Amsalem, raillé, pour avoir dit « c’est mon travail » de nommer des amis à des postes
Le ministre du Likud dit qu'il préfère recommander des personnes qu'il connaît bien ; Merav Michaeli parle de "corruption dans toute sa splendeur"
Le ministre de la Coopération régionale, David Amsalem (Likud), a défendu dimanche ses tentatives de nommer des connaissances personnelles à des postes élevés dans les entreprises publiques, affirmant qu’il préférait faire appel à des candidats qu’il connaissait bien.
S’adressant à la chaîne publique Kan, le ministre a été interrogé sur son conflit avec la chef de l’Autorité des entreprises publiques, Michal Rosenbaum, qui aurait refusé de donner suite à sa proposition de nommer des dizaines de personnes à des postes dans des entreprises publiques.
La semaine dernière, Amsalem a demandé le licenciement de Rosenbaum.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles il tente de nommer des personnes proches de lui, Amsalem a répondu à Kan : « C’est mon travail, compte tenu de mon autorité, de nommer des directeurs. Je nomme des gens que je connais et que j’estime », tout en admettant qu’il s’agit également de personnes qui font partie de son cercle social.
En réponse, la chef du parti d’opposition Avoda, Merav Michaeli, a tweeté : « Voilà comment fonctionne la corruption gouvernementale. Le pillage des fonds publics et la corruption dans toute sa splendeur. »
Idan Roll (Yesh Atid) a écrit : « Dans son cas, en effet, son rôle est de nommer des amis. » Il a ajouté que Amsalem considérait l’Autorité des entreprises comme « un réservoir d’emplois qu’il ne peut actuellement pas exploiter », tant que Rosenbaum est à la tête de l’Autorité.
La députée Sharren Haskel (HaMahane HaMamlahti), a tweeté que le gouvernement « passe ses journées à chercher comment promouvoir ses copains » et que « les ministres ne comprennent pas du tout ce qu’est une administration digne de ce nom et à quoi elle sert. »
La semaine dernière, Amsalem a exigé le licenciement immédiat de Rosenbaum, affirmant que celle-ci n’était pas apte à occuper le poste. En réponse, Rosenbaum a accusé Amsalem d’avoir procédé à des nominations politiques et irrégulières dans des dizaines d’entreprises publiques.
Amsalem a soumis sa demande au commissaire de la Fonction publique, Daniel Hershkowitz. Il y accuse Rosenbaum de comportement « agressif et irrespectueux », de désobéissance à ses ordres et de harcèlement des employés.
Rosenbaum a nié ces allégations et a affirmé qu’Amsalem voulait la licencier en raison de son refus de répondre à ses « exigences illégitimes, en particulier en matière de nominations et de salaires ».
« C’est la troisième fois, en moins de quatre mois, depuis que le ministre a pris ses fonctions qu’il tente de démettre de ses fonctions la directrice de l’Autorité des entreprises publiques », a-t-elle déclaré.
« Dans un avis détaillé, la Procureure générale a établi que l’autorité fonctionne en toute légalité et adhère de manière indépendante aux règles de bonne gestion », peut-on lire dans le communiqué.
« Elle ne se laissera pas décourager par une quelconque menace, et elle est déterminée à continuer à exercer sa fonction de manière indépendante et sans crainte », a déclaré Rosenbaum.
Selon le site d’information Ynet, la plupart des nominations prévues dans les entreprises publiques ont été gelées suite à ce désaccord. Il y aurait environ 300 postes à pourvoir dans 70 conseils d’administration, dont certains ne peuvent se réunir et prendre des décisions faute de quorum.
La situation en est arrivée à un point tel que de grandes entreprises, dont Israel Electric Corporation, la société publique de logement Amidar et Netivei Israel – National Transport Infrastructure Company, n’auront pas de conseil d’administration opérationnel d’ici la fin de l’année et ne pourront opérer légalement.
Amsalem, un allié clé du Premier ministre Benjamin Netanyahu, occupe également les fonctions de ministre délégué au sein du ministère de la Justice et de ministre chargé d’assurer la liaison entre le gouvernement et la Knesset.
Auparavant, l’Autorité des entreprises publiques relevait du ministère des Finances, mais Amsalem a insisté pour qu’elle soit placée sous son contrôle dans le cadre de l’accord qu’il a conclu avec Netanyahu pour rejoindre le cabinet.