Arabie saoudite : une princesse nommée représentante à l’Unesco
Le roi Salmane a autorisé la nomination de la princesse Haïfa bint Abdelaziz al-Mouqrin auprès de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture
L’Arabie saoudite a nommé la princesse Haïfa bint Abdelaziz al-Mouqrin au poste de représentante permanente auprès de l’Unesco, alors que le royaume ultra-conservateur tente d’améliorer son image sur la scène internationale, a annoncé mercredi l’agence officielle Spa.
Dans le cadre d’un programme de réformes, Ryad a récemment multiplié les initiatives en faveur des femmes mais les ONG accusent le pouvoir d’avoir au même moment d’accentuer la répression des voix dissidentes.
« Le roi Salmane a autorisé la nomination de la princesse Haïfa bint Abdelaziz al-Mouqrin en tant que représentante permanente du royaume auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture », a annoncé Spa.
Diplômée en sciences économiques de l’université de Londres, la princesse Haïfa a notamment exercé des fonctions au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et au sein du ministère saoudien de l’Economie et de la Planification, selon Spa.
L’Arabie saoudite, qui tente de diversifier son économie ultradépendante du pétrole, cherche à attirer des touristes en mettant en valeur ses paysages et son patrimoine historique.
Le pays dispose de cinq sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, dont la vieille ville d’al-Touraif (nord) ou le quartier historique de Jeddah (ouest).
Sous la houlette du prince héritier Mohammed ben Salmane, l’Arabie saoudite est récemment entrée dans une phase d’ouverture qui comprend un assouplissement des restrictions pesant sur les femmes, dont l’autorisation de conduire et la possibilité d’obtenir un passeport sans l’aval d’un tuteur masculin.
Les femmes saoudiennes restent néanmoins largement sujettes à la tutelle masculine et le gouvernement a accentué la répression contre les dissidents et militantes féministes, dont certaines sont emprisonnées voire soumises à la torture selon leurs familles et des ONG.
En février 2019, Ryad a nommé pour la première fois une femme, la princesse Rima bint Bandar, au poste d’ambassadrice aux Etats-Unis, alors que les relations entre les deux alliés ont été mises à mal par le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, critique du pouvoir saoudien.
Collaborateur du Washington Post, il avait été assassiné en octobre 2018 dans l’enceinte du consulat saoudien à Istanbul par un commando d’agents venus de Ryad.