Autriche : Deux hommes inculpés pour diffusion d’un discours d’Hitler dans un train
Selon les autorités, les suspects ont piraté la sonorisation du train pour diffuser 20 minutes de discours, en violation avec la loi autrichienne prohibant les déclarations pro-nazies
JTA — Les autorités autrichiennes recherchent deux hommes soupçonnés d’avoir diffusé un enregistrement de la voix d’Hitler et les chants « Heil Hitler » et « Sieg Heil » dans un train public pendant une vingtaine de minutes, dimanche soir.
Le grand rabbin de Vienne, qui se trouvait à bord du train, a déclaré à CNN que l’enregistrement avait commencé par « une musique étrange, des bribes de conversation et des rires qui se sont brutalement transformés en un discours hitlérien diffusé de plus en plus fort ».
Sur Twitter, le rabbin Schlomo Hofmeister s’est dit préoccupé par le temps mis par les conducteurs du train pour stopper la diffusion.
La police a fait savoir, lundi, que les hommes n’étaient pas des employés de l’ÖBB, le service ferroviaire fédéral autrichien, et qu’ils avaient piraté la sonorisation du train grâce à une clé normalement détenue par les seuls employés. Les responsables pensent que les suspects ont diffusé d’autres enregistrements – un « mélange absurde et déroutant » de chansons pour enfants – à bord d’autres trains dans les environs de Vienne, la semaine dernière.
Les deux suspects ont été inculpés par les autorités autrichiennes.
Berceau d’Adolf Hitler, l’Autriche a des lois strictes contre les déclarations pro-nazies et la négation de la Shoah.
Le PDG de l’Anti-Defamation League, Jonathan Greenblatt, a fait savoir, mardi, qu’un survivant au moins de la Shoah se trouvait à bord du train et que l’« on pouvait aisément imaginer ce qu’il avait ressenti ».
La journaliste Colette Schmidt, qui se trouvait également à bord du train, a qualifié l’incident de « particulièrement effrayant ».
« Aucun responsable, personne n’est venu, il n’y avait absolument personne. Nous étions seuls aux prises avec cette folie. « Qui conduit ce train ? » Je me suis vraiment posé la question », a déclaré à CNN Colette Schmidt, qui travaille pour le journal autrichien Der Standard.