Après une polémique sur ses contenus nazis, Substack perd des auteurs
La publication technologique Platformer est la dernière à annoncer son départ de la plateforme en raison de l'incapacité de cette dernière à lutter contre les idéologies haineuses
Dans le cadre d’une controverse portant sur des contenus nazis, le réseau d’abonnement Substack a perdu l’une de ses publications les plus importantes, vendredi, alors que le journaliste Casey Newton a annoncé que son blog technologique, Platformer, partait pour un site internet différent.
Dans un post publié sur son blog, Newton a expliqué que sa décision de retirer Platformer de Substack résultait de l’incapacité du réseau à s’attaquer suffisamment aux contenus nazis qui sont postés sur le site.
La controverse avait commencé au mois de novembre dernier quand The Atlantic avait publié un article sur le publication, par Substack, de contenus suprématistes blancs et antisémites, des contenus dont la plateforme n’hésitait pas à tirer des profits.
Newton a expliqué qu’il n’avait pas voulu quitter la plateforme tout de suite après avoir eu connaissance de cette information et qu’il avait fait ses propres recherches sur les politiques de Substack avant de finalement prendre sa décision.
Newton et ses collègues avaient découvert, pendant leurs recherches, sept publications qui soutenaient ouvertement le nazisme et qui appelaient à des violences anti-juives et contre d’autres groupes minoritaires. Ils les avaient signalées à l’équipe de Substack qui, à ce moment-là, en avait déjà supprimé un.
Alors qu’il n’avait identifié que sept publications, un grand nombre d’autres prônaient la théorie du grand remplacement « et autres idéologies violentes ».
Il a ajouté que Substack avait promis de supprimer cinq des publications qui restaient et qu’à l’avenir, la plateforme considérerait les contenus « explicitement » nazis et soutenant la Shoah « comme des violations de la politique existante ». Toutefois, mardi, la plateforme s’est fendue d’un communiqué qui disait qu’elle travaillait sur l’amélioration de sa modération de manière à ce que les usages puissent « améliorer leur propre expérience sur la plateforme ».
D’autres publications ont déjà quitté Substack, évoquant ce manque de politique claire sur les contenus pro-nazis.
Newton a expliqué que le communiqué émis par la firme entrait en contradiction avec ce que les co-fondateurs de la plateforme lui avaient personnellement dit – l’amenant à prendre la décision de quitter cette dernière, qui tire 10 % de ses revenus des abonnés qui paient pour avoir accès aux publications.
« La défense de la compagnie se résume à dire que rien de préjudiciable n’est arrivé pour le moment », a commenté Newton. « Mais nous avons des précédents, d’Alex Jones aux anti-vax et en passant par QAnon, et on ne va pas rester à regarder les choses se répéter ».
Platformer a été créé par Newton en 2020 sous la forme d’une publication indépendante « qui se consacre à explorer le croisement entre les plateformes technologiques et la société. » Elle compte plus de 170 000 abonnés.