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Après l’interdiction de la chaîne, Israël révoque l’accréditation des journalistes d’Al Jazeera

Selon le service presse du gouvernement, la décision concerne les journalistes et diffuseurs, à l'exclusion des producteurs et photographes

Des inspecteurs du ministère des Communications lors d'une perquisition dans les bureaux du réseau Al Jazeera, à Nazareth, le 9 mai 2024. (Crédit : Ministère des Communications)
Des inspecteurs du ministère des Communications lors d'une perquisition dans les bureaux du réseau Al Jazeera, à Nazareth, le 9 mai 2024. (Crédit : Ministère des Communications)

Le service de presse du gouvernement israélien a annoncé jeudi la révocation des cartes de presse des journalistes d’Al Jazeera en poste en Israël.

Par voie de communiqué, ce service – placé sous l’autorité du cabinet du Premier ministre – a fait savoir que cette décision faisait suite à une précédente décision du gouvernement, le 5 mai dernier, prise en application d’une loi d’urgence adoptée en avril ordonnant le retrait de l’antenne d’Al Jazeera assorti de l’interdiction d’émettre en raison de menaces pour la sécurité israélienne.

Journalistes et diffuseurs de la chaîne seront entendus avant leur révocation, a déclaré le Service de presse du gouvernement, ajoutant que la décision ne s’appliquait pas aux producteurs et photographes de la chaîne.

« Ce média diffuse des contenus mensongers et notamment des incitations à la haine et à la violence contre les Israéliens et les Juifs qui constituent une menace pour les soldats de Tsahal », a déclaré le directeur du Service de presse du gouvernement, Nitzan Chen, par voie de communiqué. « Par conséquent, l’utilisation de cartes du service de presse du gouvernement dans le cadre du travail des journalistes serait de nature à mettre en danger la sécurité du pays en cette période d’urgence militaire. »

La carte de presse du service de presse du gouvernement n’est pas obligatoire pour travailler en tant que journaliste en Israël, mais sans elle, il est quasi-impossible d’accéder au Parlement israélien ou aux ministères, sans parler des infrastructures militaires.

On ignore à ce stade pour quelle raison le service de presse du gouvernement n’a pris cette mesure que quatre mois après la fermeture par la police, sur ordre du gouvernement, des services d’émission de la chaine et la saisie de ses équipements.

La police perquisitionnant les bureaux d’Al Jazeera, à Jérusalem-Est, le 5 mai 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Contacté par l’AFP jeudi, le chef du bureau d’Al Jazeera pour Israël et les territoires palestiniens, Walid Omary, a déclaré que la chaîne n’avait pas été informée de cette dernière décision israélienne.

« Lorsque nous recevrons [la notification officielle], nous verrons », a déclaré Omary.

Dans un message envoyé sur un groupe WhatsApp de journalistes, Omary a déclaré que 14 membres du personnel d’Al Jazeera, tous ressortissants israéliens, disposaient de cartes de presse du gouvernement israélien.

La loi de base, votée par la Knesset, autorisait Israël à interdire la chaîne de télévision pour une période de 45 jours : elle a depuis fait l’objet de prorogations successives autorisées par la justice, en l’occurrence le tribunal de district de Tel Aviv-Jaffa, à quatre reprises – la dernière en date cette semaine.

Dans sa première autorisation de prorogation en juin, le tribunal avait conclu qu’il existait un lien direct et causal entre les auteurs des attaques terroristes en Israël et la consommation de contenu d’Al Jazeera.

Il a également déterminé qu’il existait un « rapport étroit » entre Al Jazeera et le Hamas, que certains journalistes d’Al Jazeera à Gaza s’étaient transformés en « assistants et partenaires » du Hamas, et que certains d’entre eux avaient même mené des attaques terroristes.

Le mois dernier, l’armée israélienne a publié un document du Hamas de 2021 obtenu dans la bande de Gaza qui, selon elle, prouve que le journaliste d’Al Jazeera Ismail Alghoul – tué dans une frappe de drone de Tsahal à Gaza en août dernier – était membre du groupe terroriste et a pris part au pogrom du 7 octobre.

Les autorités israéliennes se plaignent depuis longtemps de la couverture de l’actualité par Al Jazeera, qu’elles estiment fortement influencée par le Hamas et de nature à mettre en danger les soldats de Tsahal à Gaza, mais jusqu’à récemment, elles n’avaient jmais pris de mesures.

Avant la guerre, le Qatar a financé des projets de construction palestiniens dans la bande de Gaza considérés par toutes les parties prenantes comme un moyen d’éviter le conflit.

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