Shalom, a été tué le 7 octobre en défendant le kibboutz contre une invasion du Hamas.
Membre de l’équipe de sécurité du kibboutz, on lui a reconnu à titre posthume le statut de soldat mort au combat, avec le grade de sergent-chef de réserve.
Amichai et les autres membres de l’équipe de sécurité du kibboutz s’étaient retrouvés tôt, ce matin-là, dès que les tirs de roquettes avaient commencé. Ils avaient constitué deux équipes pour mieux faire face aux terroristes du Hamas qui voulaient entrer dans ce petit kibboutz situé à 100 mètres de la frontière avec Gaza.
Tout en combattant les terroristes, Amichai a envoyé des messages vocaux à son épouse et leurs cinq enfants, tous retranchés dans leur pièce sécurisée, pour leur dire que tout était sous contrôle et qu’il leur fallait continuer à se réjouir en ce jour de fête de Simhat Torah, mais « surtout, ne regardez pas par la fenêtre… Il y a des choses qu’ils ne doivent surtout pas voir. »
Amichai a été tué aux côtés de son ami et collègue de l’équipe de sécurité Yedidya Raziel, après avoir éliminé les terroristes qui s’étaient retranchés dans une maison.
Tous les autres membres du kibboutz ont eu la vie sauve et ont pu être évacués ultérieurement, mais deux personnes ont été grièvement blessés.
Amichai a été inhumé le 11 octobre sur le mont Herzl à Jérusalem. Il laisse dans la peine sa femme, Talia, leurs cinq enfants – Tzur, Kerem, Ori, Ruth et Shahar – ses parents Rachel et Shlomo Yosef ainsi que ses sept frères et sœurs – Eicha, Tzvi, Tal, Elyashiv, Reut, Emuna et Yaakov -.
Né et élevé dans l’implantation de Psagot, en Cisjordanie, il avait étudié à la yeshiva Alon Moreh puis à la yeshiva Har Hamor avant de s’enrôler dans l’armée israélienne et de faire son service au sein de la brigade Golani.
C’est lors de son service qu’il avait rencontré et épousé sa femme, Talia, avec laquelle il avait vécu à Jérusalem, puis à Ashkelon, avant de s’installer à Kerem Shalom, en 2017, dans le cadre d’un projet d’émissaires sionistes religieux destiné à revitaliser ce kibboutz en difficulté.
Amichai avait fait des études d’assistant social et travaillait depuis peu comme conseiller dans un collège agricole des environs, où il combinait sa passion pour le travail social et l’éducation.
« C’était un éducateur-né, quelqu’un d’unique », a déclaré sa mère, Rachel dans une interview. « Un père de famille dévoué, toujours avec un ou deux enfants dans les bras… C’était un vrai héros, pas au sens physique du terme, car il n’était pas très musclé. C’était un héros dans les actes, dans la façon dont il menait sa vie. »
Rachel a rappelé qu’Amichai passait beaucoup de temps à étudier la Torah : même s’il travaillait à plein temps, il consacrait toujours une de ses journées de congé à la yeshiva « parce qu’il disait que la Torah le rechargeait, il devait s’y connecter une fois par semaine… Il étudiait le matin à la yeshiva avec son frère avant de venir chez nous, le soir, étudier avec mon mari, rabbin et chef de yeshiva. Puis il rentrait chez lui à plus de minuit. Il est, pour moi, un héros – il a vécu en héros et est mort en
héros. »
L’épouse d’Amichai, Talia, a déclaré au média Davar qu’Amichai « aimait cette terre et la Torah, et aussi les enfants. C’était un homme d’esprit et de lumière. »
Il avait longtemps hésité entre l’enseignement et le travail social, « avant de devenir conseiller dans un lycée agricole, ce qui était parfait pour lui. A sa mort, ses élèves m’ont dit qu’ils se sentaient orphelins. »
Talia a expliqué parler constamment d’Amichai à ses enfants : « Quand je pense à ce qu’il aurait voulu, je me dis qu’il voudrait que je sois heureuse, que je continue à vivre, que je profite de la vie, que je la dévore à pleines dents… C’est dans la joie qu’il est le plus présent. »