Israël en guerre - Jour 564

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Au Portugal, les Israéliens en quête d’un petit coin de paradis rustique

Un petit nombre de Sabras, néanmoins significatif, poursuit un rêve transcendant le patriotisme, achetant de vastes terres peu onéreuses pour adopter un mode de vie écologique

La région d'Alentejo, rurale et isolée, au sud du Portugal, a attiré de nombreux Israéliens et européens grâce à des prix bas et à l'acceptation de styles de vie alternatifs. Photo prise le 14 mai 2019  (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)
La région d'Alentejo, rurale et isolée, au sud du Portugal, a attiré de nombreux Israéliens et européens grâce à des prix bas et à l'acceptation de styles de vie alternatifs. Photo prise le 14 mai 2019 (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

ALENTEJO, Portugal — Après cent ans, les tuiles du toit en céramique rouge se sont détachées avec une facilité surprenante. Un geste, un autre, et c’est une nouvelle tuile qui est extraite de la toiture, s’abattant sur le sol carrelé de l’étage inférieur, éparpillant autour d’elle un siècle de poussière.

Tamir Burstein Nevo est perché tout en haut d’un mur d’une ferme traditionnelle portugaise, dans un équilibre précaire. C’est sa famille qui a acheté le bien immobilier l’été dernier. Des centaines d’autres Israéliens ont également acquis des propriétés rurales au Portugal ces derniers temps.

Attirés par des prix bas et la possibilité de créer des habitations alternatives, écologiques, de nombreux jeunes couples israéliens décident de s’installer dans ces fermes abandonnées jusque-là, désireux d’offrir un mode de vie totalement différent à leurs familles.

Quelques centaines d’Israéliens se sont installés au Portugal ces dernières années, constituant une population expatriée relativement modeste. Mais ces communautés – où l’écologie et les thérapies alternatives, le bio, les saunas et les ateliers sur l’union libre s’entremêlent aux branches noueuses des chênes-lièges – ont beaucoup attiré l’attention des médias israéliens et des ressortissants de l’Etat juif souhaitant adopter un autre mode de vie.

C’est un endroit où, explique une Israélienne, elle peut dire aux gens qu’elle est en train de transformer une vieille ferme perchée en haut d’une colline en temple de l’amour – et que la seule question qu’on lui pose porte sur le système de recyclage de l’eau qu’elle possède sur sa terre.

Le Portugal attire pour ses terrains vraiment pas chers et sa localisation en Europe, et suffisamment proche d’Israël pour pouvoir s’y rendre, tout en en étant assez éloigné pour en ressentir la distance. Les outils et les machines sont bien moins onéreuses sans les douanes israéliennes et les taxes sur les importations, et facilement accessibles dans toute l’Union européenne.

La région d’Alentejo, rurale et isolée, au sud du Portugal, a attiré de nombreux Israéliens et européens grâce à des prix bas et à l’acceptation de styles de vie alternatifs. Photo prise le 14 mai 2019 (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

Le sud du Portugal, et en particulier la région d’Alentejo, est connue pour avoir embrassé le radicalisme et un mode de vie alternatif, écologique, qui a attiré des personnes venues du monde entier.

Tamara, l’une des communautés alternatives les plus établies, a été fondée dans le sud du pays en 1995 et draine dorénavant des milliers de visiteurs, chaque année, qui viennent assister à des cours et à des ateliers de travail. Un gourou populaire dans le domaine de la méditation, appelé Mooji, a également ouvert un centre pour organiser des retraites dans le secteur, qui attirent également des milliers de personnes dans ces lieux ruraux reculés.

Le Portugal n’est qu’un seul des différents endroits où les Israéliens se plaisent à créer ce type de communautés alternatives. Le Costa Rica en est un autre, tandis que d’autres encore se sont rassemblés dans le sud de l’Espagne.

Nevo indique avoir voulu, à l’origine, vivre en communauté et faire un retour à la nature. Mais il a été simplement impossible pour lui de mener à bien un tel projet en Israël en raison du manque de terres disponibles et abordables. Il a donc pris la décision, avec trois autres familles, de se tourner vers l’étranger.

« Il s’agit de choisir quelque chose de différent »

Le surpeuplement est un problème grave en Israël, un problème que le militant œuvrant dans le domaine de la défense de l’environnement, Alon Tal, avait souligné dans un livre intitulé La terre est pleine en 2016.

