Ayoub Kara devrait être nommé ministre des Communications
Il y a 3 mois, Netanyahu avait dû renoncer à ce portefeuille en raison d’une enquête sur un possible accord de compromis avec un quotidien
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait nommer dimanche Ayoub Kara, ministre sans portefeuille, au poste de ministre des Communications pour le remplacer, a indiqué dimanche matin le bureau du Premier ministre.
Netanyahu a démissionné de ce ministère il y a trois mois, après une plainte déposée auprès de la Cour suprême et une enquête sur une possible collusion avec de grands médias. Il avait nommé le député du Likud Tzahi Hanegbi, l’un de ses proches confidents, pour le remplacer sur une durée de trois mois.
Le gouvernement doit se prononcer dimanche sur cette nomination pendant sa réunion hebdomadaire, qui est organisée cette semaine dans les tunnels du mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, en l’honneur de Yom Yeroushalayim, qui a eu lieu mercredi dernier, a précisé le communiqué.
La nomination de Kara a été perçue par les commentateurs comme un signe de mécontentement du Premier ministre envers la gestion du ministère de Hanegbi.
Au moment où Hanegbi avait été nommé, en février, Kara avait dit que sa nomination aurait dû être envisagée.
« Il n’est pas logique que je sois attaqué parce que le Premier ministre me nomme ministre sans portefeuille alors qu’il détient deux ministères », avait dit Kara au Times of Israël, faisant référence aux critiques contre la pratique de nommer quelqu’un au cabinet sans lui donner de ministère à gérer.
De l’hôpital au gouvernement
Avant même la formation de la coalition, Kara a fait campagne pour obtenir un portefeuille ministériel. Mais il a toujours été déçu, ce qui a parfois engendré des conséquences spectaculaires.
En mai 2015, il avait menacé de voter contre la nouvelle coalition s’il n’obtenait pas de poste, lors d’une scène mémorable qui s’était déroulée le jour de la prestation de serment du nouveau gouvernement, en effet Kara avait été transporté de la Knesset à l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem après s’être plaint de douleurs au thorax. Netanyahu avait jugé que ses menaces étaient « inefficaces », avec une coalition de seulement 61 sièges sur les 120 que compte le Parlement, mais il avait besoin de Kara pour les votes en plénière.
De manière quasi miraculeuse, Kara était arrivé à la Knesset juste à temps et avant annoncé avoir été nommé vice-ministre en charge de la coopération régionale, « avec le statut de ministre ».
En décembre, quand Hanegbi avait reçu le portefeuille des Communications, Kara avait repris son combat pour devenir ministre, faisant campagne auprès de ses collègues du Likud pour qu’ils fassent pression sur le Premier ministre afin de le promouvoir, selon des sources interne à la coalition. La campagne avait réussi, et Kara avait été nommé ministre sans portefeuille en janvier, ce qui faisait de lui le deuxième Druze de l’histoire d’Israël à être membre du gouvernement.
La semaine dernière, il avait été annoncé que Netanyahu envisageait de nommer Yariv Levin, ministre du Tourisme, aux Communications, mais Levin avait indiqué qu’il n’était pas intéressé. Levin avait confirmé que Netanyahu « examinait plusieurs options » pour le poste, et il avait dit à la radio militaire qu’il était « satisfait de son travail au ministère du Tourisme. »
Netanyahu lui-même a été ministre des Communications de 2015 à février dernier, quand il a nommé temporairement Hanegbi après une plainte déposée à la Haute cour de Justice par des députés de l’opposition.
La plainte, présentée par le chef de l’opposition, le député de l’Union sioniste Isaac Herzog, réclamait que le Premier ministre soit suspendu de son poste de ministre des Communications, affirmant que les révélations sur les enquêtes criminelles à son encontre le disqualifiaient pour ce poste.
Selon le document de Herzog, Netanyahu devait abandonner ce poste en raison d’une enquête de la police sur un possible accord de compromis passé avec Arnon Moses, le propriétaire du quotidien le plus vendu du pays, Yedioth Ahronoth. Le Premier ministre aurait fait obstacle à la distribution d’un quotidien concurrent en échange d’une couverture plus favorable du Yedioth.
Kara n’a pas répondu aux demandes de commentaires sur sa nomination.