Israël en guerre - Jour 475

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Après six mois de silence musical, Tuval Haïm sort une ode à son petit frère tué à Gaza

Le batteur a cessé de jouer après que Yotam Haïm, otage du Hamas, a été accidentellement abattu par Tsahal alors qu'il tentait de s'échapper ; il chante et compose pour la première fois sur cet album

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

  • Tuval Haïm (à gauche) et Yotam Haïm, avant les tragédies du 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)
    Tuval Haïm (à gauche) et Yotam Haïm, avant les tragédies du 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)
  • Tuval Haïm (à gauche) et Yotam Haïm, des années avant les tragédies du 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)
    Tuval Haïm (à gauche) et Yotam Haïm, des années avant les tragédies du 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)
  • Yotam Haïm (à droite) avec son frère et sa sœur avant qu'il ne soit pris en otage par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)
    Yotam Haïm (à droite) avec son frère et sa sœur avant qu'il ne soit pris en otage par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)
  • Yotam Haïm. (Crédit : Autorisation)
    Yotam Haïm. (Crédit : Autorisation)
  • Des Israéliens allumant les torches lors de la cérémonie pré-enregistrée qui a lieu la veille de Yom HaAtzmaout, le 13 mai 2024. Au centre, Iris Haïm, dont le fils Yotam, pris en otage par le Hamas le 7 octobre, a été accidentellement tué par l'armée, le 15 décembre dernier aux côtés d'Alon Shamriz et de Samar Talalka, après qu'ils ont échappé à leurs ravisseurs. (Crédit : Capture d'écran GPO)
    Des Israéliens allumant les torches lors de la cérémonie pré-enregistrée qui a lieu la veille de Yom HaAtzmaout, le 13 mai 2024. Au centre, Iris Haïm, dont le fils Yotam, pris en otage par le Hamas le 7 octobre, a été accidentellement tué par l'armée, le 15 décembre dernier aux côtés d'Alon Shamriz et de Samar Talalka, après qu'ils ont échappé à leurs ravisseurs. (Crédit : Capture d'écran GPO)
  • Iris, Raviv et Tuval Haïm, lors des funérailles de Yotam Haïm, un otage tué par erreur par des soldtas de l’armée israélienne à Gaza, au kibboutz Gvulot, le 18 décembre 2023. (Crédit : Capture d'écran ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
    Iris, Raviv et Tuval Haïm, lors des funérailles de Yotam Haïm, un otage tué par erreur par des soldtas de l’armée israélienne à Gaza, au kibboutz Gvulot, le 18 décembre 2023. (Crédit : Capture d'écran ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Le batteur Tuval Haïm n’avait jamais envisagé de composer ni même de chanter avant le 7 octobre 2023.

Ce jour-là, son frère, Yotam Haïm, a été pris en otage dans le kibboutz Kfar Aza par des terroristes palestiniens du Hamas. Au total, 251 personnes du sud d’Israël ont été enlevées pour être emmenées de force dans la bande de Gaza et plus de 1 200 ont été sauvagement massacrées. Deux mois plus tard, le 15 décembre, Yotam, ainsi que ses compagnons de captivité Alon Shamriz et Samer Talalka, ont été accidentellement tués par des tirs de l’armée israélienne à Gaza.

Mais au printemps dernier, environ six mois après que Yotam, Alon et Samer ont été accidentellement abattus dans le quartier Shejaiya de la ville de Gaza, Tuval a commencé à écrire des paroles et à composer.

« Cela m’aide ; c’est ma façon de raconter mon histoire, ma douleur », a expliqué Tuval, un batteur professionnel qui se produit régulièrement avec Netta Barzilaï, Ivri Lider et son propre groupe, Pulkes.

Tuval a sorti deux chansons la semaine dernière, qui font partie d’un album sur lequel il travaille depuis la mort de son frère et la tragédie du 7 octobre.

La semaine dernière, presque un an après la mort de Yotam, sa famille s’est réunie au cimetière du kibboutz Gvulot, dans la communauté du sud où les trois frères et sœurs Haïm sont nés et ont passé la plus grande partie de leur enfance et où leur grand-mère et d’autres membres de la famille vivent encore.

C’est là, près de la tombe de son frère, que Tuval et le musicien Berry Sakharov, l’un de ses partenaires dans cette aventure musicale, ont joué et chanté l’une des nouvelles chansons de Tuval, « Wings of Spirit », sur les paroles du rabbin Abraham Kook, le premier grand rabbin ashkénaze de la Palestine sous mandat britannique.

« Cela a été très, très dur vendredi, je me suis effondré », a reconnu Tuval.

« Le cimetière n’est pas l’endroit où je trouve Yotam, mais c’est là que la réalité nous frappe. »

Tuval se dit encore surpris d’avoir enregistré quelque chose qui s’apparente au monde religieux et qui parle de croyances et de spiritualité.

« Ma mère parle de notre bulle du kibboutz et du fait que la religion ne faisait pas partie de notre vie », a souligné Tuval.