Mais ceux qui ressentent le plus cette réalité sont précisément ceux qui désirent vivre aussi près de la nature que possible.

Ecrasés par les lois israéliennes qui interdisent des pratiques telles que la collecte des eaux de pluie, avec une bureaucratie draconienne qui rend presque impossible la construction d’une habitation de type alternatif, certains Israéliens s’intéressant à un mode de vie de ce genre ont choisi d’échanger le falafel pour les pasteis de nata, les pâtisseries portugaises traditionnelles.

Tamir Burnstein Nevo dans l’encablure de la porte d’une ferme traditionnelle qu’il est en train de rénover dans sa propriété du sud du Portugal, le 14 mai 2019 (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

« Je pense que la population d’Israël, surtout après la victoire de Bibi [lors des premières élections de 2019], est en état de choc et qu’elle cherche des alternatives », dit Nevo, utilisant le surnom donné au Premier ministre Benjamin Netanyahu. « Les gens cherchent des choses qui leur offriront plus de possibilités sans combattre le monde entier. Il s’agit de trouver quelque chose de différent ».

Mais Nevo ne tarde pas à expliquer que tandis que de nombreux Israéliens au Portugal ont fait le grand saut parce qu’ils étaient en colère contre leur pays natal et qu’ils ressentaient de la frustration, lui et sa famille ne se sont pas installés dans le pays en signe de protestation contre la société israélienne.

« Nous n’avons pas fui ou quitté Israël, nous avons choisi quelque chose de spécifique », explique-t-il. « C’est très facile à dire : C’est eux ou nous. On utilise ce type de séparation en Israël – qu’il y a Israël ou que vous êtes un traître. Que vous haïssez les Arabes ou vous êtes un traître ».

« Mais moi, je n’ai rien fait contre qui que ce soit, ou quoi que ce soit », ajoute-t-il. « J’ai juste fait des choses, j’ai effectué mes choix en fonction de ce que je crois ».

Pour de nombreux Israéliens ayant choisi de déménager au Portugal, il y a un lien spécial à la terre qu’il est difficile d’expliquer. Pour Nevo, lui et sa famille ont ressenti cette connexion dès leur arrivée à l’aéroport de Lisbonne.

Ils étaient alors sur le point d’acheter une ferme dans le nord de l’Espagne avec d’autres familles israéliennes lorsqu’ils ont décidé de regarder, une dernière fois, ce qu’il y avait au Portugal – principalement pour se convaincre de ne pas s’installer là-bas. Mais dès qu’ils sont sortis de l’aéroport et qu’ils ont senti la caresse du soleil portugais, continue-t-il, toutes les familles sont tombées d’accord : Il y avait quelque chose, au Portugal, qui faisait qu’on s’y sentait chez soi.

Cela peut désorienter de marcher parmi les petites boutiques et les cafés du village du secteur, où de vieux Portugais au visage buriné par le soleil boivent tranquillement des verres de bière Sagres, à côté de familles israéliennes dont les enfants turbulents crient « Imma » et « Abba », les mots en hébreu pour « mère » et « père ».

L’hébreu flotte dans l’air même dans les petits commerces poussiéreux, où les Israéliens se heurtent les uns aux autres en faisant leurs courses dans les petites localités des alentours.

Une serre sur la propriété de Tamir Burstein Nevo, dans le sud du Portugal, le 12 mai 2019 (Crédit :Melanie Lidman/Times of Israel)

Ces petites graines pourraient, un jour, devenir une forte communauté de la diaspora israélienne. Quelques Israéliens vendent du houmous pendant le week-end, offrant un point de rassemblement impromptu.

La région centrale du Portugal, près de Coimbra, où la terre est encore moins chère, s’enorgueillit d’une nouvelle école israélo-portugaise, construite en partie par les parents. Mais dans leur majorité, note Nevo, les gens se consacrent trop à leurs propres projets – construire leur maison, cultiver leurs terres – pour réfléchir à la mise en place d’une communauté plus large.

« Tout le temps dont vous disposez, vous le passez ici, à travailler la terre », dit-il. « Toute l’énergie que vous avez en vous est nécessaire pour ça ».

