Au Parlement européen, une conférence sur l’incitation palestinienne à la haine
La déshumanisation et la diabolisation sont au cœur de l'événement organisé conjointement par un législateur hongrois juif et son collègue chrétien

Une association juive hongroise à but non lucratif a organisé cette semaine une conférence au Parlement européen qui présentait les attaques du 7 octobre comme la preuve de la nécessité d’une action plus ferme contre la haine dans le système éducatif de l’Autorité palestinienne (AP), que beaucoup considèrent comme un élément clé générant la violence contre les Juifs en Israël et au-delà.
« Ce qui s’est passé le 7 octobre n’a fait que nous conforter dans l’idée que ce que nous faisons est absolument nécessaire et qu’il faut agir », a déclaré Tamir Wertzberger, directeur des relations extérieures de la Fondation pour l’Action et la Défense (TEV), au Times of Israel, à propos de l’événement que son organisation, basée à Bruxelles, a organisé à Strasbourg, en France.
L’événement était co-organisé par deux législateurs hongrois, l’un Juif et l’autre chrétien, respectivement Tamás Deutsch et György Hölvényi. Une conférence a été donnée par Arnon Groiss, un universitaire qui a beaucoup écrit sur l’incitation à la haine dans les manuels scolaires palestiniens.
Groiss a présenté ses analyses des manuels scolaires publiés après 2016, qui, selon lui, comprennent « la diabolisation des Juifs également en dehors du contexte du conflit israélo-palestinien ».

Dans l’un des manuels, les Juifs sont qualifiés « d’auxiliaires de Satan ». Dans un autre, ils sont considérés comme les « ennemis » de Jésus-Christ, de Mahomet et même de Moïse. Un autre qualifie les Juifs de « loups et de serpents ».
Miklós Panyi, vice-ministre du bureau du Premier ministre hongrois, a déclaré lors de la conférence que « les attaques terroristes brutales du Hamas contre des civils israéliens ont ébranlé l’Europe, mais les événements qui ont suivi ont ébranlé les fondements mêmes de l’Europe ». Il faisait référence aux manifestations de masse pro-palestiniennes au cours desquelles les appels « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » ont prévalu, entre autres slogans largement considérés comme haineux ou antisémites.
Le 7 octobre, des milliers de terroristes du Hamas se sont infiltrés en Israël, tuant 1 200 personnes et perpétrant des atrocités d’une ampleur jusqu’alors inégalée en Israël, notamment l’enlèvement de plus de 240 Israéliens et la torture, le viol et la mutilation d’autres personnes.
Itamar Marcus, de l’organisation à but non lucratif Palestinian Media Watch, a présenté une vue d’ensemble qui explore comment, selon lui, la déshumanisation dans le système scolaire palestinien est complétée par des messages similaires dans les médias palestiniens. Cette atmosphère « a fourni l’infrastructure pour la sauvagerie que nous avons vue le 7 octobre », a déclaré Wertzberger.

Les nations et les institutions européennes sont de plus en plus critiques à l’égard des incitations à la haine contenues dans les manuels scolaires de l’AP, qui gouverne certaines parties de la Cisjordanie, mais pas Gaza. En mai, le Parlement européen, qui est la branche législative de l’Union européenne, avait demandé dans une résolution à l’AP, pour la quatrième année consécutive, de supprimer les éléments haineux de ses manuels.
Mais la résolution de mai marquait la première fois que le Parlement exhortait la branche exécutive de l’UE, la Commission européenne, à cesser de financer le système scolaire palestinien à moins qu’il ne supprime « toutes les références antisémites et les exemples qui incitent à la haine et à la violence », comme le stipule la résolution.
La dernière conférence a également porté sur l’introduction de l’histoire juive dans les programmes scolaires des pays d’Europe et d’ailleurs, sur la base du rôle de consultant que la TEV a joué dans l’élaboration de la manière dont l’histoire juive et la Shoah sont enseignées dans les écoles hongroises.
« Tout comme certaines personnes nient la Shoah, la négation du massacre brutal commis par le Hamas est également déjà survenue », a déclaré Kalman Szalai, le secrétaire général de la TEV, une organisation créée en 2013 et s’inspirant de l’Anti-Defamation League (ADL).

Les organisateurs de l’événement n’ont pas publié de résolution commune ni de lettre ouverte à la fin de l’événement, a souligné Wertzberger.
« Nous avons entendu assez de discours et de déclarations. Le temps est venu pour les décideurs d’agir, et c’est ce que nous espérons avec cette conférence », a-t-il affirmé.