« Mais toutes ces barrières sont tombées… Ce sont des mots qui appartiennent à tout le monde. »

C’est en mai ou juin dernier que Tuval a recommencé à penser à la musique, lui qui n’avait touché ni à sa batterie ni à son clavier pendant six mois suite de la mort de son petit frère.

Tuval, qui excellait en musique lorsqu’il était lycéen, a passé un an à l’école de musique Rimon de Ramat HaSharon. Il a commencé à composer ses dernières œuvres musicales au piano, en s’inspirant des sonorités balkaniques et klezmer qu’il joue avec son groupe, Pulkes.

Yotam Haïm (à gauche) et Tuval Haïm, ont tous deux appris à jouer d’un instrument dès leur plus jeune âge. (Crédit : Autorisation)

C’est son producteur qui lui a suggéré de chanter lui-même les paroles.

« Je n’y aurais pas cru avant le 7 octobre, mais c’est ce qui me semble le plus logique », a expliqué Tuval.

« Je n’ai plus rien à craindre. Yotam a fui ses ravisseurs et, de son point de vue, il est rentré chez lui. Je puise ma force dans ses super-pouvoirs. »

Alors qu’il composait les chansons, Tuval s’est tourné vers Sakharov, l’un des nombreux musiciens israéliens qui se sont épuisés l’année dernière, se produisant lors d’enterrements, de shivot – la semaine de deuil rituelle -, dans des hôpitaux et des bases militaires. Connaissant le lien de Sakharov avec les textes juifs en musique, il lui a demandé s’il accepterait de se produire avec lui.

« C’est l’histoire de Yotam et la façon dont il nous aide tous », a souligné Tuval.

« Tout à coup, je ne suis plus bloqué par ce genre de mots. Ce sont des mots qui appartiennent à tout le monde et ils ont un sens pour moi maintenant. Nous disons que Yotam n’est pas tombé dans la mort, mais qu’il s’est élevé. »

Le plus jeune des deux frères, Yotam Haïm, aux cheveux roux, était également batteur et vivait dans le quartier des jeunes de Kfar Aza lorsqu’il a été pris en otage le 7 octobre 2023.

Le 15 décembre, il est sorti torse nu d’un immeuble avec ses camarades Alon et Samir, brandissant un drapeau blanc de fortune. Les trois hommes ont été abattus par des soldats de Tsahal qui les avaient identifiés par erreur comme une menace.

De gauche à droite : Les otages Yotam Haïm, Samar Talalka et Alon Lulu Shamriz, tués par erreur par des soldats de l’armée israélienne, à Gaza, le 15 décembre 2023. (Crédit : Autorisation)

Les parents de Yotam, Iris et Raviv, avaient immédiatement réagi publiquement, affirmant qu’ils n’étaient pas en colère contre l’armée pour sa mort et qu’ils avaient rencontré les jeunes soldats impliqués dans cette tragédie afin de leur dire que ce n’était pas de leur faute.

« Yotam a été libéré. Il a quitté les geôles du Hamas », avait déclaré Iris Haïm à l’époque.

« Même s’il n’est pas arrivé vivant en Israël, il a été libéré et a donc vaincu le Hamas. Et c’était aussi important pour moi de le dire aux soldats. »

« Peut-être, je peux même dire, probablement, que Yotam a choisi au fond de lui, que ce ne serait pas le Hamas qui le tuerait », avait dit Iris sur un plateau télévisé.

« Cela nous permettrait de tourner la page. »

Tuval a sorti une deuxième chanson le jour de l’anniversaire de la mort de son frère, « Dancing in the Sky », chantée avec Echo, une chanteuse qui avait brièvement rencontré Yotam, avec un clip qui met en scène un acteur roux jouant le rôle de Yotam et qui réimagine la scène du festival Supernova qui s’est tenu non loin du kibboutz Reïm, où 364 festivaliers ont été parmi ceux qui ont été massacrés le 7 octobre.

La chanson, sortie en single, est également dédiée aux amis de Yotam et Tuval, les frères Yuval et Noam Rabia, qui ont été tués le 7 octobre au festival Psyduck, un autre festival de musique qui s’est déroulé près du kibboutz Nirim.

Un dessin de Yuval Rabia a été utilisé par Tuval pour la pochette de son single. Sa chanson est dédiée à toutes les victimes.

Elle est dédiée à toutes les victimes et survivants de Supernova, du pogrom du 7 octobre et à tous ceux qui ont vécu la douleur de la guerre.

Tuval travaille sur une autre série de chansons pour ce premier album et prévoit de sortir un autre single cet hiver avant la sortie de l’album en mars ou avril.

« Si vous m’aviez dit avant le 7 octobre que je composerais un album et que je chanterais, je vous aurais ri au nez », a déclaré Tuval.

« Mais c’est la chose la plus logique à faire. La réalité est tellement différente, et je n’ai plus rien à craindre après ce qui s’est passé. »

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