Tamir Burnstein Nevo ôte les tuiles du toit en céramique d’une ferme traditionnelle dans le sud du Portugal, le 9 mai 2019 (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

Il y a peu d’interactions entre la communauté native du Portugal et ces nouveaux jeunes arrivés de l’Etat juif et du reste de l’Europe. En raison, majoritairement, du déplacement des jeunes Portugais qui ont fui le secteur pour les villes ou pour les côtes, où les opportunités sont plus importantes.

Les Portugais qui sont restés – pour la plupart des anciens – reconnaissent que cet afflux de jeunes acteurs a donné à cette région déclinante économiquement une nouvelle vie, remplissant les cafés traditionnels, dorénavant bondés, et soutenant les quincailleries en difficulté.

La vaste majorité des Israéliens au Portugal ont refusé d’être interrogés, furieux et craignant que l’attention des médias ne provoque la ruée de leurs compatriotes qui viendront détruire leur parcelle de jardin d’Eden.

Nevo, pour sa part, doute que la majorité des Israéliens soit désireuse de faire le grand saut. Il faut un courage incroyable pour acheter une grande propriété rurale, envahie par la végétation dans un pays étranger, et une audace particulière pour penser qu’il est possible de tirer un revenu d’un flanc de montagne rocailleux, estime-t-il.

« Qu’est-ce que je fais ici ? Est-ce que je suis folle ? »

La majorité des fermes mises à la vente sont abandonnées depuis des années.

Tamar Mali, 36 ans, de Tel Aviv, se souvient de sa première nuit sur ses 14 hectares de terre, sa caravane plongée encore davantage dans l’obscurité par la végétation abondante de la vallée qu’elle venait tout juste d’acquérir.

De multiples pensées et interrogations assaillaient son esprit : « Qu’est-ce que je fais ici ? Est-ce que je suis folle ? »

Elle était venue au Portugal pensant initialement y louer un appartement, finissant par acheter une vallée toute entière, agrémentée d’un petit ruisseau et d’une ferme décrépie – elle refuse de dire le prix payé pour cette acquisition. Elle s’assied autour du feu allumé près de sa cuisine d’été et explique que, de là, elle peut contempler presque toutes les terres qui lui appartiennent.

« J’ai erré dans le monde pendant longtemps entre différentes communautés », explique Tamar Mali.

Quelque chose au Portugal lui a donné l’envie de s’y enraciner.

La vie dans de telles conditions n’est pas facile. Chaque jour nouveau est une lutte contre les ronces invasives et les buissons de mûriers qui ont migré depuis le nord de l’Europe et menacent actuellement d’envahir le paysage, débordant sur les arbres fruitiers et tuant les plantes natives de cet écosystème. Il n’y a pas d’eau potable à moins de creuser un puits, pas d’électricité à moins d’acheter un groupe électrogène, d’établir un système alimenté à l’énergie solaire ou de payer des milliers d’euros pour se connecter au réseau d’électricité.

Dans la plus grande partie de la région, il n’y a pas de réseau de téléphonie mobile. La majorité des routes sont pavées, mais celles qui mènent aux habitations et aux fermes sont une expérience difficile pour les nerfs, avec ces nids-de-poule qui ont amené certains à dépeindre l’Alentjo comme « l’endroit où les voitures viennent mourir ».

Tamir Burstein Nevo et deux bénévoles d’Allemagne et de Hollande construisent une cuisine d’été avec de la boue et du bois recyclé, le 14 mai 2019 (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

C’est la région d’Europe où il y a le moins de pollution lumineuse et, pendant les nuits dégagées, le ciel semble parsemé d’étoiles, la Voie lactée ressort de façon incroyablement nette dans l’obscurité.

Le plus grand atout du Portugal est le prix de la terre, qui ne représente presque rien en comparaison avec les prix de l’immobilier en Israël ou même dans le reste de l’Europe. Dans le nord du Portugal, une ferme agrémentée de trois hectares sans habitation peut coûter la modique somme de 15 000 euros, ce qui correspond approximativement à 60 000 shekels. Nevo, pour sa part, a payé 100 000 euros (400 000 shekels) pour acheter 20 hectares et deux structures de logement dans un état terrible.

Ces prix n’ont pas attiré seulement les Israéliens mais des acquéreurs de toute l’Europe et en particulier de Belgique, de Hollande et d’Allemagne.

