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Après le blâme de l’AIPAC, Netanyahu invoque « l’hypocrisie de la gauche »

Le Premier ministre a estimé que "la gauche a fait entrer des islamistes extrémistes à la Knesset" en vouant aujourd'hui aux gémonies "l'union des droites"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu préside la réunion hebdomadaire du cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 17 février 2019. (AP Photo/Sebastian Scheiner, Pool)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu préside la réunion hebdomadaire du cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 17 février 2019. (AP Photo/Sebastian Scheiner, Pool)

Après avoir fait face ces derniers jours aux critiques cinglantes qui ont suivi la négociation d’un accord politique susceptible de voir le parti extrémiste Otzma Yehudit entrer à la Knesset et suite à un blâme rare de la part de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) qui s’est insurgé face à cette initiative, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répondu samedi soir à ses détracteurs.

« Quelle hypocrisie, quel deux poids-deux mesures de la part de la gauche », a-t-il écrit sur Facebook dans un post qui n’a pas mentionné l’AIPAC. « On condamne la formation d’un bloc majoritaire de droite avec les partis de droite alors que la gauche a fait en sorte de faire entrer des islamistes extrémistes à la Knesset pour créer un bloc majoritaire ».

Il a ensuite fait la liste de plusieurs exemples de soutien présumé apporté par des politiciens de gauche à des législateurs et leaders arabes radicaux.

« En 1999, [Ehud] Barak a participé à un rassemblement de campagne avec Sheik Raed Salah, un homme qui incitait à la violence », a-t-il écrit en référence à l’islamiste qui avait été arrêté de manière répétée pour ce type d’incitations (le journal Haaretz a noté que Barak s’était rendu dans la ville arabe d’Umm al-Fahm au cours de sa campagne, une visite à laquelle Salah, qui en était le maire, avait pris part).

« Les représentants du parti Travailliste et du Meretz ont voté pour qu’Azmi Bishara, qui avait espionné pour le compte du Hezbollah, entre à la Knesset et [Isaac] Herzog a cherché un accord de vote avec la Liste arabe unie et déclaré que des députés arabes étaient légitimes au sein du gouvernement », a également noté Netanyahu.

Bishara était entré à la Knesset en 1996 dans le cadre d’une alliance entre Hadash et son parti Balad. Il avait été accusé d’espionnage après avoir fui le pays en 2007. Haaretz a noté que la députée Travailliste Shelly Yachimovich avait indiqué avoir voté pour Hadash lors du scrutin de 1996 et Netanyahu a pu s’être référé à ses déclarations.

« Une union entre les partis de droite est mauvaise mais oeuvrer à faire siéger des personnalités se livrant à des incitations ou à des missions d’espionnage contre Israël est légitime », a-t-il dit avec amertume, qualifiant cette idée de « sommet de l’absurdité ».

Pour sa part, le chef du nouveau parti Kakhol lavan, Benny Gantz – l’adversaire le plus redoutable du Premier ministre en place lors du prochain scrutin – a estimé samedi que Netanyahu « endommageait gravement » l’image de l’Etat juif et les liens entretenus par ce dernier avec la communauté juive américaine.

Benny Gantz et Yair Lapid de la toute nouvelle alliance Kakhol lavan lors d’une conférence de presse à Tel Aviv, le 21 février 2019 (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

« La réaction rare de l’AIPAC – une organisation qui ne commente pas habituellement la politique intérieure d’Israël – prouve que Netanyahu a, une fois encore, franchi les lignes rouges de l’éthique simplement pour conserver son siège, et ce, en endommageant gravement l’image d’Israël, la moralité juive et notre relation importante avec la communauté juive américaine », a écrit Gantz sur Twitter.

Otzma Yehudit, pour sa part, a clamé que l’AIPAC voulait « l’arrivée de la gauche israélienne au pouvoir. L’organisation sera satisfaite d’un gouvernement qui rendra les territoires et donnera des armes à l’ennemi ».

Le parti, dont les responsables sont des disciples de feu le rabbin Meir Kahane, a déclaré dans un communiqué que le groupe américain ne devait pas « interférer dans les élections », n’étant pas israélien.

« Quand ils seront ici, ils pourront être des partenaires dans les prises de décision existentielles et fatidiques qui concernent la nation de Sion et nous serons heureux de prendre ces décisions avec eux, aux côtés des citoyens d’Israël », a dit la formation.

Elle a également condamné « l’hypocrisie » de l’AIPAC. « Nous n’avons jamais entendu l’AIPAC condamner avec la même férocité la candidature de Hanin Zoabi et d’Ahmad Tibi à la Knesset », a-t-elle noté, se référant à deux députés arabes, « et nous ne l’avons jamais entendue s’exprimer contre des éléments de la gauche israélienne tels qu’Ofer Cassif, qui veut l’abolition de l’Etat juif ».

Cassif est un membre juif du parti Hadash, majoritairement arabe.

Plus tôt, le leader d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, avait également dénoncé l’alliance avec Otzma Yehudit, mettant en garde contre la signification de la condamnation émise par l’AIPAC. « Personne ne doit en douter, c’est l’organisation juive la plus importante dans le monde, avec des répercussions significatives. Quand l’AIPAC s’exprime d’une telle manière, il y a une crise réelle », avait averti Liberman.

Liberman avait ajouté qu’Otzma Yehudit se trouve « à la marge de la politique israélienne, et pas seulement au niveau diplomatique ».

Avigdor Liberman annonce sa démission du ministère de la Défense lors d’une conférence de presse à Jérusalem le 14 novembre 2018 (Crédit : Yonatan Sindel / FLASH90)

« Ils sont plus orthodoxes que Litzman, Gafni et Deri réunis », a-t-il continué, faisant référence aux responsables des partis ultra-orthodoxes du Parlement israélien.

L’AIPAC et l’AJC (American Jewish Committee) ont fait des déclarations distinctes cette semaine portant sur l’accord de fusion entre HaBayit HaYehudi et Otzma Yehudit, qui pourrait permettre l’entrée d’au moins un député issu des rangs de la formation des disciples de Meir Kahane au sein de la 21ème Knesset, à l’issue des élections du mois d’avril. La fusion a été facilitée par Netanyahu, désireux de renforcer une coalition dirigée par le Likud lors du scrutin.

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