Israël en guerre - Jour 346

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Ashrawi: Nous ne céderons pas au « chantage » de la coupe des aides de Trump

Le président américain "a sabordé notre quête de paix, de liberté et de justice" par son initiative sur Jérusalem, s'est insurgée une haute-représentante palestinienne

Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, pendant une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie, le 24 février 2015. (Crédit : Abbas Momani/AFP)
Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, pendant une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie, le 24 février 2015. (Crédit : Abbas Momani/AFP)

Les Palestiniens ne céderont pas au « chantage » des menaces américaines, a déclaré une haute-responsable palestinienne mercredi après que le président américain Donald Trump a menacé de couper les aides financières qui s’élèvent à plus de 300 millions de dollars annuels.

« Nous ne serons pas les victimes d’un chantage », a indiqué Hanan Ashrawi dans un communiqué.

« Le président Trump a saboté notre quête de paix, de liberté et de justice. Et maintenant il ose reprocher aux Palestiniens les conséquences de ses propres actions irresponsables ! », a-t-elle ajouté.

La présidence palestinienne a déclaré mercredi à l’AFP que Jérusalem n’était « pas à vendre », en réaction à la menace de Donald Trump de supprimer l’aide financière américaine de 300 millions de dollars si les Palestiniens refusent de négocier avec Israël.

« Jérusalem est la capitale éternelle de l’Etat de Palestine et n’est pas à vendre pour de l’or ou des milliards », a affirmé à l’AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence, en référence au refus palestinien de reprendre des négociations après la reconnaissance par Washington de la Ville sainte comme capitale d’Israël.

Suite à la reconnaissance, le 6 décembre, de Jérusalem en tant que capitale d’Israël par le président Donald Trump, le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a affirmé que les Etats-Unis avaient renoncé à leur rôle traditionnel de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. Il a également refusé de rencontrer des responsables américains en ce qui concerne le processus de paix, notamment l’envoyé américain Jason Greenblatt.

Le président américain Donald Trump parle de la nouvelle stratégie de sécurité nationale de son administration au Ronald Reagan Building et au International Trade Center à Washington le 18 décembre 2017. (AFP Photo / Mandel Ngan)

Reconnaissant que ses initiatives de négociations de paix au Moyen-Orient se trouvaient dans l’impasse, Trump a menacé de couper toutes les aides octroyées à l’Autorité palestinienne mardi, demandant pourquoi Washington devrait se livrer à « ces futurs paiements massifs » alors que les Palestiniens « n’ont plus la volonté de parler de la paix ».

Les Etats-Unis donnent actuellement à l’AP plus de 300 millions de dollars d’aides annuelles.

Dans un tweet, le président a rejeté la colère des Palestiniens entraînée par sa reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale israélienne, disant qu’il avait prévu qu’Israël « paie » lors des futures négociations avec les Palestiniens pour cette déclaration. Mais l’intransigeance des Palestiniens empêche dorénavant toute avancée des pourparlers de paix, a-t-il dit.

Washington octroie à l’Autorité palestinienne des centaines de millions de dollars « pour rien », a-t-il écrit, déplorant que les Etats-Unis ne reçoivent « ni appréciation ni respect » en échange.

« Ils ne veulent même pas négocier un traité de paix avec Israël qui est attendu depuis si longtemps », a-t-il déclaré. « Nous avons mis Jérusalem, la partie la plus dure des négociations, hors de la table mais pour cela, Israël aurait dû payer davantage ».

« Nous payons les Palestiniens DES CENTAINES DE MILLIONS DE DOLLARS par an sans reconnaissance ou respect » de leur part, a tweeté le président américain. « Puisque les Palestiniens ne sont plus disposés à parler de paix, pourquoi devrions-nous leur verser des paiements massifs à l’avenir ? »

Trump a, dans le passé, exprimé son soutien de principe à une législation qui réduirait substantiellement l’aide américaine à l’AP si cette dernière devait continuer sa pratique de rémunération des familles de terroristes qui tuent des Israéliens.

La Maison Blanche n’a pas encore fait part d’une position ferme sur ce projet de loi – appelé la loi Taylor Force – et a indiqué qu’elle contrôlerait la législation au cours de son processus de présentation au Congrès.

L’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley s’exprime devant les journalistes au siège des Nations unies, le 2 janvier 2018 à New York (Crédit : Drew Angerer/Getty Images/AFP)

Mardi dans la matinée, l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley a dit que Trump se préparait à couper ces aides si les Palestiniens devaient refuser de revenir à la table des négociations.

« Je pense que le président a dit à la base qu’il ne veut donner aucun financement supplémentaire avant que les Palestiniens n’acceptent de revenir à la table des négociations », a dit Haley. « Nous tentons de faire avancer un processus de paix mais si cela ne doit pas arriver, le président ne va pas continuer à financer cette situation ».

Les Etats-Unis ont été le premier soutien de l’UNRWA en 2016, en donnant la somme de 368 429 712 dollars. Ils sont également le premier fournisseur d’aide financière aux Palestiniens.

Les Etats-Unis ont versé, en 2016, 319 millions de dollars (264 millions d’euros) d’aide aux Palestiniens via leur agence de développement (USAID), selon des chiffres disponibles sur le site de l’agence.

A cela s’ajoutent 304 millions de dollars d’assistance versés par Washington aux programmes de l’ONU dans les Territoires palestiniens.

Donald Trump n’a pas précisé à quelles aides il faisait spécifiquement référence dans son tweet.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a lui aussi dénoncé « un chantage politique minable qui reflète la conduite barbare et immorale américaine », a affirmé dans un communiqué le porte-parole de l’organisation, Fawzi Barhoum.

Les tweets écrits mardi ont marqué une reconnaissance tacite par Trump que sa décision de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël et de relocaliser l’ambassade américaine dans la ville ont placé les plans de son administration de reprise du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens dans l’impasse.

Trump avait donné pour mission à son gendre Jared Kushner de relancer l’initiative et fait entrer son ancien avocat, Jason Greenblatt, à la Maison Blanche pour diriger les négociations. L’équipe américaine qui travaille sur la paix au Moyen Orient a rencontré les leaders israéliens, palestiniens et arabes depuis presque un an pour mettre en place une proposition de paix attendue.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, parle lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français à l’issue de leur rencontre au palais présidentiel de l’Elysée, à Paris, le 22 décembre 2017. (Crédit : AFP / POOL / Francois Mori)

Dimanche, l’AP a expliqué qu’elle rappelait son envoyé aux Etats-Unis pour des consultations pour protester contre les actions américaines. Elle a ultérieurement fait savoir que l’ambassadeur reviendrait.

Trump a indiqué que sa décision n’était qu’une simple reconnaissance de la réalité dans la mesure où Jérusalem sert déjà de capitale israélienne et qu’il ne préjugeait pas des frontières finales de la ville.

Lorsque Trump a déclaré que Jérusalem était la capitale d’Israël, il a insisté sur le fait que cette initiative améliorerait – et ne nuirait pas – aux perspectives d’aboutissement d’un accord de paix.

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