Certains cherchent des résidences secondaires en zone rurale tandis que de nombreux autres construisent leurs propres fermes biologiques à partir de zéro. Peu ont un modèle économique ou commercial déjà en place – mais cela ne semble inquiéter pas grand-monde.

Les Israéliens se sont regroupés dans deux régions principales : la région de l’Alentejo, qui est située à environ deux heures au sud de la capitale, Lisbonne, et la région de Coimbra, dans le centre du pays.

Cela dit, il n’y a que quelques centaines d’Israéliens dans le secteur, ce qui explique pourquoi certains restent perplexes face à l’attention médiatique récente que le phénomène a entraîné en Israël, avec la parution d’articles et de reportages majeurs dans Haaretz ou sur la Treizième chaîne au cours des derniers mois.

« Il y a l’espace et il y a la demande »

S’installer au Portugal est aussi une opportunité de se réinventer soi-même. Des milliers d’Israéliens d’origine séfarade se sont lancés dans le processus de candidature à la nationalité portugaise, mais toute personne possédant un passeport européen est autorisée à vivre au Portugal. Ceux qui se lancent dans une activité commerciale – comme acheter des terres pour mettre en place une exploitation agricole – entrent automatiquement dans un processus de naturalisation sur 10 ans : c’est l’un des moyens trouvés par le Portugal pour relancer son économie. Les prix bas de l’immobilier – que ce soit pour les appartements ou pour les fermes à l’abandon – font du pays un endroit attractif pour les Israéliens qui souhaitent recommencer leur vie dans un autre pays.

Vital Ehrlich et Omer Katanov, mari et femme, étaient en train de faire un voyage d’un mois au Portugal quand ils sont tombés amoureux de la ville de Porto, la capitale économique et culturelle du nord du pays.

« Non seulement nous sommes tombés amoureux du pays, mais nous avons également senti qu’il y avait beaucoup d’opportunités, que ce soit dans l’immobilier et dans d’autres commerces », dit Ehrlich. « Nous avons eu le sentiment que c’était le bon moment. Il y a de l’espace et de la demande ».

Ehrlich et Katanov dirigent dorénavant un commerce de conseil de déménagement, en aidant les Israéliens intéressés à l’idée de s’installer dans le pays à naviguer entre les problèmes qui peuvent se poser, tels que l’achat d’un appartement ou d’une parcelle de terrain.

Vital Ehrlich et Omer Katanov, photographiés au Portugal sur une photo non-datée (Autorisation : Vital Ehrlich)

Pour celles et ceux qui réfléchissent sérieusement à franchir le pas, Ehrlich a un conseil majeur à donner : Celui de s’assurer d’amener son travail avec soi.

« Les Portugais n’ont pas beaucoup d’emplois disponibles », explique-t-elle. Le chômage y était presque de 11 % en 2016 – même si le chiffre a baissé depuis. Le salaire minimum est fixé à environ 550 euros (2 200 shekels) par mois, ce qui est significativement inférieur à son équivalent israélien qui s’élève à 5 300 shekels.

« Ce n’est pas cher ici et c’est sympa, mais seulement si on vient avec de l’argent de l’extérieur et qu’on ne tente pas d’en gagner ici », ajoute-t-elle.

S’installer au Portugal est bien plus facile avec un passeport européen, ce qui rend plus aisé également l’ouverture d’une entreprise ou l’achat d’un bien immobilier, continue Ehrlich. Il y a aussi de nombreuses opportunités pour les Israéliens du secteur high-tech de faire la différence au Portugal, qui compte une scène technologique limitée.

« Le Portugal est un pays européen et très développé, mais pour beaucoup de choses, on a l’impression qu’il est resté bloqué dans les années 1930 », raconte Ehrlich.

Elle note également que de nombreux ministères gouvernementaux n’ont pas numérisé les procédures en termes de bureaucratie.

« Parfois, quand je vais au ministère de l’Intérieur, ici, j’ai le sentiment d’arriver du futur », s’amuse-t-elle. Le réseau de téléphonie mobile est médiocre, et le débit internet peut être incroyablement lent.

« Ça nous donne réellement à nous, Israéliens, l’occasion de nous poser comme des initiateurs en amenant avec nous nos connaissances sur ce qui fonctionne », dit-elle.

