Augmentation de 9 % sur les produits laitiers et hausses supplémentaires sur 3 ans
Le coût des produits laitiers et fromagers de base devait augmenter de 16 %, mais un accord étale l’augmentation, qui augmentera de 3 % chaque mois de mai jusqu'en 2026
L’augmentation de 16 % sur les prix des produits laitiers qui était prévue pour lundi sera désormais étalée sur trois ans, suite à un accord de dernière minute conclu par le ministre des Finances Bezalel Smotrich avec les producteurs juste avant la mesure prévue pour le 1er mai.
L’accord prévoit que les prix réglementés par le gouvernement augmenteront de 9,28 %. Si la hausse est officiellement entrée en vigueur à minuit entre dimanche et lundi, les prix n’augmenteront pas avant la publication de l’arrêté du ministère.
La prochaine augmentation, de 3,1 %, aura lieu en mai 2024, et deux autres augmentations du même pourcentage prendront effet en mai 2025 et en mai 2026.
Le litre de lait 3 % est passé lundi de 6,23 shekels à 6,81 shekels, tandis que la barquette de fromage blanc de 250 grammes passera de 4,98 shekels à 5,44 shekels.
Une augmentation prévue de 1,5 %, convenue par l’ancien ministre des Finances Avigdor Liberman pour novembre 2024, a été annulée. Les entreprises laitières seront indemnisées dans le cadre du nouvel accord.
Smotrich a salué l’accord et a imputé la hausse des prix à la « conduite irresponsable » du gouvernement précédent.
« Nous entamons un processus de réforme en profondeur de l’industrie laitière. J’ai demandé à des professionnels du ministère des Finances d’examiner l’ensemble de la chaîne de production », a déclaré Smotrich.
« Toutes ces mesures ont pour but de libéraliser l’économie d’une centralisation excessive et d’une planification anachronique, et de s’orienter vers un marché ouvert et compétitif « , a-t-il déclaré dans un communiqué.
À l’instar d’une grande partie du monde, les consommateurs israéliens ont ressenti les effets de la hausse des prix dans presque toutes les catégories de produits de consommation.
Les prix des produits laitiers en Israël sont un sujet sensible et ont suscité des réactions qui se sont souvent transformées en manifestations de masse contre le coût élevé de la vie. En 2011, la manifestation dite du fromage blanc a déclenché des semaines d’agitation sociale, ce qui a incité les supermarchés à baisser les prix des produits laitiers et a entraîné des réformes politiques visant à réduire les prix des produits de consommation.
Les producteurs laitiers affirment que le prix des céréales destinées à l’alimentation du bétail, qui représentent une part importante du coût de production des produits laitiers, a augmenté, entraînant une hausse des coûts.
À la mi-novembre, le géant laitier Tnuva a annoncé une augmentation de 4,7 % du prix de centaines de produits laitiers dont les prix ne sont pas réglementés par le gouvernement, ainsi que de certains substituts non laitiers. Tnuva a expliqué ces augmentations par la « forte hausse du [coût du] lait cru », qui a augmenté de 24 % depuis 2019 imputant des dépenses supplémentaires à hauteur de 400 millions de shekels à la société.
Shufersal, la plus grande chaîne de supermarchés d’Israël, avait déclaré qu’elle s’opposerait à la hausse des prix en retirant les produits concernés de ses rayons, comme elle l’a fait précédemment avec d’autres grands fabricants de produits alimentaires tels qu’Unilever et Tara, le deuxième plus grand fabricant de produits laitiers du pays.
Shufersal a toutefois consenti à augmenter le prix de certains produits, mettant ainsi fin à son boycott de la marque en raison de la hausse des prix après seulement quelques semaines.