Au programme du nouveau parti de Naftali Bennett
Dans ses statuts, le parti Bennett 2026, nouvel arrivant dans le paysage politique israélien, précise qu'il souhaite partager entre tous les citoyens le « fardeau sécuritaire, civil et économique »

Le nouveau parti politique de Naftali Bennett se concentrera sur le renforcement de la sécurité israélienne et l’intégration des ultra-orthodoxes dans l’armée et sur le marché du travail, selon les statuts déposés par l’ancien Premier ministre et rendus publics par l’Autorité israélienne des corporations mardi 6 mai 2025.
Le parti, enregistré sous le nom temporaire de « Bennett 2026 », a pour objectif de « rétablir la sécurité en Israël et de restaurer la confiance du peuple dans la capacité d’Israël à défendre ses frontières et l’intérieur du pays tout en mettant en œuvre un concept de sécurité active », selon le dossier déposé.
Le parti cherche également à « diriger Israël dans l’esprit des fondateurs de l’État et des bâtisseurs du pays de manière à assurer son unité, sa continuité et sa prospérité en tant qu’État juif et démocratique modèle » et à « le faire progresser en tant qu’État fort et souverain, et à se développer dans tous les domaines de la vie, tout en intégrant tous ses citoyens dans la prise en charge de la sécurité et du fardeau civil et économique ».
Parmi les fondateurs du parti figurent Bennett, son épouse Gilat, l’ancien directeur général du ministère des Communications Liran Avissar Ben-Horin, l’ancien PDG de Strauss Gadi Lesin et Bruria Naim Erman, fondatrice de l’entreprise de relations publiques Community Relations.
Parmi les membres fondateurs figurent également Giora Levi, l’ancien commandant de Bennett lorsqu’il était dans l’unité d’élite Sayeret Matkal de Tsahal ; Ofer Ogash, qui était candidat sur la liste de l’ancien parti de Bennett aux élections générales ; et l’ancien PDG de Target Market, Nir Novak.
L’édition en hébreu du Times of Israel, « Zman Yisrael », a précédemment rapporté que Novak travaillait en tant que chef de cabinet de Bennett.

La partenaire politique de longue date de Bennett, Ayelet Shaked, dont on s’attend à ce qu’elle rejoigne le nouveau parti, ne figure pas sur la liste.
Bennett, qui a dirigé le parti de droite Yamina, aujourd’hui disparu, ne fait plus partie du cabinet depuis l’effondrement en 2022 de son gouvernement de large coalition, qui a évincé en 2021 le Premier ministre Benjamin Netanyahu après 12 années consécutives au cours desquelles Israël a connu des bouleversements politiques sans précédent, notamment quatre élections nationales en trois ans.
Des spéculations sur le retour de Bennett en politique circulent depuis un certain temps, la chaîne N12 ayant rapporté en septembre 2024 que l’homme politique national-religieux avait commencé à se préparer à la formation d’un nouveau parti.
Si l’annonce par Bennett de la création de son nouveau parti le mois dernier a été bien accueillie par l’opposition, une source au fait de la façon de procéder de Bennett a averti que cette étape n’était que la première du processus de retour en politique et qu’elle ne constituait pas une déclaration officielle de son retour sur la scène politique.
Comparant cette démarche à celle d’un politicien américain créant un comité exploratoire en vue d’une éventuelle campagne, la source a déclaré que Bennett n’avait actuellement personne sur le terrain, aucune infrastructure en place et aucune liste de candidats, et qu’il n’était pas pressé de se déclarer candidat à la Knesset dans un avenir proche.
Les sondages ont montré que Bennett devançait Netanyahu s’il décidait de se présenter. Un sondage Panels réalisé à la mi-avril a révélé qu’un hypothétique parti de Bennett obtiendrait 29 sièges, contre seulement 19 pour le Likud de Netanyahu.

Naftali Bennett, 53 ans, qui a été hospitalisé pendant plusieurs jours le mois dernier et a subi un cathétérisme cardiaque, a vivement critiqué Netanyahu, notamment pour son incapacité à enrôler un nombre significatif de Haredim au cours de la guerre contre le Hamas à Gaza.
Dans un discours prononcé lundi à Ness Ziona, il a déclaré que la plupart des dirigeants des partis constitutifs de la coalition avaient eux-mêmes été exemptés de service militaire ou n’avaient pas effectué de service digne de ce nom.
« Il y a donc une nation composée d’une majorité qui sert et qui est dirigée par des leaders qui poussent à la désertion, et cela doit changer, et le peuple souhaite ce grand changement », a-t-il déclaré.
Seuls deux des six dirigeants des partis de la coalition, Netanyahu et le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, ont effectué ce que Bennett a décrit comme un service militaire « sérieux ».