Mais c’est majoritairement une chance offerte aux Israéliens qui sont en quête de quelque chose de différent, d’un nouveau départ, d’une aventure dépaysante.

« Le climat est vraiment semblable à celui d’Israël et les gens sont très agréables, et il y a la mer », continue Ehrlich. « Il y a cette atmosphère de détente qui relaxe vraiment quand on a vécu en Israël auparavant. Il y a beaucoup de stress et de confusion en Israël ; ici, on peut souffler. Ici, il y a de l’espace. En Israël, tout a été construit, et il n’y a plus d’endroit à agrandir ».

Pour Nevo, c’est l’espace nécessaire pour l’adoption d’un nouveau style de vie qui l’a attiré sous le soleil portugais.

Un dôme qui, espère Tamir Burstein Nevo, accueillera à l’avenir des ateliers de travail, des constructions écologiques et des travaux communautaires dans sa propriété du sud du Portugal, le 15 mai 2019 (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

Nevo, âgé aujourd’hui de 47 ans, avait un travail ordinaire – de 9 heures à 17 heures – de publiciste pour la chaîne hôtelière Holiday Inn avant de se reconvertir dans l’importation de liqueurs, passant des heures à circuler dans sa voiture et vivant dans un petit appartement de banlieue. Puis, quand le Premier ministre Yitzhak Rabin a été assassiné, en 1995, il a commencé à ressentir son impuissance à changer les choses de l’intérieur.

« J’ai vu que tous les systèmes sont les mêmes et que rien n’a changé malgré tous les efforts faits », se souvient-il.

Cette prise de conscience a amorcé un changement majeur chez lui qui a pris des années à se réaliser. Il s’est d’abord mis en quête de la bonne communauté pour lui en Israël.

« Il y avait pourtant des révolutions, des chapiteaux de protestation, mais rien ne changeait », dit Nevo. « Alors je me suis dit : fais ce que tu as envie de faire, fais ce qui est bon pour toi. Joue ta propre partition ».

Nevo et son épouse, Luna, guérisseuse, ainsi que leurs deux enfants, se sont installés au Portugal il y a quatre ans avec trois autres familles dans l’espoir de fonder une communauté alternative basée sur une existence simple, écologique.

Même si cette communauté initiale s’est finalement séparée, Nevo et les siens sont restés au Portugal, achetant environ 20 hectares de terres forestières avec un ruisseau traversant la vallée. La ferme est entourée de tous côtés par des plantations d’eucalyptus – des exploitations commerciales qui ont été dévastatrices pour l’écologie locale.

Les plantations d’eucalyptus, qui se retrouvent dans tout le Portugal et qui sont majoritairement utilisées pour la fabrication du papier toilette, ont vidé le sol de nombreux nutriments et asséché les sources d’eau.

La famille de Nevo a baptisé les lieux, qui s’appelaient à l’origine « la terre des sources », SoLuNa – un mélange des mots « soleil » et « lune ». Deux habitations traditionnelles portugaises, qui sont dorénavant des ruines, pourront à l’avenir accueillir des hôtes, et un dôme hébergera un espace de travail. A terme, Nevo espère que sa propriété deviendra un centre d’apprentissage et de guérison, consacré à l’enseignement du jardinage et aux techniques de construction respectueuses de l’environnement.

Nevo explique que c’est la raison pour laquelle il continue à ouvrir son habitation aux journalistes, aux bénévoles en errance et au cœur brisé, et à tous ceux qui sont prêts à se salir les mains pour aider à construire une cuisine extérieure en boue ou à désassembler un toit en céramique vieux d’un siècle.

« C’est important pour moi d’inspirer les gens », dit-il, « de les aider à avancer dans leur propre existence vers un avenir plus durable pour la planète et pour l’humanité ». Plutôt que de convertir au véganisme, il encourage ceux qu’il croise à réduire drastiquement leur consommation de produits laitiers. Il les pousse également à dépenser leur argent dans les commerces locaux, en achetant les produits du coin au lieu d’aller faire les courses dans les grandes surfaces.

« S’installer ici, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas le faire », dit Nevo. « Mais ils peuvent changer dans leur quotidien, dans leurs propres villages, dans les mondes dans lesquels ils évoluent. Il s’agit de choisir de croire en quelque chose ».

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